Marcel Weinum est né à Brumath, au nord de Strasbourg, le 5 février 1924, est un résistant français alsacien. Le 14 avril 1942, il est décapité.
Lorsque Strasbourg est évacuée à la veille de la guerre, la famille est dirigée vers la Dordogne. Là, il intègre une école militaire et rencontre un général en retraite qui se plaint du manque d’idéal patriotique de la jeunesse française. Sur ses conseils, Marcel entre à l’école militaire préparatoire de Mende, en Lozère. Mais, après la défaite, ses parents, dont les économies ont fondu, doivent rentrer en Alsace annexée de fait et nazifiée. Lorsqu’il retrouve Strasbourg en 08/1940, « il ne reconnait plus rien, il y a des drapeaux allemands partout, il est interdit de parler français et de porter le béret. Ça a suffi à éveiller un sentiment de révolte, de rejet de l’occupant ».
Dès le mois de 09/1940, il de crée un mouvement de résistance. À l’exception de Charles Lebold, son frère de lait, alors séminariste, les 25 membres du groupe sont tous âgés de 14 à 16 ans. Sur la proposition de Jean-Jacques Bastian, le réseau prend le nom de La Main Noire et se donne pour objet de combattre la mainmise allemande sur l’Alsace par des graffitis, des tracts, des écrits et des actes de sabotage.
Le groupe s’est procuré des grenades au Fort Hoche en vue de les lancer contre les vitrines des magasins arborant des emblèmes nazis. Le 8/05/1941, Marcel Weinum et Albert Uhlrich sont sur le point de jeter leurs grenades contre des vitrines lorsqu’ils repèrent la voiture du Gauleiter Robert Wagner en stationnement devant le restaurant de la Marne. Ils lancent deux grenades à main dans la voiture et prennent la fuite.
Le 20/05/1941, Marcel Weinum et son camarade Ceslav Sieradzki, orphelin polonais membre de La Main Noire, quittent Strasbourg à bicyclette pour remettre à « Léo », agent de l’Intelligence Service travaillant au consulat britannique à Bâle, les plans des terrains d’aviation d’Entzheim et de Haguenau. Égarés par le brouillard, ils sont interpellés par des douaniers. Marcel Weinum blesse l’un d’eux. Tous deux parviennent à s’échapper, mais sont bientôt rattrapés près de la frontière et transférés à la prison de Mulhouse pour des interrogatoires. Ils ne parlent pas mais ils sont trahis par un codétenu de Sieradzki. En 07/1941, tous les membres du réseau sont arrêtés.
Dix de ses membres comparaissent du 27 au 31/03/1942 devant le Tribunal spécial de Strasbourg. Weinum prend sur lui la responsabilité de toutes les activités de la Main Noire et, malgré l’ardent plaidoyer des deux avocats, se retrouve seul condamné à mort. « Je suis fier », déclare-t-il devant le Tribunal, « de donner ma vie pour la France ».
Sa dépouille est enterrée au cimetière de Cannstatt. En 1949, elle a été transférée au cimetière du Polygone, à Strasbourg-Neuhof.
Il a été nommé, à titre posthume, sous-lieutenant des FFI, chevalier de la Légion d’honneur, médaille de la Résistance avec rosette et croix de guerre 39-45.