Fils d’un officier de gendarmerie, Albert Lebon est né le 1er juin 1908 à Hautmont (Nord).
Il passe, à l’âge légal de 25 ans, le concours de commissaire et entre comme secrétaire de police (commissaire adjoint) à la préfecture de police à Paris.
Mobilisé le 24/08/1939 et, ayant refusé l’affectation spéciale, il est affecté à la 30e Division d’infanterie alpine. Capturé le 18/06/1940 dans les Vosges, il s’évade le lendemain, est repris à Rambervillers et s’évade à nouveau. Il rejoint Paris où il se fait démobiliser le 8/08/1940. Il reprend immédiatement ses fonctions de commissaire adjoint à la préfecture de police.
Refusant l’armistice et l’occupation, il constitue dès 08/1940, avec quelques camarades policiers, une unité de résistance, Le Coq Gaulois, dont il prend le commandement. Le groupe, plus tard rattaché au mouvement Armée volontaire, a pour objectif la propagande antiallemande, l’évasion de prisonniers de guerre, la collecte d’armes et la création de groupes armés.
Grâce à son activité le groupe comprend au début de 01/1941 une centaine d’hommes, disposant chacun d’une arme de poing. Dénoncé par un gardien de la paix, Albert Lebon est, comme une douzaine de ses camarades, arrêté à son domicile le 21/01/1941 par les services de la préfecture de police. Lors de la perquisition sont saisis une vingtaine de fusils allemands, autant de revolvers et 4 000 cartouches.
Mis à la disposition des autorités allemandes, Albert Lebon est successivement interné à la prison de la Santé, au Cherche-Midi puis à Fresnes. Condamné le 23/05/1941 par la cour martiale allemande à 15 ans de travaux forcés pour aide à l’ennemi, 5 ans de travaux forcés pour détention d’armes et 8 mois de la même peine pour détention de tracts antiallemands. Ses compagnons s’en sortent avec des peines relativement légères, du fait que pendant l’instruction et pendant le jugement, il revendique la totalité de la responsabilité, faisant admettre aux juges qu’ils ne sont que des comparses sans importance.
Déporté le 7/07/1941, il est détenu à la prison de Rheinbach du 7/08 au 20/11/1941 puis à la prison de Siegburg près de Bonn où il est délivré par les troupes américaines le 27/03/1945. Très affaibli, malade du typhus, il est rapatrié en France le 21 mai. Il reprend son poste à la préfecture de police où il devient commissaire principal à Colombes, avant d’être réformé en 10/1946, en raison des infirmités contractées en déportation.
Commissaire principal honoraire, il trouve en 1947 un poste de fonctionnaire de l’ONU à New York avant de rentrer en France en 1955. Il exerce ensuite différentes fonctions, notamment comme attaché à la direction générale des aéroports de Paris.
Il est décédé le 6 juin 1988 à Tavernes dans le Var.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Déportés et Internés Résistants
IN MEMORIAM – Albert LEBON, compagnon de la Libération (décédé le 6 juin 1988)

M&O 287 de juin 2025
