Auguste, l’Empire entre guerre et paix (Documentaire Arte)

Auguste est le véritable inventeur du soft power, l’art, non de vaincre, mais de convaincre, ce qu’Ovide, un poète de ce temps à qui le pouvoir augustéen n’était pas sympathique, appelait l’art « de conserver sans violence physique à Jupiter son sceptre redoutable ». Telle est la trame originale du présent ouvrage.

Projeté à l’avant-scène de la politique romaine à l’âge de 19 ans par l’assassinat de son père adoptif César, Auguste a réussi à fonder un nouveau régime et à rester à la tête de l’Empire romain pendant un interminable règne de 41 ans. Il multiplia les moyens pour dominer les esprits. S’appuyant sur une exceptionnelle génération de poètes, comme Horace et Virgile, Auguste réussit à inscrire sa politique dans une vision mystifiée de l’histoire.

Prétendant qu’Apollon était intervenu pour lui donner la victoire à Actium contre Marc Antoine et Cléopâtre, Auguste s’est présenté comme l’intercesseur de ce dieu sur terre pour accompagner le retour de l’âge d’or. Auguste renouvela l’art ornemental à l’image d’un monde ordonné et fécond. Il multiplia les constructions de théâtres, dont il transforma à la fois l’architecture et la dramaturgie, pour donner en spectacle la révolution cosmique. Il diffusa à des millions d’exemplaires les signes de son pouvoir, sur les monnaies, mais aussi sur les monuments publics et même sur les humbles objets de la vie quotidienne.
L’étude renouvelée de ses réalisations les plus spectaculaires à Rome montre qu’il s’adressait à plusieurs publics, de l’aristocratie romaine ellemême avec des messages codés jusqu’aux diverses populations de l’Empire, et même aux adversaires extérieurs à ses frontières. Auguste a entrepris de transformer le décor privé des Romains, en utilisant les compétences des peintres alexandrins que Cléopâtre avait mis au service de sa famille.

Gilles Sauron, ancien élève de l’École normale supérieure, ancien membre de l’École française de Rome, a terminé sa carrière comme titulaire de la chaire d’archéologie romaine de Sorbonne Université. Auteur de nombreuses études sur les décors romains, publics ou privés, confrontant les textes et les images, il s’est particulièrement intéressé à l’expression des idéologies politiques et religieuses dans l’univers visuel des Romains. L’originalité et l’importance de son oeuvre tiennent à ce qu’il associe dans ses analyses les différents champs sémantiques de la production artistique et culturelle du monde romain au temps d’Auguste. Révélant les rapports et les analogies qui d’un domaine à l’autre associaient la poésie, le décor ou l’architecture, il reconstitue l’univers esthétique de l’aristocratie romaine unifié par la cohérence du message augustéen et s’imposant par l’emprise des signes comme une éthique politique.

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