Raoul Béon, fils d’un gros éleveur du Gers, est né le 7 avril 1911 à Monbert.
Il fait ses études au lycée d’Auch, prépare l’Ecole de Santé navale de Bordeaux qu’il intègre en 12/1931. Promu médecin-sous-lieutenant en 12/1933 puis médecin-lieutenant en 12/1935, il est affecté dans le service des troupes coloniales l’année suivante.
En 01/1937, en stage à l’Ecole d’application du Service de santé des troupes coloniales de Marseille, il en sort dans les premiers 6 mois plus tard et est affecté au 1er RAC.
Nommé au Dahomey en 04/1938, il médecin chef de l’Hôpital d’Abomey. Au moment de la campagne de 05-06/1940, sentant l’environnement peu sûr, il envoie en France son épouse et ses deux filles. Il refuse immédiatement l’armistice et quitte le Dahomey le 25 août avec quelques compagnons pour passer au Nigeria. Il souhaite ainsi rejoindre l’Angleterre et se mettre à la disposition du général de Gaulle ; mais le ralliement de l’AEF à la France libre le conduit à rester au Tchad.
Immédiatement engagé dans les FFL à Fort-Lamy, il est affecté au RTST à Moussoro début 11/1940. 3 semaines plus tard, à sa demande, il est affecté au BM 3 et franchit avec cette unité, la frontière du Soudan anglo-égyptien le 1/01/1941 pour prendre part à la campagne d’Erythrée. Dans les combats de Kub-Kub, du 21 au 23/02, il s’expose sans compter en première ligne. Il renouvelle cette attitude pendant la bataille de Keren, du 12 au 18/03/1941.
Avec son bataillon, Il participe ensuite à la douloureuse campagne de Syrie. Le 15/07/1941, il est promu au grade de médecin-capitaine et, quelques jours plus tard, prend les fonctions de médecin-chef du 1er BIM. En 02/1942 ses qualités morales et professionnelles le désignent pour servir comme médecin traitant au sein de l’Ambulance chirurgicale légère de la 1ère DFL.
Après quelques semaines en Syrie et un court transit à travers la Palestine, vient, en 04/1942, le départ pour la campagne de Libye. Il reçoit les blessés de Bir-Hakeim en 06/1942 et de l’Himeimat (El Alamein) en octobre. Après la campagne de Libye, il est nommé médecin-chef au BM 5 et rejoint son nouveau poste le 25/12/1942. Le 7/05/1943, la 1ère DFL et le BM 5 montent en ligne pour les derniers combats de la campagne de Tunisie face aux troupes de Rommel. Près de Takrouna il dirige avec une activité inlassable le poste de secours.
Le 11 mai, à 06 h 00 du matin, les FFL attaquent la position de Takrouna avec succès. Il dirige sa section sanitaire et fait relever les blessés au milieu des nuages de fumée et des explosions. A 08 h 00, un tirailleur est blessé à quelques mètres du poste de secours et Raoul Béon se précipite vers lui. Alors qu’il s’occupe du blessé, un obus explose non loin, le tuant sur le coup.
Il est inhumé à Bruges, près de Bordeaux.
• Chevalier de la Légion d’honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1939-45 avec palme
• Médaille coloniale avec agrafes « Erythrée »
• Médaille de la Résistance avec rosette
IN MEMORIAM – Médecin-capitaine Raoul Béon, compagnon de la Libération (mort au combat le 11 mai 1943)

M&O 287 de juin 2025
