Edouard Bourret est né le 2 février 1913 à Mourmelon-le-Grand dans la Marne où son père est en garnison. En mars 1917 son père est tué au front.
En 1931, il signe son engagement dans l’armée de l’Air et est affecté au 33e Régiment d’Aviation en qualité de mécanicien-électricien. Il est promu sergent en décembre 1932 et sert au Maroc puis à la base aérienne de Dugny jusqu’en 1936.
À la déclaration de guerre, il est au 18e Bataillon de l’Air. Le 2 septembre 1939, il est affecté au Centre de Réception des aéronefs à Villacoublay. Devant l’avancée allemande, il se replie avec le centre sur Bordeaux, à la mi-juin 1940. Le 19 juin il accomplit son premier acte de résistance en voulant rejoindre l’Afrique du Nord alors qu’il participe à un transfert d’avion de Libourne à Lézignan. La tentative échoue et il est contraint à regagner la base d’Aulnat dans le Puy-de-Dôme. Il est démobilisé en février 1941.
Dès lors, il crée un petit groupe de résistance à Châtillon-sur-Chalaronne où il s’est installé. Finalement il parvient fin 1942, à rencontrer le chef de l’Armée Secrète du département de l’Ain nommé par le Général Delestraint qui confie à Bourret le soin d’organiser l’AS pour le secteur de la Dombes. il organise et prend des contacts un peu partout.
Fin 1943, il est « brûlé » et doit abandonner la responsabilité de son secteur. C’est Jean Decombe qui lui succède. Brun rejoint le maquis et se met aux ordres du capitaine Romans-Petit. Il est affecté au groupement « Montréal » et a la charge d’organiser un sous-secteur autour du camp de Cize en créant des groupes mobiles d’une trentaine d’hommes.
Il participe le 11 novembre 1943 au défilé patriotique d’Oyonnax dans l’Ain, où, venu de Bresse avec son unité, il neutralise les points stratégiques et prend le contrôle de la ville.
Le coup d’audace d’Oyonnax, on l’a dit, allait connaître un retentissement extraordinaire « que nul parmi nous n’avait prévu » reconnaît Chabot qui rappelle qu’à Londres, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, en informe lui-même Winston Churchill. Alban Vistel lui aussi confirmera cette précision à Chabot : « Cet exploit, c’est autant la réussite de ceux qui défilèrent que de ceux, infiniment précieux, dont la tâche plus obscure mais essentielle fut, à l’arrière, d’assurer la protection par tous les moyens ». Les conséquences de l’exploit furent immédiates, on le sait : Churchill annonça à Emmanuel d’Astier de la Vigerie : « J’ai décidé d’armer la Résistance Française ». Ainsi, la France résistante tout entière allait bénéficier du défilé d’Oyonnax. (source : Maquis de l’Ain et du Haut-Jura).
Le 16 décembre 1943, les maquis de l’Ain vont participer au sabotage de la centrale électrique des usines Schneider au Creusot, en fournissant trois détachements. L’un est commandé par le lieutenant Brun. Les charges d’explosifs sont posées et explosent. Au retour à la sortie de Montchanin, Brun et 4 de ses hommes sont arrêtés par un barrage et désarmés.
« Brun », encadré, se jette à la tête d’un officier allemand à qui il décoche un coup de poing. Des coups de feu s’ensuivent, deux de ses équipiers parviennent à s’enfuir mais lui est mortellement blessé de deux balles au ventre. Alors qu’il crie « Vive la France – Vive de Gaulle » et qu’il entreprend de chanter la Marseillaise, les Allemands s’acharnent sur lui à coups de crosse pour le faire taire. Transporté dans la cour de l’école des filles de Montchanin, son corps sera exposé jusqu’au lendemain.
Il était devenu « Brun » dans la Résistance en raison de ses cheveux ébène et de son teint cuivré. Malgré les risques, toute la population de Montchanin assista à ses obsèques.
Après la guerre, son corps a été inhumé au Val d’Enfer à Cerdon.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45 avec Palme
• Médaille de la Résistance