IN MEMORIAM – Commissaire de police Marc JUGE, résistant (fusillé le 24 mars 1944)

Marc Juge est un commissaire de police et résistant français né à Moulins (Allier) le 25 avril 1911 et mort fusillé le 24 mars 1944 à Clermont-Ferrand. En poste au commissariat de Vichy, il agira principalement contre les dénonciateurs et les informateurs de la Gestapo et identifiera les fonctionnaires hostiles à la Résistance.

Il nait à Moulins le 25 avril 1911 de parents concierges. Bachelier, il entre dans la police sur concours, d’abord comme secrétaire de Police à Moulins, puis inspecteur au contrôle criminel (Police judiciaire) à la Sureté nationale à Paris, juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il enquête à cette occasion sur les activités de Joseph Darnand au sein de la Cagoule. Il réussit le concours de commissaire de police et après une formation à l’École supérieure de police à Lyon, il est nommé en octobre 1942 commissaire à Vichy, alors capitale de l’État français.

Marc Juge entre en résistance deux mois plus tard, en décembre 1942, comme membre du groupe « Didier », groupe actif dans l’Allier et affilié par la suite aux Forces françaises de l’intérieur (FFI), et aussi comme agent P2 du réseau Marco Polo. Il renseigne sur les mouvements de troupes et sur l’activité des fonctionnaires allemands et identifie les fonctionnaires français hostiles à la Résistance.

Mais son travail principal va être, en usant de ses pouvoirs de police, de poursuivre sur des motifs de droit commun les informateurs et dénonciateurs œuvrant pour la Gestapo en ville. Dénoncé, il est arrêté le 18 janvier 1944 par Hugo Geissler, le chef de la police allemande (SD et Sipo) pour l’Auvergne et le Bourbonnais dans son bureau du commissariat situé au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville. Il est interné à Moulins, à la Malcoiffée où il est torturé. Transféré à Clermont-Ferrand, il y est condamné à mort par un conseil de guerre allemand, les autorités allemandes d’Occupation ayant exigé l’exécution de 16 otages à la suite d’un attentat contre des militaires allemands à Clermont ayant entrainé la mort d’un soldat.

Marc Juge est fusillé le 24 mars, à 32 ans, au stand de tir de la caserne du 92e régiment d’infanterie alors occupée par les Allemands. Deux autres résistants vichyssois du réseau Marco Polo, René Chabrier et Henri Moreau, sont fusillés en même temps que lui. Les corps des trois résistants furent rapidement enterrés à Clermont-Ferrand. Après la Libération à Vichy, leurs dépouilles furent ramenées et inhumées le 2 octobre 1944 au cimetière de la ville, dans le carré des résistants, lors d’une grande cérémonie.

Les conditions de sa dénonciation et de son arrestation, de ce qui fut appelée à Vichy « l’affaire Juge, Charbrier, Moreau » restent encore peu clairs.

  • Chevalier de la Légion d’honneur (à titre posthume le 7 novembre 1958).
  • Médaille de la Résistance française.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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