IN MEMORIAM – Georges KIEFFER, résistant (décédé le 13 mars 2021)

Georges Kieffer, résistant de la Seconde Guerre mondiale s’est éteint, ce samedi 13 mars 2021, à l’âge de 100 ans. Officier de la légion d’honneur, il était le dernier résistant de 39-45 vivant de Dinan (Côtes-d’Armor).

C’est chez lui, à Dinan (Côtes-d’Armor), que le résistant de la Seconde Guerre mondiale, Georges Kieffer, est décédé à l’âge de 100 ans. Élevé au rang d’officier de la Légion d’honneur, en 2002, il faisait partie de la mémoire collective de 39-45.

Né le 29 juillet 1920 à Strasbourg, il rejoint dès 1938 l’armée française. Mais lorsque l’Alsace et la Moselle sont annexées par l’Allemagne d’Hitler, Georges Kieffer refuse de devenir un chevalier du Reich.

Condamné à mort, peine commuée en camp de travail, il doit participer à la construction du Mur de l’Atlantique. Il en informe la Résistance, ce qui lui vaudra une deuxième condamnation à mort. Il est envoyé au camp de travail de Neuburg Donau, près de Dachau, duquel il finit par s’échapper.

Lorsqu’il emménage à Dinan juste après la guerre, pour travailler à la BNCI à Taden (actuellement BNP Paribas), il s’intègre dans la vie locale et fonde notamment l’Amicale des déportés de la ville. Georges Kieffer était une grande personnalité publique, pour le maire Didier Lechien, qui se souvient : c’était frappant, lorsque tous les ans, lors de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation, le 27 avril, il prononçait son discours. Il le disait avec tellement d’émotion.

Pendant sa vie active et sa retraite, Georges Kieffer est toujours allé à la rencontre des lycéens et des collégiens pour leur transmettre son histoire. Il intervenait notamment au lycée de la Fontaine-des-Eaux, dans les classes de Gilles Bourrien.

À partir de 2014, à cause de son grand âge, il ne venait plus. Mais il recevait des élèves chez lui. Il lui paraissait important de raconter pour ne pas oublier, même si cela lui coûtait, à chaque fois qu’il repensait à l’horreur de la déportation.

Avec la disparition de ce dernier résistant vivant à Dinan, c’est tout un pan de la mémoire qui s’en va.