jeudi 3 octobre 2024

CHRONICORUM BELLI du 5 avril

5 avril 1242 : bataille du lac Peipous ou bataille de la glace (Estonie actuelle).

La bataille du lac Peïpous opposa, le , l’ordre Teutonique au 13e prince de Novgorod, Alexandre Nevski, qui, en s’alliant aux Mongols, obtint une victoire décisive.

Avec le soutien du pape et de l’empereur du Saint-Empire romain germanique, les chevaliers teutoniques tentent d’étendre leur domination, sous couvert de religion, vers l’est. Ils sont lancés dans leur croisade nordique avec l’appui des chevaliers Porte-Glaive qui ont intégré l’ordre pour ne pas disparaître et des Danois, et viennent de conquérir l’Estonie. Leur objectif est maintenant Novgorod et bien d’autres territoires russes, de religion orthodoxe, à l’époque vassaux indociles des Mongols de la Horde d’or.

Espérant exploiter la faiblesse de la Russie dans le sillage des invasions mongoles et suédoises, les chevaliers occupent Pskov, Izborsk et Koporié à l’automne 1240.

Quand ils approchent de Novgorod, les habitants rappellent le jeune prince local, âgé d’une vingtaine d’années Alexandre Nevski, que le vietché avait banni à Pereslavl quelques mois plus tôt. L’avance des teutoniques est stoppée. Pendant la campagne de 1241, Alexandre réussit à reprendre Pskov et Koporié.

Au printemps 1242, les chevaliers teutoniques reprennent leur offensive après avoir battu un détachement de reconnaissance novgorodien à 18 km au sud de la forteresse de Dorpat. La guerre se poursuit jusqu’à l’hiver 1242, malgré les conditions climatiques. Dans l’espoir de surprendre l’armée de Novgorod, le grand maître de l’ordre Hermann de Dorpat prend le risque de faire traverser l’étendue gelée du lac Peïpous en direction de Pskov à sa force principale composée de chevaliers teutoniques.

Les chevaliers germaniques sont à l’avant-garde, suivis par une milice de 1 000 fantassins estoniens. La décision se fera avec l’aide de la cavalerie lourde, la reine des batailles de l’époque.

En face, les forces russo-mongoles sont en position sur les berges et attendent l’ennemi. Ils disposent d’une très grande supériorité numérique, mais cela ne fait pas peur aux Teutoniques, habitués de ce genre de situation et comptant avant tout sur la supériorité de leur armement et de leur valeur militaire.

L’orgueil des moines-soldats allemands va pourtant causer leur perte. Les Russes ont prévu de maintenir l’ennemi sur le lac coûte que coûte, en tenant fermement les positions sur les berges. L’infanterie russe doit encaisser le premier choc des chevaliers teutoniques, sans reculer. Les archers mongols, alliés de circonstance des Russes, commandés par le frère d’Alexandre Nevski, sont placés à l’aile droite et soigneusement camouflés. La cavalerie se tient en arrière, en réserve.

Les chevaliers du prince-évêque Hermann de Dorpat chargent l’adversaire mais échouent à obtenir une victoire immédiate. Ils sont pris en enfilade, sous les flèches meurtrières des Mongols, ce qui les gêne beaucoup.

Les miliciens estoniens prennent peur et abandonnent le camp teutonique, ce qui ne complique pas beaucoup plus la situation de l’assaillant. En effet, la cavalerie lourde des Teutoniques semble prendre l’avantage sur l’infanterie faiblement protégée des Russes et Alexandre Nevski doit lancer toute sa cavalerie à l’attaque, pour soutenir son infanterie sévèrement malmenée.

Contrairement à la théorie la plus connue, la glace du lac ne se serait en réalité jamais rompue. Donald Ostrowski, dans son article Alexander Nevskii’s « Battle on the Ice »: The Creation of a Legend, attribue cet ajout au film Alexandre Nevski de 1938, par Sergueï Eisenstein.

Seul le grand maître, quelques évêques et une poignée de chevaliers réussissent à retourner à Dorpat, après la bataille. 400 chevaliers, dont une vingtaine de l’ordre teutonique, ont péri dans la bataille.

Cette bataille met définitivement fin à l’expansion croisée vers la Russie. En effet, pour la première fois depuis bien longtemps, les principautés russes sont de nouveau victorieuses et cela a pour conséquence de maintenir la chrétienté orthodoxe.

En effet, les principautés russes apparaissent à ce moment comme des États à respecter par les chevaliers teutons, mais elles ont payé cette victoire au prix fort. Elles sont vassalisées par les Mongols et les Tatares qui déferlent alors sur toute l’Europe centrale et orientale la même année. La principauté de Kiev ainsi que les royaumes de Pologne et de Hongrie sont dévastés. Tous les Russes se retrouvent sous le joug des cavaliers de la steppe, qui ne sont chassés qu’après les batailles de Koulikovo en 1380, puis d’Ougra en 1480 ; en 1571 encore[pas clair] le khan de Crimée Devlet-Giray pouvait infliger une défaite et des ravages à Moscou.

Depuis cette époque, Alexandre Nevski garde une stature de héros national, bien qu’il ne puisse prétendre à la place d’honneur, Dimitri 1er Donskoï étant le « vrai » libérateur de tous les Russes. Néanmoins, ce personnage historique est encore récupéré, du temps de l’URSS stalinienne, alors que le péril hitlérien s’amplifie, et mis en scène dans un très grand film épique de Sergueï Eisenstein.

Quant aux chevaliers teutoniques, ils doivent reculer face aux Russes, mais leur puissance est à peine entamée. Ils tournent tous leurs efforts vers la Prusse orientale qui est totalement convertie au catholicisme et germanisée en quelques années. Marienbourg et son château deviennent alors le centre politique du nouvel état teutonique, en pleine expansion à l’époque de la bataille sur le lac gelé. Ce n’est qu’en 1410, après la bataille de Grunwald, que la puissance teutonique est définitivement brisée par les forces polono-lituaniennes, nouvelle grande puissance militaire de l’époque.

Voir le célèbre film Alexandre Nevski : Commandé par Staline dans les années 1930 au réalisateur Eisenstein, ce film est un classique du 7e art mais aussi de la propagande patriotique. Staline a imposé sa diffusion en URSS pour galvaniser les russes dans la lutte contre l’envahisseur germanique à partir de 1941.


5 avril 1305 : assassinat de Roger de Flor (Andrinople).

Né à Brindisi vers 1267, Roger de Flor est le second fils de Richard von Blum, fauconnier de l’empereur germanique Frédéric II du Saint-Empire, qui meurt en combattant contre Charles d’Anjou à la bataille de Tagliacozzo en 1268 et à la suite de laquelle Charles d’Anjou fait confisquer les biens de tous ceux qui ont lutté contre lui. Bien qu’issue de la bonne société de Brindisi, sa mère se retrouve alors sans ressources pour élever ses enfants. Alors qu’il a huit ans, arrive dans le port de Brindisi un chevalier français de l’ordre du Temple et capitaine de la nef Le Faucon, du nom de Vassall. Celui-ci prend Roger sous sa protection et se charge de son éducation afin d’en faire un futur moine-templier et amiral.

Après avoir navigué durant plusieurs années, il est admis comme moine de l’Ordre du Temple au grade de sergent, inférieur à celui de chevalier, et participe à la dernière Croisade. Il se distingue en défendant Saint-Jean-d’Acre (Palestine) et en évacuant les chrétiens lors de la prise de la ville par les Musulmans (1291). Par la suite, les Templiers l’accusèrent d’avoir détourné une partie de leurs trésors et l’expulsèrent de l’Ordre. Tirant profit de son expérience militaire, il devient mercenaire et se met au service du roi Frédéric II de Sicile, fils de Pierre III le Grand d’Aragon.

Frédéric le nomme capitaine des compagnies d’Almogavres (almogàvers), mercenaires catalano-aragonais qui avaient participé à la conquête de Valence et de Majorque pour le compte de la Couronne d’Aragon et qui aidèrent à consolider la présence aragonaise en Sicile contre la Maison d’Anjou (défense de Messine, 1301). Il organise cette troupe de combattants, la Grande Compagnie, en rédigeant une charte servant de loi commune, puis en convoquant un conseil de douze sages pour arbitrer les litiges, détenteur d’un sceau pour officialiser les contrats de condotta et un règlement strict au sujet du partage des prises et des soldes mis au point par Ramon Muntaner. Ce modèle s’inspire du contrat de condotta fréquent en Italie à cette époque.

L’année suivant la paix de Caltabellotta (1302) entre Charles II d’Anjou et Frédéric II de Sicile, Roger de Flor propose ses services à l’empereur byzantin Andronic II Paléologue, pour l’aider à combattre les Turcs qui déferlent dans l’Empire grec et menacent d’assiéger Constantinople. L’Empereur accède à sa requête et le capitaine arrive à la tête d’une expédition de quatre mille Almogavres et de trente-neuf navires, constituant la grande compagnie catalane. Il entre tout de suite en action et anéantit les Génois de Constantinople pour la plus grande joie de l’Empereur, irrité de leur tutelle. Puis, en 1304, il passe en Anatolie et prend les villes de Philadelphie, Magnésie et Éphèse, repoussant les Turcs jusqu’en Cilicie, vers les monts du Taurus. Pour le récompenser de ses services, Andronic, malgré certains abus des soldats catalans contre les Grecs, le nomme mégaduc (grand amiral de la flotte impériale), et lui donne la main de sa nièce Marie, fille de sa sœur Irène et du tsar détrôné Jean Asen III de Bulgarie. Mais l’Empereur est effrayé par les ambitions de Roger de Flor qui veut s’ériger en souverain des territoires qu’il a conquis en Asie Mineure. Après négociations, Andronic lui concède le titre de César de l’Empire et la seigneurie des territoires byzantins d’Anatolie, à l’exception des villes. L’ambition croissante de Roger de Flor et son influence grandissante finissent par indisposer Michel IX, fils aîné d’Andronic II, associé au gouvernement de l’Empire. Celui-ci l’attire à Andrinople et le fait assassiner au cours d’un banquet, en même temps que cent trente chefs almogavres le , dans l’intention de s’attaquer ensuite au reste de ses troupes. Mais il ne peut mener à bien son stratagème, car les Almogavres se choisissent de nouveaux chefs et se lancent dans de violentes représailles. Sous le commandement de Berenguer d’Entença, ils se dirigent vers Constantinople et rasent tout ce qu’ils trouvent sur leur passage en Thrace et en Macédoine; c’est ce que l’on appelle la vengeance catalane. Par la suite, ils se mêlèrent aux luttes intestines de l’Empire et en profitèrent pour s’emparer des duchés d’Athènes et de Néopatrie au nom de la Couronne d’Aragon, duchés qui ne furent perdus qu’en 1390.


5 avril 1660 : Turenne est nommé maréchal-général par Louis XIV.

Maréchal à 32 ans, maréchal-général à 49 ans, Turenne se bat depuis l’âge de 15 ans et mourra à 64 ans au combat. Le tombeau de Turenne est sous le dôme des Invalides à Paris.


5 avril 1693 : création de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis

L’ordre royal et militaire de Saint-Louis est un ordre royal, puis dynastique français créé à Versailles par Louis XIV le .

L’appartenance à l’ordre était matérialisée par une croix, « la croix de Saint-Louis ». Le roi était le grand-maître de l’ordre et son administration était confiée à un conseil formé de Grand-croix et de chevaliers.

À l’instar de l’ordre de Saint-Michel (qui tendait depuis le début du siècle à devenir un ordre de mérite civil) l’ordre de Saint-Louis récompensait le mérite militaire, sans distinction sociale : les récipiendaires n’étaient ainsi pas tous nobles. Il fallait cependant avoir servi au moins dix ans dans les armées comme officier ou sous-officier et, une décennie après la révocation de l’édit de Fontainebleau, prouver sa catholicité.

Si la qualité noble n’est pas nécessaire à être reçu dans l’ordre, la noblesse représente toutefois une part très importante de l’effectif, et qui alla croissant au cours du XVIIIe siècle. La devise de l’ordre est : « Bellicae virtutis praemium », c’est-à-dire « Récompense du courage militaire ».


5 avril 1818 : bataille de Maipú assurant l’indépendance du Chili

Jorge Beauchef (1785 ou 1787 – 1840).

La bataille de Maipú fut livrée le  dans le cadre des guerres d’indépendance en Amérique du Sud. La victoire revint aux insurgés commandés par José de San Martín et assura l’indépendance du Chili, mettant fin à la domination espagnole dans cette région (depuis 1536). Le colonel français Jorge Beauchef y participe.

En 1817, le général argentin José de San Martín traverse les Andes à la tête de son armée, triomphe des Espagnols lors de la bataille de Chacabuco et entre dans Santiago du Chili. Le vice-roi du Pérou envoie alors une armée commandée par le général Mariano Osorio, qui bat celle de San Martín lors de ce que les Chiliens appellent encore le « désastre de Cancha Rayada », le , l’avant-garde de Bernardo O’Higgins étant totalement prise au dépourvu et le général chilien étant lui-même grièvement blessé au bras lors de cette bataille. Cette victoire espagnole est néanmoins incomplète et les troupes de San Martín se rassemblent à nouveau.

Le , l’armée des insurgés surprend à son tour les forces royalistes, dont le flanc gauche est séparé du corps principal, près du río MaipoSan Martín attaque donc l’aile gauche adverse et l’isole complètement, ses grenadiers à cheval repoussant la cavalerie espagnole. Une fois l’aile gauche dispersée, il s’attaque au centre et est tout d’abord repoussé mais une contre-attaque espagnole est stoppée net par un efficace feu d’artillerie, les royalistes devant à leur tour reculer. Bernardo O’Higgins, souffrant toujours de sa blessure reçue à Cancha Rayada, arrive à ce moment sur le champ de bataille avec un millier de miliciens et engage ses troupes dans l’action, ce qui conduit, après une faible résistance, à la déroute des Espagnols. San Martín et O’Higgins se retrouvent alors et se donnent l’accolade, O’Higgins le saluant par un : « Gloire au sauveur du Chili » (¡Gloria al salvador de Chile!) et San Martín lui répondant : « Le Chili n’oubliera jamais l’invalide illustre qui s’est aujourd’hui présenté sur le champ de bataille dans cet état ».

La bataille fait environ 3 500 morts ou prisonniers dans l’armée royaliste, totalement démoralisée, contre moins de 1 000 morts chez les patriotes insurgés. Elle met un terme définitif aux ambitions espagnoles de reconquérir le Chili et pousse José de San Martín à continuer l’offensive et à préparer désormais la libération du Pérou.

Le , Luis de la Cruz — représentant de Bernardo O’Higgins — et l’ecclésiastique José Ignacio Cienfuegos s’engagent à la cathédrale de Santiago à construire une église dédiée à la Vierge du Carmel là où se déciderait l’indépendance. Cela n’est pas le cas cinq jours plus tard à Cancha Rayada, mais la bataille de Maipú est par contre rapidement comprise comme une victoire définitive. Un mois après, le , O’Higgins officialise donc par décret la construction d’une « chapelle de la Victoire ». Celle-ci sera détruite au XXe siècle par des tremblements de terre successifs, mais le sanctuaire sera reconstruit et est aujourd’hui la basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel, avec également une reconnaissance de sanctuaire national par la Conférence épiscopale du Chili.


5 avril 1918 : bataille de Dernancourt (Somme).

Ludendorff concentre l’une de ses attaques sur le front tenu par les 47e et 48e bataillons australiens qui se sont particulièrement illustrés quelques jours plus tôt (28 mars) notamment en la personne du sergent Stanley Mac Dougall. Ce dernier a repoussé l’assaut allemand pendant quelques minutes, seul et de manière stupéfiante. Il est plus tard décoré de la Victoria cross. Le 5, l’offensive allemande reprend mais se heurte à nouveau à une ferme résistance australienne.


5 avril 1918 : mort à 73 ans du géographe et cartographe Paul Vidal de la Blache

Il est un des fondateurs de la revue Annales de géographie, socle du renouvellement de la géographie française à la fin du XIXe siècle. Il meurt à 73 ans en avril 1918 après avoir payé un tribut à un conflit mondial dont il ne verra pas le terme, son fils Joseph, géographe comme lui, ayant été tué en janvier 1915 dans l’Argonne. À l’école primaire, il n’y pas si longtemps, à coté du grand tableau noir, figuraient ses magnifiques cartes murales…


5 avril 1943 : première victoire du Normandie-Niemen.

A bord de leur chasseur Yak-1, les pilotes français Preziosi et Durand abattent un FW 190 A-8, apportant sa première victoire à l’escadrille Normandie-Niemen.


5 avril 1945 : combat du Mont-Froid (Alpes).

La 7e demie brigade de Chasseurs alpins française prend d’assaut le sommet (2 819 m) tenu par les Italo-Allemands. 

Lire l’article sur Theatrum Belli


5 avril 1945 : insurrection géorgienne de l’île du Texel

L’insurrection géorgienne du Texel du 5 avril 1945 au 20 mai 1945 est une insurrection organisée par des soldats géorgiens de la légion géorgienne sur l’île néerlandaise du Texel, alors occupée par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale. On qualifie parfois l’île, pour cette raison, de « dernier champ de bataille européen ».

Cette insurrection se solde toutefois par un échec, avant que l’armée canadienne ne vienne mettre un terme aux activités allemandes sur l’île en .

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Texel devint une pièce maîtresse dans le dispositif allemand du mur de l’Atlantique. Les Géorgiens, des soldats de la république socialiste soviétique de Géorgie, avaient été capturés sur le front russe et avaient choisi, plutôt que de mourir dans les camps de prisonniers, de combattre pour leurs adversaires. Ils étaient cantonnés sur l’île, servant de Hiwi dans le 822e bataillon de la légion géorgienne, l’une des légions de l’Est, des troupes auxiliaires au service de l’Allemagne (situation analogue à l’armée Vlassov, principalement composée de soldats russes anti-communistes).

Dans la nuit du 5 au 6 avril 1945, alors que le débarquement des troupes alliées semblait imminent, ils entrèrent en rébellion contre la garnison de 2 000 Allemands présente sur place, qui perdit environ 400 des siens cette nuit-là. Les insurgés géorgiens parvinrent même à s’assurer le contrôle de l’île un court moment, mais ils durent renoncer à capturer les pièces d’artillerie situées au nord et au sud. De ce fait, ils ne purent empêcher l’arrivée des renforts allemands. Une contre-offensive fut lancée depuis le continent, avec le soutien de blindés, et l’île fut reprise par les troupes nazies après plusieurs semaines de combats acharnés.

Au cours de cette « guerre russe », ainsi qu’elle fut baptisée à Texel, 812 Allemands, 565 Géorgiens et 123 habitants de l’île trouvèrent la mort. Les destructions furent considérables, et des dizaines de fermes partirent en fumée. Les combats se poursuivirent inutilement après la capitulation allemande concernant les Pays-Bas et le Danemark, le , et même après la capitulation générale 3 jours plus tard. Ce n’est que le  que des troupes canadiennes, arrivées sur place, parvinrent à pacifier le « dernier champ de bataille européen ». Les 228 Géorgiens survivants regagnèrent plus tard l’URSS.

Les Géorgiens tombés au cours de la bataille reposent au cimetière commémoratif d’Hogeberg, près d’Oudeschild. Conformément aux dispositions adoptées lors de la conférence de Yalta, les survivants furent rapatriés de force en Union soviétique par les forces du SMERSH arrivées à Texel. Ces dernières prirent en charge 228 Géorgiens encore en vie, dont 26 furent déportés avec leur famille, et d’autres envoyés en camp de travail.

Ce fut également le sort de bon nombre des deux millions de prisonniers de guerre soviétiques rapatriés, Staline ayant toujours considéré la capture ou la capitulation de ses soldats comme un acte de trahison de leur part ; à leur retour, la grande majorité fut contrainte au travail forcé.


5 avril 1992 : début du siège de Sarajevo (Bosnie-Herzégovine).

Le siège de Sarajevo fut le siège d’une capitale le plus long de l’histoire moderne. Après avoir été assiégée initialement par les forces de l’armée populaire yougoslave, Sarajevo, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, a été assiégée par l’armée de la Republika Srpska du  au  pendant la guerre de Bosnie. Le siège a duré trois fois plus longtemps que le siège de Stalingrad et un an de plus que le siège de Léningrad.

Le nombre de morts civils est estimé à 11 541, dont 1 500 enfants. Les rapports indiquent une moyenne d’environ 329 impacts d’obus par jour pendant le siège, avec un record de 3 777 impacts d’obus pour le . Les tirs d’obus ont gravement endommagé les structures de la ville, y compris des bâtiments civils et culturels.

Après la guerre, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a condamné quatre responsables serbes pour de nombreux chefs de crimes contre l’humanité commis pendant le siège, y compris le terrorisme. Stanislav Galić et Dragomir Milošević ont été condamnés respectivement à la réclusion à perpétuité et à 29 ans de prison. Leurs supérieurs, Radovan Karadžić et Ratko Mladić, ont également été reconnus coupables de génocide et condamnés à la réclusion à perpétuité.

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