Louis Michel Hollard, né le 10 juillet 1898 à Épinay-sur-Seine et mort le 16 juillet 1993 à Ganges, est un résistant français qui s’est illustré au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme fondateur et chef du réseau de résistance AGIR.
En 1914, à 16 ans, il s’enfuit du domicile paternel pour s’engager comme soldat dans l’armée française. Il sert d’abord dans les services sanitaires, en attendant l’âge de partir au front. Il triche un peu sur son âge et modifie son apparence. En 1917, à 19 ans, il est engagé dans la bataille du chemin des Dames, et est déjà décoré de la croix de guerre. L’année suivante, à la tête de sa section, il participe à l’offensive consécutive à la grande retraite allemande qui précède l’armistice de 1918.
À la suite de la défaite des armées françaises en juin 1940, il va entrer en résistance. Il n’a pas entendu l’appel du 18 juin 1940, mais il ne peut supporter la défaite.
Le 15 mai 1941, au prix d’un périple aventureux, il se rend à Berne auprès de l’ambassade britannique pour offrir ses services. C’est sa première traversée de la frontière franco-suisse. Elle a lieu par derrière le Mont Chateleu, dans le Val de Morteau, avec l’aide d’un habitant de Derrière-le-Mont, Paul Cuenot. En 10/43, ce sont des renseignements importants que Michel Hollard remet aux Alliés : des plans, des croquis sur les bases de lancement de fusées V1 en construction en Normandie. Grâce à l’action de Michel Hollard et de son réseau, une grande partie des bases de V1 sont anéanties par l’aviation anglaise avant qu’elles n’aient pu entrer en service.
Pendant près de trois ans, Michel Hollard se consacre aux activités d’espionnage. Au péril de sa vie, il franchit 98 fois la frontière entre entre 05/1941 et 02/1944, porteur de précieuses informations sur les installations militaires allemandes et les mouvements de troupes. Il crée le réseau d’informateurs Agir qui compte jusqu’à une centaine de membres, présents dans les gares, les centres de communication, capables de renseigner en permanence sur le dispositif ennemi. Une vingtaine de membres du réseau Agir ont payé de leur vie leur engagement. Michel Hollard, arrêté sur dénonciation, fut torturé et déporté au camp de Neuengamme, près d’Hambourg. Rapatrié, Michel Hollard termine la guerre avec le grade de lieutenant-colonel, il en ressortira très marqué mais vivant en juin 1945.
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 1914-1918
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française, avec rosette
- Ordre du Service distingué Ordre du Service distingué (DSO)