8 mai 1945 : Libération à l’Ouest, occupation à l’Est

Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule. L’hiver nazi prend fin.

80 ans plus tard, rendons hommage à nos soldats qui ont hissé les trois couleurs sur la cathédrale de Strasbourg, franchi le Rhin, porté le fer jusqu’au cœur de l’Allemagne et sacrifié leur vie à la renaissance de notre pays.

Souvenons-nous des Résistants qui ont espéré dans la nuit et lutté dans l’ombre.

Honorons les soldats de l’empire dont le sang versé pour la France annonçait l’aurore de nations nouvelles, car combattre est un privilège de citoyen, pas de sujet.

Célébrons l’engagement de nos alliés britanniques et américains dont les corps de tant de soldats reposent dans les cimetières de Normandie, des Flandres et de Lorraine.

Mesurons enfin, la chance d’avoir été libérés dès 1945.

Alors que Paris en liesse célébrait la fin de la guerre, deux millions d’allemandes subissaient la loi des mâles russes, violées dans les ruines du Reich en flammes.

Les Juifs hagards tirés des camps allemands partaient pour les mines d’or de Sibérie, où une mort atroce les attendait.

Le NKVD traquait en Pologne les survivants de Katyn.

Des peuples entiers étaient déportés, des classes sociales brisées. Individus, familles, associations, nations, croyance devaient plier sous la poigne de fer soviétique.

La haine de classe a succédé à la haine de race, avec le même mépris de la vie humaine.

La chute d’Hitler ne fut pour des dizaines de millions d’européens que le point de départ d’une seconde Occupation, aussi épouvantable mais plus durable.

Les pertes effroyables subies pendant les combats par les soviétiques illustrent elles-mêmes la nature inhumaine d’un régime qui n’a pas mieux traité sa propre population que ne le faisaient les nazis.

Toutes les vies se valent et celles perdues au combat doivent être respectées. Le sacrifice des jeunes anglo-saxons libres venus d’au-delà des mers inspire une immense admiration. La mort des Russes jetés au feu comme du charbon pour assurer le triomphe d’un parti totalitaire et instaurer un régime de terreur sur la moitié de l’Europe suscite en revanche une horreur indicible.

L’Europe occidentale a bénéficié du choc entre les deux hydres expansives hitlériennes et staliniennes. Il serait très exagéré de s’imposer un devoir de reconnaissance envers les nazis pour avoir entravé la marche à l’ouest des communistes ou envers les communistes pour avoir écrasé les nazis.

Seule en 1940, la France a ensuite bénéficié de circonstances favorables et de l’engagement de ses alliés pour retrouver sa liberté et son rang. Le 8 mai 1945 restera parmi les dates les plus mémorables de sa longue histoire. Mais la Seconde Guerre mondiale ne s’est vraiment achevée qu’avec la chute de l’Union Soviétique et la Libération de l’Europe orientale, le 26 décembre 1991.

Ancien officier supérieur du KGB, la Gestapo russe, il n’est pas neutre que Vladimir Poutine mette en avant la continuité entre les combats de l’Armée rouge hier et l’invasion de l’Ukraine aujourd’hui. La même matrice est à l’œuvre.

Il reste à espérer que les Russes se libèreront un jour de leurs démons, comme les Allemands ont su le faire, et tendront la main plutôt que le poing vers l’Europe.

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