24 juillet 1132 : bataille de Nocera.
La bataille de Nocera (ou Scafati) est une bataille qui s’est déroulée à Nocera Inferiore, dans l’actuelle province de Salerne, en Campanie. C’est l’une des principales batailles du roi Roger II de Sicile et, avec la bataille de Rignano, l’une de ses principales défaites contre le comte Rainolf d’Alife.
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En 1127 Rainolf, sous le patronage du pape Honorius II, s’allie avec Robert II d’Aversa afin de tenter de contrer la succession de Roger II de Sicile sur le duché des Pouilles. Celui-ci réussit à s’imposer mais il doit concéder à Rainolf le comté d’Ariano.
L’alliance avec le roi est brève. En , à la mort d’Honorius II, Rainolf se rallie au pape Innocent II contre l’antipape Anaclet II. Roger, duc de Pouilles et de Calabre et maître de la Sicile, a reconnu comme valide l’élection d’Anaclet et reçoit en récompense la couronne de Sicile, le . Certains nobles normands, qui depuis longtemps rongeaient leurs freins, n’acceptent pas le nouveau roi, et ainsi se déchaînent les événements qui conduisent à une confrontation militaire le sur la rivière Sarno près de Scafati.
En 1132, Rainolf rassemble de grandes forces avec son allié le prince de Capoue, Robert II. La cité de Bénévent, bien que d’habitude fidèle à Roger, se rend aux mains des rebelles qui se sont amassés à ses portes.
Roger fait faire demi-tour à son armée en direction de Nocera, la plus grande ville fortifiée du prince de Capoue hormis Capoue. La retraite sur les Apennins est extrêmement rapide, mais les rebelles se déplacent aussi rapidement pour rencontrer l’armée royale à Nocera. Roger détruit le seul pont traversant la rivière Sarno, mais les rebelles construisent un pont de fortune, et se dirigent vers Nocera assiégée.
Roger lève son siège à l’arrivée de l’armée rebelle, Rainolf envoie 250 cavaliers vers les murs de la ville afin de détourner une partie des troupes royales. Robert d’Aversa prend la tête de l’aile gauche, celle de droite, divisée en trois colonnes, est commandée par Rainolf.
Le dimanche , Roger engage l’affrontement en chargeant la cavalerie du prince. Les troupes royales sont victorieuses et l’infanterie de Capoue se retire par le pont de fortune qui s’effondre. Roger ordonne une seconde charge qui connait, au début, du succès mais Rainolf rejoint la bataille avec 500 hommes de son centre. Il frappe le flanc de Roger et les troupes royales commencent à céder.
Avant que les renforts arrivent, Rainolf jette dans la mêlée d’abord son aile droite puis la gauche et les troupes royales s’écroulent. Roger essaie d’encourager ses troupes mais elles sont mises en déroute, il s’enfuit alors avec quatre cavaliers vers Salerne. La victoire des rebelles est complète.
700 chevaliers sont capturés ainsi que 24 barons loyalistes. Les deux chroniqueurs sympathisants des rebelles comme Falcon de Bénévent ainsi que ceux royalistes comme Enrico, évêque de Sant’Agata, s’accordent à dire que le butin fut immense, qu’il comprenait même la bulle de l’antipape Anaclet II, par laquelle Roger avait reçu le titre de roi.
La bataille eut peu d’importance à long terme parce que l’empereur Lothaire III, après avoir été couronné à Rome par le pape Innocent II, retourna en Allemagne. Les rebelles, restés sans soutien, perdirent beaucoup de leurs conquêtes.
En juillet 1134, les troupes de Roger contraignent Rainolf, le duc Serge VII de Naples et les autres rebelles à se soumettre, alors que Robert est expulsé de Capoue. La guerre reprend l’année suivante.
24-28 juillet 1148 : siège de Damas durant la deuxième croisade.
Le siège de Damas eut lieu pendant la deuxième croisade. Il commença le et fut levé quatre jours plus tard. Ce siège fut le point final d’une défaite majeure des croisés et mena au démantèlement de la croisade.
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Les deux principaux contingents des forces chrétiennes ayant répondu aux appels du pape Eugène III et de Bernard de Clairvaux étaient menés par Louis VII et Conrad III de Hohenstaufen. Les forces de Conrad III incluaient Boleslas IV le Frisé et Vladislav II de Bohême, ainsi que son neveu Frédéric de Souabe qui allait devenir plus tard Frédéric Barberousse. L’appel à cette croisade était consécutif à la perte du comté d’Édesse le . Les croisés traversèrent l’Europe pour arriver finalement à Constantinople en septembre et .
Les forces de Louis VII et Conrad III firent face à de nombreux revers tout au long de la traversée de l’Anatolie et la majeure partie de leurs armées fut détruite. À la suite de cela, Louis abandonna ses troupes et prit le bateau vers Antioche où vivait l’oncle de sa femme Aliénor d’Aquitaine, le prince Raymond d’Antioche. Ce dernier espérait de Louis un soutien militaire face aux turcs Seldjoukides qui menaçaient la principauté, mais Louis refusa et alla à Jérusalem afin d’honorer son vœu de croisade. Conrad, accablé par la maladie, allait déjà regagner Constantinople mais rejoignit pourtant Jérusalem quelques semaines plus tard, au début d’. L’objectif premier de la croisade était Édesse mais, à Jérusalem, la cible choisie par Baudouin III et l’Ordre du Temple était Damas.
Le concile d’Acre fut formé à la demande de la haute cour de Jérusalem à Saint-Jean-d’Acre le . Ce fut la plus grande réunion dans l’histoire de cette cour : Conrad, Otton de Freising, Henri II d’Autriche, le futur Frédéric Barberousse et Guillaume V de Montferrat représentant le Saint-Empire romain germanique. Louis, Thierry d’Alsace, plusieurs ecclésiastes et des seigneurs séculiers représentant la France. De Jérusalem étaient présents le roi Baudouin III, la reine Mélisende, le patriarche Foucher, le maître de l’Ordre du Temple Robert de Craon, le maître de l’ordre de l’Hôpital Raymond du Puy, le connétable Manassès de Hierges, Onfroy II de Toron, Philippe de Milly, le seigneur de Césarée Gautier 1er de Grenier et Balian d’Ibelin.
Quelques-uns des barons natifs de Jérusalem pointèrent du doigt le fait qu’il serait irréfléchi d’attaquer Damas car les Bourides étaient leurs alliés contre les Zengides. Zengi assiégea la ville en 1140 et Mu’in ad-Din Unur, un mamelouk agissant en qualité de vizir pour le jeune Mujir ad-Din Abaq, négocia une alliance avec Jérusalem par l’entremise du chroniqueur Oussama Ibn Mounqidh. Conrad, Louis et Baudouin insistèrent car Damas était une ville sainte pour les chrétiens. À l’instar de Jérusalem et Antioche, ce serait une conquête notable aux yeux des Européens de confession chrétienne. En juillet, l’armée rassemblée à Tibériade, aux effectifs estimés à 50 000 hommes, se mit en marche vers Damas, longeant le Lac de Tibériade par Baniyas.
Un débat parmi les historiens vit le jour car certains considèrent que l’attaque de Damas était inévitable. Quelques historiens, tel que Martin Hoch, voient la campagne comme une décision logique et une conséquence de la politique étrangère de Damas s’alignant avec les Zengides. Le roi Baudouin III avait déjà lancé par le passé une attaque contre Damas pour capturer la ville et cela aurait aidé à déstabiliser les relations diplomatiques entre les Bourides et le royaume de Jérusalem.
Les croisés décidèrent d’attaquer Damas par l’ouest, voulant disposer des vergers comme source d’approvisionnement. Ils arrivèrent à Darayya le , avec l’armée de Jérusalem en avant-garde, suivie par Louis et ensuite Conrad en arrière-garde. Les forces musulmanes étaient préparées à l’attaque et harassèrent l’armée croisée pendant son avancée à travers les vergers des alentours de Damas le . Les vergers étaient défendus par des tours et des murailles et les croisés étaient constamment visés par des flèches et des lances le long du chemin étroit sur lequel ils se trouvaient.
Grâce à une charge menée par Conrad, les croisés réussirent à avancer et à chasser les défenseurs derrière la rivière Barada et dans Damas. Étant arrivés au pied de la muraille de la cité, ils installèrent le siège immédiatement, utilisant le bois disponible dans les vergers. Dans Damas, les habitants barricadèrent les artères majeures, se préparant pour ce qu’ils voyaient comme un assaut inévitable. Unur, qui avait demandé de l’aide de la part de Saif ad-Din Ghazi I d’Alep et de Nur ad-Din de Mossoul, mena lui-même une charge contre le camp croisé. Les croisés furent repoussés vers les vergers où ils étaient de nouveau susceptibles de subir des embuscades. Selon Guillaume de Tyr, les croisés décidèrent le de se diriger vers les plaines situées à l’est de Damas, une zone moins fortifiée mais plus pauvre en ressources alimentaires.
Il y avait des dissensions dans les deux camps. Unur ne pouvait faire confiance à Saif ad-Din ou Nur ad-Din, craignant qu’ils prennent possession de la ville en retour de l’aide apportée. En ce qui concerne les croisés, ils ne s’entendaient pas sur celui qui allait prendre le contrôle de la ville en cas de victoire. Guy 1er de Brisebarre, seigneur de Beyrouth, était le choix des barons locaux mais Thierry d’Alsace, le comte de Flandre, voulait la ville et était supporté par Baudouin, Louis et Conrad. Il a été rapporté par certains qu’Unur avait tenté de résoudre la situation de manière détournée, promettant également de briser son alliance avec Nur ad-Din si les croisés rebroussaient chemin. Cependant, Saif ad-Din et Nur ad-Din arrivèrent à Homs et entamèrent des négociations avec Unur à propos de la possession de Damas, ce que ni Unur ni les croisés souhaitaient. Apparemment, Saif ad-Din aurait également écrit aux croisés, les intimant à rebrousser chemin au plus vite. Les renforts de Nur ad-Din leur coupant la route, il était impossible aux croisés de revenir à leur position initiale. Les chefs croisés locaux refusèrent de continuer le siège, forçant les trois rois à abandonner la ville. D’abord Conrad, puis le reste de l’armée, décidèrent de rentrer à Jérusalem le , devant subir le harcèlement des archers seldjoukides pendant toute la durée de leur retrait.
Des dissensions apparurent parmi les forces croisées, chacun se sentant trahi par l’autre, et des rancœurs perdurèrent longtemps après ce cuisant échec. En effet, un nouveau plan fut échafaudé afin d’attaquer Ascalon mais il fut abandonné à cause du manque de confiance ambiant, résultant de l’échec précédent. À la suite de ces événements, Conrad retourna à Constantinople pour renforcer son alliance avec Manuel 1er Comnène.
Un autre résultat de cette croisade fut que Damas, ne faisant plus confiance aux croisés, passa dans les mains de Nur ad-Din en 1154. En Europe, Bernard de Clairvaux se sentit humilié par ce revers et, lorsqu’il vit que son appel à une nouvelle croisade échoua, il tenta de se désengager de l’échec de la deuxième croisade.
24 juillet 1534 : François 1er promulgue une ordonnance créant une armée royale nouvelle, faite de plus de nationaux français, et de moins de mercenaires étrangers.
Reprenant l’ordonnance rendue par Louis XII en sur la levée des gens de pied, le roi François 1er l’amplifie et, le , « ordonne avec ceux de son Conseil de dresser, à l’exemple des Rommains, en chascune province de son royaume une légion de six mille hommes de pied ».
- Nationales — Jusqu’en 1534, les gens de pied sont surtout Suisses, Allemands, Italiens, Espagnols. Ces mercenaires deviennent exigeants et peu obéissants. Le roi de France, catholique, redoute d’incorporer en trop grand nombre dans ses armées des soldats gagnés aux idées de la Réforme.
Sept légions, de 6 000 hommes chacune, doivent être levées en Normandie, en Bretagne, en Bourgogne et Champagne, en Picardie, en Dauphiné et Provence, en Languedoc, en Guyenne.
Une légion commandée par un colonel comprend :
- six compagnies à 1 000 hommes commandées chacune par un capitaine, assisté de 2 lieutenants, 2 enseignes, 6 sergents de bataille :
- dix centeniers ayant sous leurs ordres une centaine d’arquebusiers et piquiers.
Le roi et son Conseil tenaient à ce que les soldats et les chefs soient pris parmi les habitants de la province où se levait la légion. Tout homme qui passerait d’une légion à une autre serait « pendu et étranglé par la gorge ».
Les légionnaires et capitaines jurent de « bien servir le Roy envers et contre tous, sans nul excepter, en tous lieux et endroits où il plaira au dit seigneur ».
Les gentilshommes sont exemptés de tous services dus à raison de leur fief et les roturiers de la taille jusqu’à vingt sous.
Les soldes vont de 50 livres par mois pour les capitaines, 100 en temps de guerre, 25 ou 50 pour les lieutenants à 7 livres, dix sous, pour les simples légionnaires.
Comme dans la Légion romaine, les soldats méritants peuvent recevoir une récompense honorifique : un anneau d’or remis par le capitaine ou le colonel. Plus intéressant, les grades de la légion étaient accessibles aux simples soldats jusqu’à celui de capitaine, qui entraînait pour les roturiers l’anoblissement. Pour assurer l’effectif, la montre (revue) de chaque légion devait se faire deux fois l’an.
Le légionnaire devait respecter les femmes et les enfants. Dans le camp étaient interdits le blasphème, les jeux de cartes et de dés, les combats, la fréquentation des filles. Les punitions allaient de l’essorillement (ablation des oreilles), du percement de la langue à la pendaison ou à la strangulation.
- Les piquiers sont équipés « de corselets, de bourguignottes à bavières, brassals, gantelets et tassettes jusqu’au genoil, portant long bois et la plupart, le pistolet à la ceinture ».
- L’arquebusier porte le hallecret, la hoguine et le gorgerin.
Au combat, le piquier fait le mur de protection qui permet à l’arquebusier de préparer son arme et de tirer.
Dans ses Commentaires, Blaise de Monluc salue l’apparition du soldat moderne : « D’aultres en ay veu parvenir qui ont pourté la pique à six francs de paye, fère des actes si bellicqueux, et se sont trovés si capables qu’il y en a eu prou qu’estaienct fiez de pouvres laboureurs et se sont mis par devant beaucoup de nobles pour leur hardiesse et vertu. »
De cette grande levée nationale, que sont les légions, vont naître les premiers régiments avec leur unité et leur esprit de corps.
24 juillet 1534 : Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du Roi de France.
Après seulement vingt jours de traversée (du au ), Cartier atteint Terre-Neuve, avec ses deux navires et un équipage de 61 hommes. Il explore minutieusement le golfe du Saint-Laurent à partir du . À noter cependant que le calendrier est alors en retard de 10 jours sur le calendrier grégorien instauré en 1582, et donc un anniversaire exact du début de la traversée tomberait le au lieu du 20, pour ne donner qu’un exemple.
Le , lors de la reconnaissance de nouveaux lieux et la dénomination de nouvelles rivières, Jacques Cartier et ses marins aperçurent, un peu à l’écart de la rivière qu’ils venaient de nommer Saint-Jacques, un grand navire originaire de La Rochelle, dont l’équipage, après une longue campagne de pêche à la morue, avait perdu son chemin au milieu des nombreuses îles du golfe du Saint-Laurent. Ils allèrent à bord de ce navire pour le conduire vers un lieu plus commode pour s’orienter, qu’ils appelèrent « Havre Jacques-Cartier ».
Le lundi , Jacques Cartier et son équipage entrent en contact avec les premiers Amérindiens de la Nation micmac, au large de la baie des Chaleurs. Les jours suivants, la confiance s’installe entre les marins et les autochtones, avec échanges de colifichets, couteaux, tissus… contre des peaux d’animaux.
Le vendredi , il met pied à terre à Gaspé, y plante une croix de trente pieds, revendiquant la région pour le roi de France. La troupe des Français y rencontre des Iroquoiens du Saint-Laurent, venus pour la pêche, qui les accueillent sans grand plaisir. Le chef amérindien, Donnacona, après protestations, finit par permettre à Cartier d’amener deux de ses « fils » en France. La rentrée à Saint-Malo se fait le après une autre courte traversée de 21 jours.
24 juillet 1712 : victoire du maréchal de Villars à la bataille de Denain.
La bataille de Denain, qui eut lieu le , est un épisode décisif de la guerre de Succession d’Espagne. Elle se solde par une victoire inespérée des armées françaises commandées par le maréchal de Villars sur les Austro-Hollandais du Prince Eugène. Elle permet après plusieurs défaites françaises de négocier une paix favorable.
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24 juillet 1886 : mort du polytechnicien, artilleur et inventeur Antoine Hector Thésée Treuille de Beaulieu
Antoine Hector Thésée Treuille de Beaulieu né à Lunéville le , mort à Paris le , est un polytechnicien, artilleur et inventeur auquel on doit certains progrès de l’armement, notamment le mousqueton Treuille de Beaulieu et la machine à rayer les canons.
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Son père, Jean Pierre Treuille, baron de Beaulieu, était colonel des dragons ; il était marié à la toute jeune Marie Anne Schultz, de Sélestat. Après des études à l’École polytechnique où il est reçu en 1829, il fait carrière dans l’artillerie où il est successivement lieutenant (1833), capitaine (1840), lieutenant-colonel (1857), colonel (1859) et général de brigade (1867).
Il s’intéresse principalement aux armements, et ses innovations lui valent d’être détaché à la manufacture d’armes de Châtellerault (1840), puis après une période de retour au service, à l’atelier de précision du comité de l’artillerie (1851).
On lui doit le fusil des Cent-gardes ou mousqueton Treuille de Beaulieu et les premières bouches à feu en acier à canon rayé, éléments de base de la réforme de l’artillerie connue sous le nom de système Lahitte (1858). Il participe à l’élaboration du fusil Modèle 1866 ou Chassepot.