Gilles Polin, né le 19 novembre 1979 à Bar-le-Duc (Meuse), s’était engagé au 1er RPIMa en juillet 2000. Il souhaitait absolument rejoindre cette unité des forces spéciales. « C’était le 1er RPIMa et rien d’autre », disent ses proches. D’abord militaire du rang, il est nommé sergent en 2004, après être passé, en semi-direct, à l’ecole des sous-officiers de Saint-Maixent. Au tableau d’avancement pour le grade de sergent-chef.
Il était spécialiste des transmissions, affecté à la compagnie de transmissions Rapas (recherche aéroportée et actions spécialisées) du régiment. Depuis 2005, il appartenait également au groupe des chuteurs opérationnels, et avait, à ce titre, effectué des sauts à très grande hauteur lors d’exercice en Afrique. Il avait participé à plusieurs opérations extérieures : en Côte d’Ivoire (2002) et en Afghanistan à deux reprises dans le cadre de l’opération Arès contre les Talibans (2003 et 2006). Il était présent au Tchad, dans le cadre des forces spéciales de l’Eufor, depuis le 11/12/07.
Le lundi 3 mars 2008, le sergent Gilles Polin, du 1er RPIMa, a été tué par des tirs provenant de l’armée soudanaise.
Un convoi de véhicules des forces spéciales venant de la région de Goz Beida, au nord, devait rejoindre trois autres véhicules du COS, venant du sud avec neuf personnes, de Birao en Centrafrique. La P4 du COS a pénétré de 2,6 kilomètres à l’intérieur du Soudan par inadvertance. A bord, deux commandos du 1er RPIMa dont le sergent Polin. Dans un paysage d’herbe à éléphant, où la visibilité ne dépasse pas cent mètres, les deux hommes ont été pris sous le feu d’armes automatiques. Le sergent Polin a été touché et s’est effondré sur son co-équipié. Celui-ci, légèrement blessé, s’esquive, sachant que son camarade était déjà mort. Il a rebroussé chemin en dérobant un cheval à un cavalier qui passait par là… Il est alors parvenu à rejoindre son groupe, avec lequel il n’avait pu établir aucun contact radio. Le chef de groupe a pris la décision d’aller rechercher le sergent Polin. C’est-à-dire de pénétrer une nouvelle fois au Soudan. Arrivé sur les lieux, ils ont trouvé la P4 incendiée, mais pas le corps du sous-officier. Le détachement du COS a, à nouveau, été pris sous les tirs des soldats soudanais et ils ont répliqués.
Le corps du sergent Polin n’a été rendu que quatre jours plus tard, par les autorités soudanaises dans la capitale Khartoum, à la suite de démarches diplomatiques françaises et européennes.
Lors de son hommage funèbre Gilles Polin est nommé adjudant à titre posthume.
Une pensée pour lui, ses parents, sa famille, ses proches et ses frères d’armes.
Une pensée pour les blessés également.
IN MEMORIAM – Adjudant Gilles POLIN, 1er RPIMa (tué le 3 mars 2008)

M&O 287 de juin 2025
