11 août 1674 : bataille de Seneffe qui opposa l’armée française commandée par le prince Louis II de Bourbon-Condé à l’armée austro-hispano-néerlandaise dirigée par Guillaume d’Orange.
Durant la guerre de Hollande, Guillaume d’Orange, à la tête d’une armée austro-hispano-hollandaise, mène ses troupes à travers le sud des Pays-Bas espagnols vers le nord de la France. Pendant cinq semaines, les deux armées manœuvrent sans s’affronter. Le 10 août, Guillaume d’Orange se dirige vers Paris afin de forcer l’ennemi au combat.
Le prince de Condé envoie un détachement d’environ 500 cavaliers aux ordres de Saint-Clar pour occuper l’avant-garde hollandaise près du village de Seneffe, bloquant ainsi la progression de Guillaume. Avec les 45 000 hommes dont il dispose, il tente ensuite d’encercler les 60 000 Hollandais.
Les cavaliers parviennent à distraire l’armée hollandaise mais la manœuvre d’encerclement échoue. Après plus de 10 heures de combat, les deux armées se retirent, laissant sur le champ de bataille environ 10 000 morts ou blessés du côté français et 15 000 morts et prisonniers du côté hollandais.
Le régiment des Gardes françaises attaque le village de Fay par la droite. Dans ce combat acharné qui se continua la nuit à la clarté de la lune, les Gardes firent des prodiges de valeur, et dirigés par Condé lui-même, ils emportèrent enfin ce village, nœud de la position, y prirent trois canons et couchèrent sur le théâtre même du carnage. Les ennemis perdirent à Seneffe cent-sept drapeaux ou étendards dont une grande partie demeura entre les mains des Gardes Françaises, comme une preuve de leur courage. Le régiment avait d’ailleurs chèrement payé le terrain qu’il avait conquis. Il eut 41 officiers et 507 bas officiers et soldats mis hors de combat
Les deux parties revendiquent la victoire, mais vu les lourdes pertes, il est difficile de désigner un vainqueur.
Cette hécatombe fit écrire à la marquise de Sévigné : « Nous avons tant perdu à cette victoire, que sans le Te Deum et quelques drapeaux portés à Notre-Dame, nous croirions avoir perdu le combat ». De même Voltaire écrivit à propos de cette bataille « Ce ne fut qu’un carnage ». La boutade cynique attribuée au prince de Condé (« Une nuit de Paris réparera tout cela ») ne semble en revanche pas confirmée ; elle fut d’ailleurs également attribuée à Napoléon après la bataille d’Eylau.
La bataille fut coûteuse en vies humaines de part et d’autre. Dans les semaines qui suivent, les deux armées, affaiblies, font assaut l’une contre l’autre mais sans combat. Guillaume d’Orange et Juan Domingo de Zúñiga y Fonseca, comte de Monterrey, gouverneur des Pays-Bas espagnols, tentent de reprendre Audenarde, mais se retirent dès que le prince de Condé marche sur eux.
Ci-dessous : Le Grand Condé, le Héros fourvoyé de Simone Bertière (émission de Canal Académies du 5 février 2012).
11 août 1809 : naissance du diplomate russe Nikolaï Mouraviov-Amourski qui a joué un rôle déterminant dans l’expansion de l’Empire russe jusqu’aux côtes de l’océan Pacifique.
Nikolaï Mouraviov nait à Saint-Pétersbourg et sort du Corps des Pages en 1827. Il participe au siège de Varna, lors de la guerre russo-turque de 1828-1829, puis à la répression de l’Insurrection de Novembre en Pologne, en 1831. Il se retire de l’armée en 1833, en raison de problèmes de santé et retourne chez lui pour prendre la suite de l’entreprise paternelle. Cependant, il reprend du service en 1838, comme aide de camp du général Golovine, pour servir dans le Caucase. Durant l’une de ces campagnes contre les peuples des montagnes Mouraviov est blessé.
En 1840, Mouraviov est chargé de commander une des sections des lignes de défense sur les côtes de la mer Noire.
Promu au rang de général de division en 1841, Mouraviov doit pourtant se retirer définitivement de l’armée en raison d’une maladie. Il est transféré au ministère de l’Intérieur et nommé gouverneur civil et militaire du gouvernement de Toula, en 1846. Désireux d’améliorer l’économie générale de la province, il propose d’établir une société agricole provinciale. Mouraviov est le premier gouverneur à suggérer au tsar Nicolas 1er d’abolir le servage par une motion signée par neuf propriétaires terriens locaux. Le tsar ne tient pas compte de la pétition, mais depuis ce jour-là il parle de Mouraviov comme d’un « libéral » et d’un « démocrate ».
Le , Mouraviov est nommé gouverneur général d’Irkoutsk et Ienisseïsk, en Sibérie orientale. Cette nomination suscite la controverse : en effet, il est inhabituel pour une personne de cet âge (38 ans à l’époque) de se voir confier un si vaste territoire. Contrairement aux idées de Karl Nesselrode, le ministre des Affaires étrangères, Mouraviov est personnellement chargé par Nicolas 1er de faire pression sur la Chine. La première action de Mouraviov, en tant que gouverneur général est de mettre fin au gaspillage des fonds publics. Il rend obligatoire l’apprentissage du russe dans les écoles pour les Sibériens, et poursuit l’exploration et la colonisation des territoires au nord de l’Amour, en ayant souvent recours aux exilés politiques. Il fait beaucoup pour étendre le commerce dans les régions les plus à l’ouest. Voyant la religion comme un puissant moyen de contrôler la population locale, il favorise la construction d’églises et encourage les croyances locales comme le chamanisme et le bouddhisme.
À la suite du traité de Nertchinsk, en 1689, la Russie a perdu le droit de naviguer sur le fleuve Amour, mais la Chine ne réclamera jamais la partie basse du fleuve. Mouraviov insiste sur la nécessité de conduire une politique agressive face à la Chine malgré les importantes réticences des diplomates à Saint-Pétersbourg, qui craignent une détérioration des relations entre les deux pays. Pourtant, du fait que les Russes revendiquent la partie aval du fleuve Amour, plusieurs expéditions, organisées par Guennadi Nevelskoï, ont été approuvées par le gouvernement. En 1851-1853, plusieurs expéditions sont envoyées dans l’estuaire du fleuve Amour et à Sakhaline, et des colonies russes s’établissent dans la région. Entre 1851 et 1859, Nikolaï Mouraviov-Amourski s’installe avec sa famille, préceptrice incluse (Lydie Amie Farron), d’abord à Novgorod puis à Vilna.
Le , le tsar Nicolas Ier accorde à Mouraviov le droit de mener des négociations avec les Chinois concernant l’établissement d’une frontière le long du fleuve Amour, et de transporter des troupes dans l’estuaire. En 1854 – 1858, Mouraviov aide Guennadi Nevelskoï à remplir sa mission. La première expédition partit en mai 1854. Une flotte de soixante-dix-sept barges et radeaux, menée par le bateau à vapeur Argun, remonte l’estuaire. En raison de la guerre de Crimée, une partie de la flotte est envoyée dans la baie d’Avatcha, dans la péninsule de Kamtchatka, où une série de pièces d’artillerie furent installées pour protéger la péninsule. Cette artillerie joua un rôle important dans la défense de la ville de Petropavlovsk (voir Siège de Petropavlovsk), qui fut attaquée par les forces franco-britanniques. L’expédition de 1855 transporte les premiers colons russes dans l’estuaire de l’Amour. Mouraviov entame les négociations avec les Chinois à cette époque.
Pendant la dernière expédition en 1858, Mouraviov conclut le Traité d’Aigun avec le gouvernement Qing de Chine. À l’origine, les Chinois étaient contre le fait d’établir des frontières sur le fleuve Amour, préférant le statu quo, qui garantissait un contrôle commun à la Chine et à la Russie des territoires adjacents. Mouraviov réussit cependant à persuader les Chinois que les intentions de la Russie sont pacifiques et constructives. Le Traité d’Aigun reconnait effectivement le fleuve Amour comme frontière entre la Russie et l’Empire Qing, garantissant un accès à l’océan Pacifique à la Russie. En remerciement, Mouraviov reçoit le titre de comte Amourski, c’est-à-dire « du fleuve Amour ». La signature du traité est célébrée par des illuminations grandioses à Pékin et des festivités dans les principales villes de Sibérie. Les territoires nouvellement acquis par la Russie comprennent Priamourie, Sakhaline, et la plupart des territoires des krais actuels de Primorie et Khabarovsk.
Le traité d’Aigun est confirmé et étendu par le traité de Pékin de 1860 accordant à la Russie le kraï du Primorie.
En tant que gouverneur général de Sibérie orientale, Mouraviov fait de nombreuses tentatives de colonisation des berges du fleuve Amour. Ces tentatives ont été infructueuses, très peu de personnes étaient désirant s’installer volontairement dans cette région reculée. Mouraviov doit transférer plusieurs détachements de Cosaques de Transbaïkalie pour peupler la région. Parmi ses autres tentatives infructueuses, on peut signaler les échecs dans la mise en place d’un réseau de transport par bateau à vapeur sur l’Amour et dans la mise en place d’une route postale.
Les principales objections des membres du gouvernement de Saint-Pétersbourg contre la prise de la rive gauche de l’Amour était le manque d’hommes pour défendre ces nouveaux territoires, Mouraviov-Amourski adressa une pétition pour libérer les paysans de Nertchinsk du travail obligatoire dans les mines. Avec ses gens, un corps de douze mille Cosaques de l’Amour est mis en place et envoyé pour coloniser la région, le rôle militaire étant réservé aux Cosaques transférés de Transbaïkalie.
Mouraviov-Amourski démissionne du poste de gouverneur général en 1861, après le refus de sa proposition de diviser la Sibérie orientale en deux gouvernements généraux. Il est nommé membre du Conseil d’État. En 1868, il part à Paris, où il vit jusqu’à sa mort en 1881, rentrant en Russie de temps à autre pour participer aux réunions du Conseil d’État.
Il avait épousé en 1847 Élisabeth Bourgeois de Richemont (1815-1897) : née à Paris dans une famille d’origine lorraine, elle vint finir ses jours à Gelos, près de Pau.
11 août 1905 : naissance de Charles Vignes, Compagnon de la Libération.
Charles Vignes entre à l’École de Santé navale de Bordeaux en octobre 1927, il en sort en 1933 comme médecin lieutenant. Il sert en Indochine de 1933 à , puis est désigné pour servir en Afrique équatoriale française où il est médecin-chef du département sanitaire du Kanem à Mao au Tchad où le trouve l’armistice de 1940.
Charles Vignes rallie la France libre et rejoint la Brigade française libre d’Orient du colonel Monclar. Il est alors chargé du service médical du Quartier général de la brigade et c’est à ce titre qu’il prend part à la campagne d’Érythrée. En , il fait la preuve de son courage devant Keren en évacuant des blessés en première ligne sous le feu de l’ennemi et reçoit une première citation.
En juin 1941, il participe à la campagne de Syrie puis est nommé médecin-chef du Groupe sanitaire divisionnaire de la 1re Brigade française libre commandée par le général Koenig, tout en étant chirurgien de l’Ambulance chirurgicale légère. En mai-juin 1942 il est à Bir Hakeim et reçoit une citation soulignant son « mépris du danger le plus absolu ». Lors de la sortie de vive force du il s’égare dans l’obscurité mais parvient à éviter les champs de mines et rejoint les échappés. À la seconde bataille d’El Alamein en Égypte il est médecin-chef de l’Ambulance chirurgicale légère (ACL). En 1943, il participe à la campagne de Tunisie puis, embarque avec la 1re division française libre pour l’Italie où il se fait remarquer au moment de la poursuite de l’ennemi au nord de Rome. Débarqué en Provence en août 1944, c’est ensuite la campagne de France jusqu’en Alsace en décembre 1944.
Il est ensuite professeur à l’École du Pharo à Marseille. En février 1946, il devient chef de la santé publique du Tchad. Charles Vignes meurt brutalement à Fort-Lamy le 4 juin 1951. Il est inhumé à Tailly en Côte d’Or.
11 août 1911 : naissance de Jean des Moutis, officier de marine et Compagnon de la Libération.
Il s’engage dans la marine militaire en 1933, suit les cours de l’École des EOR avant d’être affecté comme aspirant à bord du croiseur Colbert puis est promu enseigne de vaisseau l’année suivante.
Il est nommé commandant du chasseur de sous-marins n° 6 en 1939 et prend une part active à l’évacuation de Dunkerque, du Havre et de Cher bourg. Son action lui valent deux citations à l’ordre de l’Armée. Il quitte Cherbourg, en embarquant à son bord le personnel du commissariat de la marine, le , deux heures avant l’entrée des Allemands. Il débarque à Portsmouth le lendemain.
Il rejoint les Forces navales françaises libres (FNFL) le et est nommé officier en second au 1er Bataillon de fusiliers marins avec le grade de lieutenant de vaisseau.
Il prend part à l’expédition de Dakar et à la tentative de débarquement de Rufisque en septembre, puis, le mois suivant, il participe dans les troupes du colonel Leclerc aux opérations de ralliement du Gabon. Il est nommé au commandement de la Marine du Gabon qu’il réorganise.
Il prend part aux campagnes en Syrie (Djeidet-Artouz, Mezzé, etc.) en et assure par intérim le commandement du 1er Bataillon de fusiliers marins. Il est promu capitaine de corvette pour faits de guerre.
En , il retourne en Angleterre où il est nommé au Commissariat national à la Marine et à la Marine marchande, puis à l’État-major des Forces navales françaises libres à Londres.
De juin à , il assiste au ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon où il organise les opérations navales anti-sous-marines.
Il sert dans l’Océan Indien, en Mer Rouge et en Méditerranée au commandement de l’aviso Commandant Dominé de à , puis à Madagascar jusqu’en .
À la Libération, il est affecté à l’état major de la marine à Paris.
Il est le commandant de la Marine en Nouvelle-Calédonie de 1947 à 1949 et participe aux campagnes d’Indochine et du Pacifique. Promu capitaine de frégate au début de l’année 1952, il prend à nouveau le commandement de la Marine en Nouvelle-Calédonie et occupe la fonction d’ attaché naval en Australie et en Nouvelle-Zélande de 1955 à 1957.
Il est nommé à l’État-major de l’OTAN à Fontainebleau.
Promu capitaine de vaisseau en 1959, il devient auditeur puis instructeur au Centre des hautes études militaires (CHEM).
Il est nommé chef d’état-major de la préfecture maritime de Cherbourg en 1963. Il décède à Fontainebleau à l’âge de 53 ans, le 11 janvier 1965.
11 août 1920 : naissance de Constant Engels, Compagnon de la Libération.
Fils d’un ingénieur belge, Constant Engels prépare l’École des mines et celle des sciences politiques dans le plat-pays. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il n’a pas l’âge requis pour être mobilisé.
Devant l’offensive allemande, il trouve refuge avec sa mère et une partie de sa famille à Dunkerque, avant de passer en Angleterre sur un bateau chargé d’évacuer des membres de l’administration belge.
Il arrive à Folkestone où il attend de pouvoir être mobilisé. Lorsqu’il l’est, il s’apprête à se rendre en France ; mais il apprend sur le bateau anglais qui le transporte l’armistice annoncé par le maréchal Pétain le .
Il retourne alors à Folkestone. Il se décide alors à poursuivre le combat ; il rencontre un proche du général de Gaulle, puis signe son engagement fin juin dans les Forces françaises libres. Il devient alors deuxième canonnier dans l’artillerie des FFL.
Il participe d’abord, de septembre à , aux opérations de Dakar et du Gabon. Il est ensuite, au sein de la brigade d’Orient, de la campagne d’Érythrée durant laquelle il combat notamment à la bataille de Keren en où prend part à la prise de Massaoua en avril.
Il combat ensuite en Syrie en . En décembre, à la création du 1er régiment d’artillerie des Forces françaises libres (1re RAFFL), il est placé sous les ordres de Jean-Claude Laurent-Champrosay. Pendant la campagne de Libye, il est observateur et radio du régiment. À ce titre, il participe à la bataille de Bir Hakeim le . Blessé à son poste de combat au tibia droit, il est remarqué pour supporter deux heures durant ses blessures sans soins.
Par la suite, il est affecté en Syrie, en Afrique noire, et à l’État-Major du général Kœnig à Alger puis à Londres.
Constant Engels reprend ses études — licence en physique — puis se destine au métier d’ingénieur, qu’il apprend au Conservatoire national des arts et métiers en suivant une formation en électronique, génie nucléaire et informatique.
Il devient ensuite chercheur et intègre le CEA en 1947, puis, en 1954, le Centre national d’essais en vol de Brétigny-sur-Orge. Il le quitte en 1957 ; dès lors, il travaille dans plusieurs cabinets : au ministère des Armées (service de Documentation de la Direction Technique et Industrielle de l’Aéronautique, 1957-1964), puis à celui des Universités (1964-1976). En 1976, il retourne travailler au CEA jusqu’à sa retraite.
Il meurt le à l’âge de 97 ans. La cérémonie religieuse est célébrée le en la cathédrale Saint-Louis des Invalides.
11 août 1920 : naissance de Georges Laouénan, Compagnon de la Libération.
Georges Laouénan naît à Saint-Pierre-Quilbignon dans le Finistère le . Il est le fils d’un officier marinier. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Georges Laouénan est en classe préparatoire aux grandes écoles en juin 1940 lorsqu’il refuse la défaite et s’embarque dès le 18 juin 1940 sur le Meknès pour l’Angleterre et arrive le 19 juin à Southampton. Il s’engage le 1er dans les Forces françaises libres.
Il réussit à partir de novembre 1940 le cours d’élève-officier à Camberley et en sort aspirant. Il part en décembre 1941 rejoindre en Syrie la 1re brigade française libre commandée par le général Kœnig.
Nommé chef de section de mitrailleuses au sein de la 13e DBLE, il participe à la campagne de Libye puis à la campagne de Tunisie. Lors de la campagne d’Italie, il se distingue du 21 au 24 mai 1944 pour l’élan qu’il donne à sa section de mitrailleuses malgré les pertes subies et les tirs ennemis ; il est pour cela cité à l’ordre du corps d’armée.
Laouénan participe ensuite aux opérations de la campagne de France pour la libération du territoire. Lors de la bataille des Vosges, faisant l’admiration à la tête de sa section, il permet le à une compagnie de voltigeurs de redresser leur situation. Pendant la sortie de Rossfeld le 13 janvier 1945, il neutralise avec ses mitrailleuses la résistance ennemie et permet le passage de la colonne française en persévérant malgré les tirs ennemis et sa propre commotion par un éclat d’obus. Dix jours plus tard, lors d’une contre-attaque allemande pour reprendre un village, il organise avec succès la défense du nord-est du village et fait plusieurs prisonniers. En avril suivant, alors lieutenant, il commande une compagnie de mitrailleuses et la dirige au combat dans les Alpes et avril et en mai 1945. Il est fait Compagnon de la Libération par le décret du .
Après la guerre, il choisit de continuer la carrière militaire, est nommé en Indochine en mars 1946 puis au Maroc en octobre 1947. Capitaine en 1948, il est affecté à Madagascar puis au 151e régiment d’infanterie de marine. En 1959, il est chef de bataillon, nommé professeur à l’École d’application du Génie. Il sert ensuite en Algérie, au 2e régiment étranger d’infanterie.
Nommé lieutenant-colonel en 1968, Georges Laouénan sert au 94e régiment d’infanterie de marine puis est promu colonel à la fin de sa carrière.
Il meurt le à Toulon. Il est enterré au cimetière central de Toulon.
- Officier de la légion d’honneur.
- Compagnon de la Libération – décret du 18 janvier 1946.
- Croix de guerre 39/45 (3 citations).
- Croix des TOE (2 citations).
- Croix de la Valeur Militaire (1 citation).
- Médaille Coloniale avec agrafes « Libye », « Tunisie », « Extrême-Orient ».
- Croix du Combattant Volontaire 39/45.
- Croix du Combattant Volontaire de la Résistance.
- Officier du Nicham Iftikar.
11 août 1948 : naissance Jan Palach qui s’est immolé par le feu sur la place Venceslas à Prague le 16 janvier 1969.
Jan Palach naît en 1948 dans une clinique pragoise et grandit dans la commune de Všetaty. Son père décède en 1962. En 1963, il devient élève au lycée de Mělník, à 50 km au nord de Prague. En 1966, il n’est pas admis à l’université Charles de Prague en raison de son « origine professionnelle », bien qu’il ait réussi les examens d’entrée. De ce fait, il commence à étudier à l’École supérieure d’économie de Prague. En 1967, il effectue un stage en république socialiste soviétique du Kazakhstan et l’année suivante, il réitère sa tentative d’admission à l’université Charles, cette fois avec succès. Au cours de l’été 1968, il effectue un stage près de Leningrad, puis la brève période du « socialisme à visage humain » qui ouvre le « rideau de fer », lui permet aussi de travailler comme vendangeur durant trois semaines en France, où il découvre les débats suscités par les manifestations de mai 68.
Durant ses études, il s’intéresse déjà à la politique mais ce sera le « printemps de Prague » qui marquera un tournant crucial pour lui. Après avoir essayé sans succès d’organiser l’occupation de l’édifice principal de la Radiodiffusion tchécoslovaque et de diffuser un appel à la grève générale, Jan Palach décide d’opter pour un mode de protestation plus radical. Le , il s’immole par le feu sur la place Venceslas à Prague, un lieu central et très fréquenté. Brûlé au deuxième ou troisième degré sur 85 % de son corps, il meurt à l’hôpital le à 3 h 30.
Par ce suicide public, Palach souhaitait protester contre l’abolition des libertés à peine acquises grâce au « socialisme à visage humain » et aux réformes d’Alexander Dubček, ainsi que contre l’apathie de la « majorité silencieuse » et contre l’indifférence de l’Europe occidentale face à l’invasion du pays par les forces du Pacte de Varsovie en . Cette invasion militaire met brutalement fin à la relative libéralisation du système socialiste tchécoslovaque, écarte des responsabilités les réformateurs du Parti communiste tchécoslovaque et rend le pouvoir aux conservateurs les plus soumis aux ordres de l’URSS : ce processus répressif appelé « normalisation » verrouilla pour vingt ans le champ politique de la Tchécoslovaquie communiste.
La mort du jeune homme aura un retentissement à travers toute la Tchécoslovaquie et le monde entier : une manifestation funèbre réunira plusieurs dizaines de milliers de participants à Prague et d’autres cérémonies funèbres eurent lieu ailleurs dans le pays. Jan Zajíc et Evžen Plocek, deux autres jeunes Tchèques, suivirent l’exemple de Jan Palach respectivement le et le de la même année. Les autorités communistes ont alors tenté de discréditer le jeune martyr par plusieurs manipulations, notamment en faisant disparaître une lettre posthume où Jan Palach dénonçait l’invasion soviétique.
Les obsèques de Jan Palach ont lieu le 24 janvier et sont suivies par plus de 100 000 personnes. Il est ensuite inhumé au cimetière d’Olšany, où sa tombe devient un lieu de pèlerinage. En 1973, les autorités communistes font exhumer la dépouille, qui est incinérée, et ses cendres sont déposées au cimetière de Všetaty. Enfin, le , l’urne cinéraire est rapportée à Prague et inhumée dans la tombe initiale au cimetière d’Olšany lors d’une cérémonie en présence de Vaclav Havel.
11 août 1952 : le prince hachémite Hussein ben Talal devient roi de Jordanie.
Né à Amman, Hussein est l’aîné des enfants de Talal bin Abdullah et de Zein al-Sharaf bint Jamil. Talal était alors l’héritier de son propre père, le roi Abdallah 1er. Hussein a commencé sa scolarité à Amman et l’a poursuivie à l’étranger. Après que Talal soit devenu roi en 1951, Hussein a été nommé héritier présomptif. Le Parlement jordanien a contraint Talal à abdiquer un an plus tard en raison de sa maladie, et un conseil de régence a été nommé jusqu’à ce que Hussein atteigne sa majorité. Il est intronisé à l’âge de 17 ans, le 2 mai 1953. Hussein s’est marié quatre fois et a eu onze enfants.
Hussein, monarque constitutionnel doté de larges pouvoirs exécutifs et législatifs, a commencé son règne par ce que l’on a appelé une « expérience libérale », en autorisant en 1956 la formation du seul gouvernement démocratiquement élu de l’histoire de la Jordanie. Quelques mois après le début de l’expérience, il a forcé ce gouvernement à démissionner, déclarant la loi martiale et interdisant les partis politiques. Sous Hussein, la Jordanie a mené trois guerres avec Israël, dont la guerre des six jours en 1967, qui s’est soldée par la perte de la Cisjordanie par la Jordanie. En 1970, Hussein a expulsé de Jordanie les combattants palestiniens (fedayeen) qui avaient menacé la sécurité du pays lors de ce que l’on a appelé le « septembre noir » en Jordanie. Le roi a renoncé aux liens de la Jordanie avec la Cisjordanie en 1988, après que l’Organisation de libération de la Palestine a été reconnue internationalement comme le seul représentant des Palestiniens. Il a levé la loi martiale et réintroduit les élections en 1989 lorsque des émeutes provoquées par des hausses de prix se sont propagées dans le sud de la Jordanie. En 1994, il est devenu le deuxième chef d’État arabe à signer un traité de paix avec Israël.
Au moment de l’accession de Hussein en 1953, la Jordanie était une jeune nation et contrôlait la Cisjordanie. Le pays dispose de peu de ressources naturelles et d’une importante population de réfugiés palestiniens à la suite de la guerre israélo-arabe de 1948. Hussein a dirigé son pays pendant quatre décennies turbulentes marquées par le conflit israélo-arabe et la guerre froide, réussissant à équilibrer les pressions des nationalistes arabes, des islamistes, de l’Union soviétique, des pays occidentaux et d’Israël, et transformant la Jordanie, à la fin de son règne de 46 ans, en un État moderne et stable. Après 1967, il s’est engagé dans des efforts pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Il a joué le rôle d’intermédiaire conciliant entre les différents rivaux du Moyen-Orient et a été considéré comme l’artisan de la paix dans la région. Il était vénéré pour avoir gracié des dissidents et des opposants politiques et leur avoir accordé des postes de haut niveau au sein du gouvernement. Hussein, qui a survécu à des dizaines de tentatives d’assassinat et de complots visant à le renverser, est le dirigeant qui a régné le plus longtemps dans la région.
Il est décédé à l’âge de 63 ans des suites d’un cancer en 1999 et son fils aîné, Abdullah II, lui a succédé.
Lire sur TB : 1921-2021 – Petite histoire de l’armée jordanienne
11 août 2011 : IN MEMORIAM sergent Facrou Housseini Ali.
Sergent Facrou Housseini Ali du 19e RG .
Tué en Afghanistan le 11 août 2011 par l’explosion une mine artisanale près de Tagab.
4 autres soldats avaient été blessés.
Déployé en Afghanistan depuis le 13 juin 2011 comme chef d’agrès de combat du génie, le caporal-chef Facrou Housseini Ali était âgé de 32 ans. Il était père de deux enfants de 1 an et 7 ans.
Durant plus de 10 années de services, le caporal-chef Housseini Ali a servi successivement avec le 19e RG en Guyane (2002), en Côte d’Ivoire (2004 et 2010), au Kosovo (2006 et 2008), et en Polynésie (2007).
Il était titulaire de la médaille outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de la médaille d’argent de la Défense nationale avec agrafes « génie » et « mission d’assistance extérieure », du titre de reconnaissance de la Nation, de la médaille commémorative française pour l’ex-Yougoslavie ainsi que de la médaille OTAN « non-article 5 ».