Pupille de la Nation, Marcel Taillandier est né le 25 mars 1911 à Condat-en-Combrailles dans le Puy-de-Dôme.
Militaire de carrière, il échoue à Toulouse après l’armistice : il est adjudant-chef radio affecté au 5e bureau de l’état-major. Il rejoint rapidement le service du contre-espionnage des Travaux ruraux du capitaine Paillole. Il participe également au travail de camouflage du matériel, et il constitue autour de lui une première équipe formée d’anciens militaires
Mais cela ne suffit pas. Dès le mois de 05/1942, du renseignement et du camouflage, il passe de plus en plus aux activités de contre-espionnage. L’arrivée des Allemands en 11/1942 accélère son évolution.
Durant l’hiver 1942-43 il prend comme couverture la direction d’un café toulousain, le Frascati, s’y retrouvent fréquemment des anciens du CDM, Taillandier est alors » Ricardo « . Un service de renseignement et de contre-espionnage est en cours d’organisation quand, en 05/1943, un officier français, le capitaine P., dénonce le groupe. Ce qui conduit la Gestapo au Frascati : l’équipe du CDM est décimée, le commandant Pointurier est fusillé, les autres membres sont déportés, Taillandier échappe de peu à l’arrestation. Obligé de devenir clandestin, il change rapidement de pseudonyme et devient » Morhange « , nom qu’il emprunte, selon son camarade Pierre Salètes » à l’Atlantide, de Pierre Benoît, un roman qu’il aimait beaucoup « . A 32 ans sa vie va changer de sens : elle s’identifie totalement avec les activités du réseau qu’il met en place entre 06 et 09/1943.
Il est en contact avec le chef Pommiès, mais aussi avec les services de la sécurité militaire du commandant Paillole à Alger. Celui-ci lui fixe pour mission de » paralyser l’ennemi et détruire la trahison. L’application de la mesure D (la peine de mort) devra être rigoureuse, mais respectera nos règles : la décision doit être prise (par l’antenne de) Barcelone, sauf cas d’urgence ou de légitime défense. Un compte rendu doit toujours être adressé à Alger « .
Taillandier (« Morhange « ) recrute de nouveaux membres, en particulier dans la police, et dans les groupes-francs de Combat par l’intermédiaire du capitaine Pélissier. Renseignements et action sont menés de pair. Beaucoup d’opérations sont spectaculaires, infiltration de la police allemande et des mouvements de collaboration ; actions diverses de récupérations ; enlèvements, interrogatoires puis exécutions de traîtres et d’agents allemands…
Après avoir échappé de multiples fois aux dangers qui le menaçaient, il est rattrapé par la malchance le 11/07/1944, peu de temps avant la Libération. Ce jour là, sa voiture est arrêtée à Saint-Martin du Touch, par des Feldgendarmes allemands. La Gestapo arrive. Des coups de feu sont échangés. Taillandier est abattu alors qu’il s’est réfugié sur le toit d’une maison.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 avec Palme
• Médaille de la Résistance