Guerre d’Algérie : « La bataille de Timimoun – Parachutistes, légionnaires, aviateurs et sahariens dans les dunes du Grand Erg Occidental (octobre – décembre 1957) »

Le 23 octobre 1957, alors que la Guerre d’Algérie était dans sa troisième année, les dirigeants du Front de Libération Nationale Algérien annonçaient l’ouverture « d’un front saharien ».

Pourtant, depuis la Toussaint Rouge du 1er novembre 1954 qui a marqué le début de la lutte pour l’indépendance, la paix régnait au Sahara. Aucune action d’envergure émanant des maquisards algériens n’était venue troubler la quiétude d’un monde où la vie s’écoulait paresseusement. Les rares engagements enregistrés n’avaient rien de commun avec ceux qui sévissaient dans le Nord, voire jusque dans l’Atlas Saharien, aux portes du désert.

Réputé aride et désolé en dehors des oasis enchanteresses, le Sahara semblait pourtant dénué d’intérêt et épargné par la rébellion jusqu’à ce qu’il révèle la richesse de son sous-sol regorgeant de pétrole et de gaz. Dès lors, dans un contexte international où la décolonisation s’affirmait comme l’un des phénomènes majeurs de l’après-guerre, la France tenta de le séparer du reste de l’Algérie de manière à conserver un contrôle direct sur ces ressources, mais aussi pour y établir des centres d’essais nucléaires, éléments essentiels d’une force de frappe indépendante. La loi du 10 janvier 1957 instaura alors l’Organisation commune des régions sahariennes [O.C.R.S.] dont le but était « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française ». In fine, elle espérait conserver, quoiqu’il arrive, la main sur ces territoires.

Le F.L.N., qui a tout de suite perçu le but de la manœuvre, s’est aussitôt décidé à agir. Le communiqué audacieux annonçant l’ouverture d’un « front saharien », était à mettre en corrélation avec différents incidents qui, à partir de l’automne 1957, ont montré une évolution dans sa stratégie. Outre un combat qui s’est déroulé à proximité de la frontière libyenne, un seuil a été franchi avec la désertion d’une soixantaine de méharistes de l’armée française qui, après avoir assassiné huit de leurs camarades européens, se sont évanouis dans les dunes du Grand Erg Occidental en emportant leurs montures, des armes et du matériel. Les opérations de recherches aussitôt entreprises dans une zone immense avec des moyens modestes, n’ont pas permis d’empêcher les déserteurs, renforcés par des combattants de l’Armée de Libération Nationale Algérienne [A.L.N.], de tendre une embuscade meurtrière à des prospecteurs pétroliers pourtant protégés par des légionnaires. Dès lors, l’affaire s’ébruita dans les médias ; il fallait impérativement retrouver les renégats pour les punir et réaffirmer la souveraineté de la France.

C’est dans ce contexte que la mission fut confiée au lieutenant-colonel Bigeard qui commandait alors le 3e régiment de parachutistes coloniaux. Disposant de moyens aériens conséquents, fort d’une solide expérience de la guérilla jalonnée de succès dont la presse s’était souvent fait l’écho, il a, durant près d’un mois, parcouru les dunes et les oasis du Grand Erg Occidental où il est parvenu, à l’issue de rudes combats contre un adversaire courageux et rustique, à rétablir l’ordre.             

Ce livre vous propose de revivre le déroulé de ces évènements, la désertion des méharistes, l’embuscade contre les pétroliers et toutes les opérations engagées au cours desquelles ce que Bigeard appela « la troisième dimension » a fini par s’imposer comme une composante à part entière. Vous découvrez comment cet officier pragmatique à l’incontestable charisme, est parvenu à retrouver les déserteurs et leurs complices dans une zone immense de 80 000 km2, soit 15 % de la surface de la France métropolitaine, alors qu’il disposait de cartes imprécises sur lesquelles n’apparaissaient que les puits et le trait pointillé de quelques pistes. Aidé par l’aviation, il a orchestré des opérations aéroportées au cours desquelles ses hommes ont été directement héliportés et parachutés sur ces redoutables guerriers du désert qui se sont battus jusqu’à la dernière cartouche, la dernière goutte d’eau.

Grâce aux documents et témoignages collectés durant plus de trois décennies auprès des méharistes, légionnaires, aviateurs, parachutistes et pétroliers, l’auteur est parvenu à reconstituer cette épopée qui s’est déroulée dans un véritable « paysage d’évangile » parcouru depuis toujours par des caravanes de chameaux. C’est dans ce cadre à la fois grandiose et paisible, loin de toute civilisation, que des hommes se sont affrontés, les uns pour rétablir l’ordre et la souveraineté de la France, les autres pour l’indépendance de l’Algérie.

Si pour le grand public ces opérations ont été associées au livre-album Aucune bête au monde rendant hommage aux parachutistes grâce aux photos de Marc Flament, il serait injuste d’occulter tous les autres participants qui ont été partie prenante dans cette aventure.

A l’issue de la campagne, Bigeard avait écrit : Le grand vent chaud du Sahara effacera demain les traces de nos pas. Il déplacera les dunes, ensevelissant pêle-mêle les douilles vides, les boîtes rouillées et les armes perdues, et jusqu’au souvenir de ce combat…

Puisse ce livre faire ressurgir des sables cette page d’histoire oubliée…

Patrick-Charles RENAUD

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Lire sur TB le texte du général Massu sur Timimoun

 

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