Victor Édouard Nessmann, né le 17 septembre 1900 à Strasbourg et décédé le 5 janvier 1944 à Limoges.
Né citoyen allemand dans une Alsace annexée par les Prussiens en 1870, il passe son enfance dans le cadre du presbytère familial, soumis à une éducation rigide. Il poursuit sa scolarité au gymnase protestant de Strasbourg et passe son Abitur en mai 1918. En septembre 1918, 2 mois avant l’Armistice, il est mobilisé dans l’armée allemande en débandade, qu’il déserte. « Réintégré » de plein droit dans la nationalité française, il commence en novembre 1918 des études de médecine à l’Université de Strasbourg, redevenue française.
En 1932, il est chef de clinique à l’hôpital de Mulhouse. Il rencontre Georgette Walther, une infirmière, avec qui il se marie en octobre de la même année. Le couple s’installe à Strasbourg, où Victor exerce comme chirurgien libéral. Quatre enfants naissent de leur union avant la Seconde Guerre mondiale.
Mobilisé en août 1939 comme médecin-capitaine, il passe la « drôle de guerre » à Sarrebourg avant d’être replié sur Périgueux où, en juillet 1940, il est rejoint par son épouse et leurs 4 enfants, évacués d’office de Strasbourg le 1er septembre 1939. Démobilisé en 08/40, il refuse de rentrer en Alsace annexée par les nazis et s’installe avec sa famille à Sarlat, où ils sont officiellement « réfugiés ». Riche de son expérience en Afrique, il transforme le vieil hospice délabré de la ville en véritable hôpital pourvu d’un service chirurgical. Pendant cette période, 2 autres enfants agrandissent la famille.
Dès 1941, il est en contact avec les premiers résistants et il entre en relation avec Edmond Michelet au sein du mouvement Combat. En 1942, sous le pseudonyme de « Noret », il prend la direction de l’Armée Secrète du secteur du Sarladais, dont il devient « l’âme et l’organisateur », coordonnant notamment dans le cadre des MUR les liaisons départementales et les parachutages.
En 1943, la région est frappée par deux grandes vagues d’arrestations. Victor Nessmann est arrêté par la Gestapo le 21 décembre 1943 dans son cabinet médical de Sarlat, en pleine consultation. Conduit à Bergerac puis à Périgueux, il est transféré à la Gestapo de Limoges à la villa Tivoli façe au Champ de Juillet près de la gare des Bénédictins commandé par le lieutenant-colonel August Meier, pour y être interrogé.
Il meurt après 2 jours de torture le 5 janvier 1944, sans avoir parlé. Son corps ne sera jamais retrouvé et son épouse n’aura la confirmation de son décès qu’après mai 1945, au retour de déportation de ses compagnons de cellule. il laisse une veuve et 6 enfants en bas âge.
- A Strasbourg, depuis 48, une rue porte son nom.
- A Westhoffen, une place porte son nom.
- A Sarlat, un boulevard est nommé Victor Nessmann. Dans la même ville, son nom figure sur le monument au mort.
Il est reconnu « interné résistant ».
- Chevalier de la Légion d’honneur.
- Croix de guerre 39–45 avec palme.
- Médaille de la Résistance française avec rosette à titre posthume.