Paul-Jean Roquère est né le 30 août 1916 à Draguignan dans le Var.
Jeune sous-lieutenant sorti de l’Ecole militaire de Saint-Maixent en 1937, il commande, en 09/39, une section du 22e BCA à Nice. En 1940, il passe dans l’Aviation et, affecté à la base aérienne 109 à Tours, il obtient son brevet de chef de bord en avril.
Envoyé à Caen, il doit se replier, en 05/40, avec ses camarades sur la base-école d’Aulnat près de Clermont-Ferrand. Il demande alors à servir comme fantassin pour la défense des ponts de la Loire. Sa demande acceptée, il prend une part active, en qualité d’officier d’Infanterie, aux combats de la Charité sur-Loire et de Decize, les 15 et 16 juin. Le 17, l’ordre de la retraite est donné ; le 19, il décide de rejoindre Londres.
Engagé aux FFL comme Lieutenant observateur, il est dirigé sur le camp d’entraînement de la Royal Air Force à Saint-Athan près de Cardiff. Au camp d’Odiham, il est affecté à l’escadrille, entièrement française, « Topic », il quitte la Grande-Bretagne en 10/40 par bateau et débarque à Lagos au Nigeria.
En 01/41, il est affecté au GRB1 qui soutient le Colonel Leclerc dans les opérations de la prise de Koufra (Libye) le 1/03/41. Mais en raison d’ennuis mécaniques, le Blenheim de Paul-Jean Roquère et de son équipage ne peut participer à l’offensive et doit rentrer à Fort-Lamy (Tchad).
Détaché à Bangui en 03-08/41, il est alors affecté au Groupe de bombardement « Lorraine » en formation à Damas. Le 30/10/41 le groupe quitte la Syrie pour l’Egypte en vue de préparer la deuxième campagne de Libye. Le 15/11 le groupe effectue sa première mission de guerre à l’attaque d’un convoi sur la route Bardia-Tobrouk. Entre le 20/11/41 et le 15 01/42, il effectue 50 missions de guerre en appui tactique de la 8e Armée britannique. Pour son comportement pendant la campagne de Libye, il est cité à l’ordre de l’Armée aérienne et par les Britanniques à l’ordre de la RAF.
Il prend part aux opérations d’El Alamein en 10/42 puis, le Groupe « Lorraine » étant rappelé en Angleterre, il embarque, depuis Durban, début 43, sur le paquebot Empress of Canada transformé en transport de troupes et qui doit regagner la Grande-Bretagne sans escale et sans escorte.
Le 13/03/43, au large des côtes d’Afrique, le bateau est torpillé par un sous-marin italien. Parmi les rescapés tombés à l’eau qui tentent de trouver refuge sur des embarcations de fortune se trouvent Paul-Jean Roquère et son épouse, Suzanne, évadée de France par l’Espagne l’année précédente et qui l’a rejoint à Damas. Au bout de 2 jours, le 15/03/43, à bout de force et n’ayant plus la force de nager, après avoir donné sa ceinture de sauvetage à un camarade, il disparaît en pleine mer, sous les yeux de sa femme qui, elle, réchappe miraculeusement du naufrage.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45
• Médaille de la Résistance
IN MEMORIAM – Lieutenant Paul-Jean ROQUERE, compagnon de la Libération (décédé le 15 mars 1943)

M&O 287 de juin 2025
