Jeannette Guyot est née le 26 février 1919 à Chalon-sur-Saône en Saône-et-Loire. Peu après la défaite de la France en 06/1940, elle et sa famille rejoignent la Résistance. Jusqu’en 08/1941, elle travaille pour le réseau Amarante. Munie d’un laissez-passer allemand, elle aide des personnes à quitter la zone occupée, en bateau, sur la Saône, en direction de Vichy.
En 08/1941, elle rencontre Gilbert Renault, alias le Colonel Rémy, le chef du réseau Confrérie Notre-Dame basé à Paris dont elle devient un des officiers de liaison tout en continuant ses activités de passeur.
En 02/1942, elle est arrêtée et emprisonnée 3 mois à Chalon-sur-Saône et Autun. Elle refuse de parler et, faute de preuves, elle est relâchée. Elle reprend son travail de passeur et accompagne une douzaine de personnes de l’autre côté de la ligne de démarcation.
En 06/1942, le réseau du Colonel Rémy est dénoncé, elle fuit à Lyon. Elle y rencontre Jacques Robert. Il a été formé en Angleterre aux opérations spéciales pour travailler aux côtés des Forces Françaises libres et a créé en France le réseau « Phratrie ». Il était organisé en plusieurs sous-groupes dont les activités consistaient en la collecte de renseignements, le sabotage et l’aide aux civils ou soldats alliés qui cherchaient à fuir la France. Lorsque les Allemands viennent occuper la France libre, la Gestapo s’intéresse de plus en plus à Jeannette Guyot. Elle est « exfiltrée » avec Jacques Robert dans la nuit du 13/05/1943, lors d’une opération de la RAF. Tous deux sont envoyés à Londres.
Elle y retrouve le Colonel Rémy et entre dans les FFL sous le pseudonyme de Jeannette Gauthier. Elle est envoyée à Praewood House où elle subit un entrainement aux techniques du renseignement dans le but d’intégrer le Plan Sussex. Ce plan mené en appui du débarquement allié en Normandie avait pour objectif de fournir des informations sur les mouvements de troupe allemands.
Le 8/02/1944 est lancée l’opération Calanque. Après plusieurs tentatives avortées du fait du mauvais temps, elle atterrit en parachute près de Loches (au sud-est de Tours) avec 3 autres officiers français. Leur mission est de trouver des planques pour d’autres membres du Plan Sussex. La mission est dangereuse, la Gestapo est devenue très active et les services de détection radio des Allemands sont devenus très performants. Malgré cela, dans les 7 mois qui suivent, ils parviennent à trouver une centaines de logements sûrs.
En 06/1945, elle s’est retirée à Sevrey près de Chalon-sur-Saône où elle a épousé Marcel Gaucher, un autre agent du Plan Sussex. Elle y a mené une vie tranquille évitant les medias. Elle est morte le 10 avril 2016 laissant derrière elle 2 filles et 1 garçon.
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 39-45 avec palmes
- Médaille de la résistance
- Distinguished Service Cross (une des deux femmes ayant obtenu cette médaille, avec Virginia Hall)