Engagée en 1943 dans le corps féminin des transmissions (les « Merlinettes ») puis démobilisée sans ménagements après-guerre, la résistante, âgée de 101 ans, est morte le 26 mai 2024.
Colette Escoffier (née Martini). Née le 1er novembre 1922 à Rabat, Colette a mené une vie aussi exemplaire qu’extraordinaire.
Colette Escoffier-Martini faisait partie du millier de volontaires qui intégrèrent en 1943 le corps féminin des transmissions. Elle fut de celles qui contribuèrent à libérer leur pays. Mais qui s’en souvient ? Elles ont bel et bien été oubliées, biffées de l’histoire, ces braves qu’on avait surnommées les « Merlinettes ».
En 1942, elle est en deuxième année de médecine lorsqu’elle abandonne ses études pour s’engager comme ambulancière dans les rangs de la France combattante. L’année suivante, elle répond présent à l’appel du général Merlin qui propose d’intégrer des femmes dans le service des transmissions et devient ainsi « Merlinette ». Elle se rend à Alger où elle se forme à des missions à haut risque derrière les lignes allemandes en tant qu’opératrice radio chargée de soutenir la Résistance.
En 1944, elle est envoyée en Italie avec le Service de renseignement opérationnel (SRO) et prend part, au sein du corps expéditionnaire français, à la fin de la campagne d’Italie. Elle fait partie de la délégation française reçue à Rome par le pape Pie XII, surpris de découvrir des femmes en uniforme !
En août, elle participe au débarquement en Provence. De Saint-Tropez, elle suit la progression de la première division française libre vers Toulon, Marseille, Autun, Dijon, Belfort et Strasbourg, avant de traverser le Rhin jusqu’à Baden-Baden où elle apprend la capitulation allemande.
Démobilisée en février 1946 à l’âge de 24 ans, le retour à la vie civile est brutal. Elle renonce à reprendre ses études et se marie avec le lieutenant Escoffier. Elle élève les trois enfants nés du premier mariage de son mari, ainsi que les quatre enfants que le couple aura ensuite. La famille arrive à Aix-en-Provence en 1965 et, après la mort de son mari en 1976, Colette se consacre aux œuvres humanitaires.
En 2017, l’Armée française lui rend hommage en donnant son nom à une promotion dans une école militaire. Aujourd’hui, Colette est la dernière Merlinette en vie sur le millier de Françaises qui avaient répondu à l’appel du général Merlin en 1943.
Elle était marraine de la neuvième promotion (CFIM) du Centre de Formation Initial des Militaires du rang de Dieuze.