IN MEMORIAM – Philippe KIEFFER, fondateur des commandos marine (décédé le 20 novembre 1962)

Philippe Kieffer est né le 24 octobre 1899 à Port-au-Prince (HAITI). Décédé le 20 novembre 1962 à Cormeilles-en-Parisis. Il est inhumé à Grandcamp-Maisy dans le Calvados.

En 1918, sa demande d’engagement volontaire pour la durée de la guerre reste sans suite, il ne peut être rapatrié en France pour prendre part à la guerre et n’effectue pas de service militaire.

Rentré en France en mars 1939, il est mobilisé dans l’armée de terre le 2 septembre 1939 avant de passer dans la marine comme matelot de 2e classe un mois plus tard. Quartier-maître secrétaire, il est breveté interprète en janvier 1940, rejoint l’état-major de Cherbourg. Le 18 juin 1940, il gagne Southampton. A Londres il est conduit au camp d’Aintree, près de Liverpool où sont rassemblés des milliers de marins français. Il fait partie de la très petite minorité d’entre eux qui, n’acceptant pas la défaite, s’engagent dans les Forces navales françaises libres, le jour de leur création, le 1er juillet 1940.

D’abord affecté sur le cuirassé Courbet, il obtient de quitter son poste d’interprète en août 1941 et est envoyé en stage d’officier fusilier le mois suivant. Il persuade alors le vice-amiral Muselier de convaincre les Britanniques de constituer une unité de commandos de fusiliers marins de la France libre. Après de longues discussions, le principe est accepté.

En 1944 les efforts du commandant Kieffer sont récompensés. Le 1er BFMC est rattaché à l’un des plus glorieux commandos anglais, le n° 4 (lieutenant-colonel Dawson), au sein de la 1st Special Service Brigade (Brigadier General Lord Lovat). Les hommes que Kieffer, réunis et entraînés, allaient être les premiers Français à débarquer pour libérer la France.

Le 6 juin, les 177 « Bérets verts » débarquent à Sword Beach et prennent pied à Ouistreham ; puis à Benouville, Amfreville et Bavant. Blessé le 6 juin, refusant de se laisser évacuer pendant deux jours, Kieffer retrouve son unité le 13 juillet, au moment où elle allait percer vers la Seine et Honfleur. Décidé à entrer à Paris avec les premiers, il prend une jeep, deux hommes, et fonce vers la capitale, à travers la Normandie à peine libérée. Il est le premier à entrer à Paris par Saint-Cloud ; quelques jours plus tard il a la fierté d’y faire défiler son unité. Dans les combats de la libération, il a la douleur de perdre son fils Claude, âgé de 20 ans, sauvagement assassiné comme résistant par les Allemands en Seine-et-Marne le 25 août.

En octobre 1944, le capitaine de corvette Kieffer, avec son bataillon – porté à l’effectif de trois compagnies – conduit son unité à l’attaque de Flessingue et de l’île de Walcheren, clé du port d’Anvers.

En 1949 il subit une nouvelle épreuve avec le décès de sa fille Marcelle. En 1954, il est nommé capitaine de frégate de réserve.

• Commandeur de la Légion d’Honneur
Compagnon de la Libération – décret du 28 août 1944
• Croix de Guerre 39/45 (5 citations)
• Military Cross (GB)
British Empire Medal (GB)


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Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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