81 ans désormais que Pierre Ruibet et Claude Gâtineau faisaient sauter l’un des plus importants dépôts de munitions de l’armée allemande, dans les carrières d’Heurtebise. C’était le 30 juin 1944.
En détruisant cet entrepôt qui alimentait les défenses du Mur de l’Atlantique, ces deux jeunes Résistants ont contribué au succès de la bataille de Normandie et évité à la ville de subir les bombardements de l’aviation alliée.
Ce site de la Kriegsmarine constituait le plus important dépôt de munitions entre Bayonne et Dunkerque, pour alimenter les blockhaus sur la côte. 350 trains de munitions pouvaient être stockés là, mais aussi des armes et explosifs de toutes sortes.
Pour le détruire de l’intérieur, le jeune Pierre Ruibet s’y était fait embaucher pour en connaître tous les recoins. En relation avec le réseau de Résistance Alerte de Bordeaux, il récupéra des explosifs qu’il cacha sous les marches de l’estrade du tribunal dont la concierge, Marthe Robert, était sa logeuse. Après plusieurs tentatives, il parvint à ses fins , le 30 juin 1944 avec l’aide de son ami, Claude Gatineau. Pierre laissa sa vie dans l’explosion, avec 17 soldats allemands. Claude fut fusillé le lendemain.
Si Pierre Ruibet disparut dans l’explosion, Claude Gatineau fut fusillé devant la grille qui se trouve actuellement au monument du square Leclerc. Monument que la Ville et les Jonzacais ont fait ériger à leur mémoire. Pour ne jamais oublier.
Le 17 juillet, le corps de Pierre Ruibet fut découvert et identifié puis inhumé par les Allemands dans la région de Bordeaux où son corps fut retrouvé après la Libération.
Le 8 décembre 1944, ses obsèques eurent lieu à Jonzac. Son inhumation définitive eut lieu le 5 septembre 1960 ou 1963 au cimetière de Voiron.
Il obtint la mention « Mort pour la France ». Le général de Gaulle le nomma Compagnon de la Libération. Chevalier de la Légion d’Honneur, il est titulaire à titre posthume de la Médaille de la Résistance, de la Croix de Guerre avec Palme, et il fut cité à l’ordre de la Nation.
Plusieurs rues portent son nom qui est gravé sur de nombreux monuments à Jonzac, Voiron, La Motte-d’Aveillans (Isère) et sur les monuments aux enfants de troupes de Montjoie-en-Couserans (Ardèche) et de Clavières (Cantal).
Claude Gâtineau fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur par le général de Gaulle, et décoré à titre posthume de la Croix de Guerre et de la Médaille de la Résistance. Il est inhumé au cimetière communal de Jonzac.
Une plaque commémorative commémore leur sacrifice dans les Thermes de Jonzac. Le nom de Claude Gâtineau est gravé sur le monument aux Morts de Jonzac et sur le monument commémoratif de la guerre de 1939-1945.