FCDE est entré en négociation exclusive pour prendre le contrôle d’HEMERIA, une ETI stratégique au croisement du spatial et de la défense, avec l’objectif affiché de doper ses moyens de croissance tout en assurant la continuité de son équipe dirigeante. Cette opération doit être finalisée d’ici la fin du premier trimestre 2026 et marque une nouvelle étape dans la montée en puissance d’un industriel devenu en quelques années l’un des principaux porte-drapeaux de la souveraineté technologique française.​​

Une ETI stratégique renforcée

Issue en 2019 de la scission des activités souveraines de NEXEYA lors de la vente à l’allemand HENSOLDT, HEMERIA s’est rapidement imposée comme un acteur clé des équipements et systèmes critiques pour la défense et le spatial. En six ans, le groupe a triplé à la fois son chiffre d’affaires et ses effectifs, porté par un portefeuille de produits, projets et services équilibré et orienté vers les besoins de souveraineté.​​

Présente de « la profondeur des océans à l’infini espace », l’entreprise conçoit et fabrique des systèmes à haute intensité technologique pour des clients étatiques et industriels en France, en Europe et à l’international. Elle se positionne ainsi comme un partenaire de référence des grands maîtres d’œuvre et agences, au premier rang desquelles le CNES, dans un contexte de forte tension géopolitique et de relance des investissements de défense.​​

HEMERIA est aujourd’hui l’un des leaders européens des petits satellites, après le succès du nanosatellite ANGELS et la réalisation des 25 satellites de la constellation Kinéis dédiée à l’Internet des objets. Le groupe fournit également structures, protections thermiques et dispositifs d’interconnexion pour des satellites de plus grande taille, ce qui en fait l’un des trois principaux fournisseurs européens sur ces briques critiques.​​

Sur le segment des ballons stratosphériques, HEMERIA bénéficie d’un demi-siècle d’héritage industriel et fournit au CNES la quasi-totalité des enveloppes pour ses campagnes scientifiques, soit près d’une centaine de ballons à produire d’ici 2027. L’entreprise développe en parallèle BalMan, un ballon stratosphérique manœuvrant capable de rester en position au-dessus d’une zone donnée, ouvrant des applications en observation environnementale, lutte contre les feux de forêt ou surveillance de zones sensibles.​

Défense : ciblage, énergie et surveillance

Dans le domaine terrestre et aérospatial, HEMERIA a bâti un socle de compétences en modélisation, asservissement et fusion de données, notamment autour de ses systèmes électro-optiques de trajectographie comme Hyperion. Ces moyens sont utilisés quotidiennement sur des centres d’essais missiles et aéronautiques, contribuant à la modernisation des moyens d’essais français.​

Le groupe intervient aussi sur la conversion et le stockage d’énergie pour des systèmes militaires sensibles, la maîtrise de l’obsolescence d’équipements radar et électroniques embarqués, ainsi que la maintenance d’aides à l’atterrissage sur bases aériennes. Il propose enfin des capacités ISR basées sur des aérostats captifs et des dirigeables drones pour la surveillance de sites critiques, de frontières ou de zones maritimes.​

FCDE, nouvel actionnaire de référence

Le fonds français FCDE doit devenir actionnaire majoritaire, aux côtés du management et des actionnaires historiques, pour accompagner cette nouvelle phase de développement. Spécialiste de l’accompagnement de PME et ETI à fort potentiel, FCDE vient de lever un troisième fonds de 400 millions d’euros, destiné notamment à financer des stratégies de transformation et de croissance accélérée.​​

L’opération vise à finaliser la transmission opérationnelle vers l’équipe dirigeante actuelle et à doter HEMERIA de moyens financiers supplémentaires pour mener sa stratégie H2030. Cette stratégie repose sur la montée dans la chaîne de valeur via des solutions intégrées matériels-services et sur une expansion européenne combinant croissance organique et acquisitions ciblées.​​

À l’issue de la prise de participation de FCDE, Nicolas Multan, jusqu’ici directeur général, prendra la présidence d’HEMERIA, tandis qu’Aymeric Bessière deviendra directeur général. Philippe Gautier assumera la présidence du conseil de surveillance tout en conservant un rôle d’accompagnement stratégique auprès du management, garantissant une continuité de vision.​​

Cette recomposition capitalistique s’inscrit dans un mouvement plus large de consolidation de la base industrielle et technologique de défense européenne, où les fonds d’investissement jouent un rôle croissant dans la montée en puissance des acteurs jugés stratégiques. Pour HEMERIA, il s’agit de se donner les moyens de rester un acteur souverain sur des technologies clés – observations de la Terre, communications, systèmes de ciblage et surveillance – à l’heure où l’espace et le ciel proche deviennent des terrains de compétition majeurs.​

Au cours des cinq prochaines années, les marchés d’HEMERIA seront portés par plusieurs dynamiques structurantes :

• L’accélération des investissements européens en matière de souveraineté.
• La montée en puissance du renouvellement des capacités de la dissuasion française.
• Le déploiement de nouvelles infrastructures et services spatiaux civils et militaires.
• La consolidation de l’industrie européenne de la défense et du spatial.