18 juillet -390 (ou -387) : bataille de l’Allia opposant les Gaulois Sénons de Brennus aux troupes de la République romaine
Les Gaulois remportent une victoire écrasante qui leur ouvre la route de Rome. Les Romains ont tout juste le temps de mettre en sûreté à Cæré les vestales et les flamines qui emportent les objets sacrés. Quelques jours plus tard, Rome est investie par les Gaulois et mise à sac.
Depuis le milieu du IVe siècle av. J.-C., le monde celtique est secoué par de grands mouvements de migration. Des peuples gaulois s’installent dans le Nord de l’Italie et commencent à s’infiltrer jusqu’en Émilie et en Romagne. Ce mouvement se transforme peu à peu en invasion qui prend toute son ampleur au début du IVe siècle av J.-C. Il est possible qu’il s’inscrive dans un contexte plus large notamment dans le vaste conflit qui oppose les Syracusains, Grecs de Sicile, au monde étrusque. En effet, à cette époque, ces deux empires maritimes se disputent le contrôle de la mer Tyrrhénienne. La chronologie de cet affrontement offre un synchronisme avec les invasions gauloises en Italie qui laisse penser que les deux événements sont liés. Ainsi, les Gaulois intervenant en Italie, bousculant les Étrusques sur leurs terres, se présentent comme des alliés de circonstances au tyran syracusain Denys l’Ancien qui a pu profiter, voire provoquer, ces invasions.
À cette même époque, les Romains multiplient les campagnes militaires contre les Étrusques de Véies. En 396 av. J.-C., ils finissent par s’emparer de la ville étrusque après un siège long de dix ans selon la tradition. Ce succès militaire met un terme à une guerre qui remonte aux premières années du Ve siècle av. J.-C. Il permet aux Romains de prendre le contrôle du trafic du sel qui suit la via Salaria et des ravitaillements de blé qui descendent le Tibre. Les Romains peuvent désormais prendre une part active dans les échanges commerciaux entre l’Étrurie et la Campanie dont les routes commerciales évitaient Rome auparavant. Rome n’a donc jamais été aussi puissante, d’un point de vue militaire comme économique, et semble invincible. L’invasion gauloise va mettre un terme temporairement à cette expansion, représentant pour Rome un des plus grands dangers auquel la ville a dû faire face jusqu’à présent.
Un groupe de Gaulois menés par Brennus franchit les Apennins et pénètre sur le territoire de Clusium (actuelle Chiusi). D’après Pline l’Ancien, le but de ces Gaulois est de s’emparer de produits méditerranéens qu’un artisan formé à Rome aurait introduits chez les Celtes. Selon la tradition la plus courante, reprise par Tite-Live, Denys d’Halicarnasse ou Plutarque, c’est un habitant de Clusium nommé Arruns, qui aurait fait venir les Gaulois, en échange de ces produits méditerranéens, pour l’aider à faire valoir ses droits face à Lucumon, ce dernier ayant obtenu par la corruption le soutien des Clusiniens. Les Gaulois établissent leurs campement à l’extérieur de la ville et commencent à négocier l’obtention d’une partie des terres.
Selon la tradition, les Clusiniens, dépassés par le nombre des Gaulois, implorent l’arbitrage et le secours des Romains. Ces derniers n’envoient pas d’armée mais trois ambassadeurs, trois fils du consulaire Marcus Fabius Vibulanus, pour inviter les Gaulois à quitter les terres de Clusium. Mais les Gaulois, ignorant encore l’existence même des Romains, refusent de céder. Les Clusiniens passent alors à l’offensive pour forcer les Gaulois à partir. C’est au cours d’une des attaques que les ambassadeurs romains, prenant part à la bataille, sont aperçus tuant un chef gaulois et dépouillant son cadavre. Les Gaulois envoient immédiatement des émissaires à Rome pour exiger que leur soient livrés les ambassadeurs, ce que les Romains refusent. Ce refus est interprété comme un casus belli par Brennus et ses hommes qui marchent sur Rome pour obtenir réparation. De retour à Rome, les Fabii ne sont pas sanctionnés pour leurs fautes mais au contraire sont élus tribuns militaires à pouvoir consulaire et prennent le commandement de la guerre qui se prépare.
Le récit construit autour de la circulation de produits méditerranéens censés être inconnus des Gaulois ne peut être considéré comme historique. En effet, ces produits font l’objet d’un commerce entre le monde méditerranéen et le monde celtique depuis bien longtemps déjà où ils sont attestés depuis plus d’un siècle. De plus, les personnages comme Arruns et Lucumon ont certainement été inventés et portent les mêmes noms que les personnages de l’histoire des Tarquins. Pour finir, selon le récit légendaire, les Étrusques de Clusium semblent entrer en contact avec les Gaulois pour la première fois alors que ces derniers s’infiltrent dans le Nord de l’Italie et en Étrurie depuis au moins le début du Ve siècle av. J.-C.
Les infiltrations celtes en Italie se traduisent par exemple par l’installation de populations celtes dans les cités étrusques, et ce depuis la fin du VIe siècle av. J.-C. Des chefs de guerre gaulois ont probablement proposé leurs services à ces cités, mettant leurs troupes à disposition. Comme le suggère le récit traditionnel, un de ces chefs de guerre a pu être enrôlé avec ses hommes comme mercenaires par un parti politique de la ville de Clusium afin de déstabiliser et de prendre le dessus sur un parti adverse. Mais contrairement à ce qu’avancent les auteurs antiques, cette pratique n’est pas exceptionnelle. Une fois l’objectif de déstabilisation atteint, l’attention des Gaulois mercenaires a pu être détournée vers Rome qui venait de s’enrichir d’un important butin pris aux Véiens.
Même s’il est reconnu que les Romains entretiennent des relations avec la cité étrusque d’où proviennent des ravitaillements en blé, certains historiens remettent en doute l’intervention de Rome dans le conflit opposant les Gaulois à Clusium, et plus précisément l’intervention de membres de la gens Fabia. En effet, il existe un étrange synchronisme entre le Dies Alliensis, jour de la bataille de l’Allia, et le Dies Cremerensis, jour de la bataille du Crémère, qui tomberaient également un 18 juillet et pour laquelle est également engagée la responsabilité des membres de la gens Fabia. Cette coïncidence fait penser à un doublet et a pu entraîner une confusion chez les auteurs antiques.
Toutefois, il est possible que des membres de la gens Fabia aient eu un rôle à jouer dans ce qui a déclenché le mouvement des Gaulois vers Rome. En effet, il s’agit d’un évènement peu glorieux à mettre au compte de cette famille alors que c’est un membre de cette même famille, l’historien Quintus Fabius Pictor, qui a contribué à établir le récit traditionnel. S’il a retenu la version engageant la responsabilité des Fabii, c’est certainement parce qu’elle s’imposait par la réalité des faits tels qu’ils sont connus à son époque.
Les Gaulois de Brennus descendent vers le sud en suivant la via Salaria qui longe le Tibre. Pris de vitesse, les Romains réunissent une armée en hâte à l’alerte du « tumulte gaulois » (tumultus gallicus), placée sous le commandement du tribun consulaire Quintus Sulpicius Longus. Si les effectifs réunis peuvent paraître suffisants en nombre, ils comptent en fait un bon nombre de soldats inexpérimentés. Selon l’historien grec Polybe, les Latins fournissent des contingents venus grossir l’armée romaine mais selon les annalistes romains, Rome est abandonnée par ses alliés latins et herniques. L’armée romaine se porte à la rencontre des Gaulois qui sont arrêtés à 16 kilomètres à peine de Rome, un peu au nord de Fidènes, près de la rivière Allia, affluent de la rive gauche du Tibre. Les effectifs sont évalués à un maximum de 15 000 hommes pour l’armée romaine, contre 30 000 hommes pour l’armée gauloise mais ces estimations paraissent aujourd’hui fortement exagérées18.
C’est la première fois que les Romains affrontent les Gaulois. Ces derniers, dispersés un peu partout sur le champ de bataille, donnent l’impression aux Romains d’être beaucoup plus nombreux. Avant la bataille, selon la coutume de l’époque, les Celtes font entendre des chants religieux invoquant les dieux de la guerre qui ont pour conséquence de semer la crainte dans les rangs romains. Le tribun consulaire Longus place ses réserves sur une hauteur avec pour mission de prendre l’armée ennemie à revers tandis que lui-même affronte l’ennemi au centre. Toutefois, le chef gaulois Brennus ne tombe pas dans le piège tendu et déjoue la tactique de Longus en lançant l’assaut non pas sur les troupes du tribun, mais directement en direction des réserves.
La surprise et l’effroi inspirés par les cris de guerre des Celtes sont tels que les lignes romaines sont enfoncées dès le premier choc. Le combat, très bref, se transforme en retraite généralisée et complètement désorganisée pour les Romains. Dans leur déroute, les Romains se bousculent et sont en majorité massacrés. Beaucoup, fuyant vers le fleuve, meurent noyés, emportés par le courant et par le poids de leurs armes. Les survivants se réfugient dans la cité étrusque de Véies qu’ils fortifient. Bien peu parviennent à rejoindre Rome.
Tite-Live justifie la défaite romaine par le non-respect de rites religieux et la précipitation du commandement : « Les tribuns militaires, sans avoir d’avance choisi l’emplacement de leur camp, sans avoir élevé un retranchement qui pût leur offrir une retraite et ne se souvenant pas plus des dieux que des hommes, rangent l’armée en bataille, sans prendre les auspices et sans immoler de victimes ».
La défaite totale subie le 18 juillet a certainement pris de court les Romains de l’époque étant donné qu’elle intervient dans une période où Rome gagne subitement en puissance après la chute de Véies. Le jour de ce désastre devient dès lors un jour maudit (dies religiosus), un jour funeste (dies astra) connu également sous le nom de dies Alliensis. La victoire des Gaulois de Brennus leur ouvre la route de Rome sans plus de résistance. Selon la tradition antique, une des premières mesures prises par les autorités romaines est de mettre en sécurité les objets les plus sacrés de la ville, confiés aux vestales et flamines. Ils sont envoyés sous la direction d’un certain Lucius Albinius à Cæré, cité étrusque qui entretient de bons rapports avec les Romains depuis la prise de Véies. Si ce Lucius Albinius paraît être un personnage historique, l’envoi des objets sacrés tel qu’il est présenté par les auteurs antiques pourrait être une invention permettant d’assurer « la continuité du culte national ».
Trois jours après la bataille, les Gaulois investissent Rome, les défenses de la ville ayant été dégarnies. Selon la tradition, tous les Romains qui le peuvent, essentiellement représentants de la jeunesse romaine, se réfugient sur le Capitole et se préparent à défendre la citadelle face aux assauts gaulois imminents. Les magistrats les plus âgés prononcent la devotio et restent dans leurs maisons autour du Forum en attendant d’être mis à mort par les assaillants gaulois.
18 juillet 1100 : mort à Jérusalem du chevalier Franc Godefroy de Bouillon
Godefroy de Bouillon, né vers 1058 et mort le à Jérusalem, est un chevalier franc et duc de Basse-Lotharingie. Premier souverain du royaume de Jérusalem au terme de la première croisade, il refuse le titre de roi pour celui, plus humble, d’avoué du Saint-Sépulcre.
Godefroy décède en revenant d’une expédition contre le sultan de Damas, vaincu devant Ascalon. Les causes de sa mort sont inconnues : une légende rapportée par le chroniqueur Albert d’Aix veut qu’il ait été empoisonné après avoir mangé une pomme de cèdre que lui a offerte l’émir de Césarée au cours d’un repas. Le chroniqueur arabe Ibn al-Qalanisi évoque une flèche empoisonnée. Il est plus probable qu’il meurt de fièvres, mal fréquent dans cette région touchée par des épidémies de peste. Apprenant la nouvelle, son frère cadet Baudouin abandonne Édesse, rentre à Jérusalem et se fait couronner roi de Jérusalem le 25 décembre en la Basilique de la Nativité de Bethléem.
Albert d’Aix, chroniqueur français, reconstitua vers 1100-1110 l’histoire et les hauts faits du duc. Guillaume de Tyr contribua au XIIe siècle à la légende de Godefroy de Bouillon dans son ouvrage intitulé l’Histoire d’Eraclès. On raconte de lui des exploits extraordinaires, et généralement fabuleux ; il joint au courage la prudence, la modération et la piété la plus vive. On raconte qu’il descend du mythique chevalier au cygne, qui servira d’inspiration à Lohengrin. Le Tasse le choisit pour le héros de son poème. Sa statue équestre orne la place Royale de Bruxelles.
18 juillet 1639 : mort de Bernard de Saxe-Weimar, militaire allemand qui se rendit tristement célèbre durant la guerre de Trente Ans.
Il étudie à Iéna, puis fréquente la cour de l’électeur de Saxe. Au début de la guerre de Trente Ans, il choisit le camp protestant, dans lequel il sert sous les ordres de Mansfeld à Wiesloch en 1622, et du comte de Baden à Wimpfen (1622), et avec son frère Guillaume à Stadtlohn en 1623. Il participe aux campagnes de Christian IV, roi du Danemark. Quand celui-ci se retire du combat, Bernard part en Hollande où il est présent lors du siège de Bois-le-Duc en 1629.
Il sert sous Gustave II Adolphe de Suède, et chasse les Impériaux de Hesse-Cassel, participe à la prise de Wurtzbourg en 1631, passe le Rhin à Oppenheim, surprend Mannheim, et remporte plusieurs combats face à Albrecht von Wallenstein, le principal commandant impérial.
Il prend le commandement de l’armée, après la mort de Gustave-Adolphe à la bataille de Lützen en , et repousse les impériaux. Privé par Axel Oxenstierna d’une moitié de l’armée et mis sous les ordres de Gustaf Horn, il n’en fait pas moins capituler Ratisbonne ; mais il est mis en échec en 1634 à Nordlingen.
Écarté par les Suédois à la suite de ce revers, il se met au service de la France, qui est entrée dans la ligue protestante, délivre ou prend diverses villes, entre autres Mayence en 1635, seconde les manœuvres d’Henri II de Bourbon-Condé dans le comté de Bourgogne en 1636, conquiert l’Alsace sur les Impériaux, les bat en 1638 à Rheinfeld, et prend Fribourg et Vieux Brisach.
L’année suivante, il tente à nouveau, à la demande de Richelieu, la conquête du comté de Bourgogne, à la tête de son armée de soldats recrutés en Allemagne, communément appelés « Suédois ».
Avec ses bandes mi-suédoises, mi-allemandes, Bernard de Saxe-Weimar ravage le pays comtois avec une sauvagerie inouïe et l’évocation de ses « Suédois » sème la terreur parmi les populations. Il demeure tristement célèbre pour ses exactions. Robert Fonville écrit : « L’Allemand Saxe-Weimar, lui, suivait le génie de sa race. Il faisait brûler les villages dont les habitants étaient repoussés dans les flammes ; et lorsque les paysans s’enfuyant à son approche, allaient se cacher dans la montagne, le soudard germain, lorsqu’il découvrait ces cachettes, faisait murer vivants les pauvres fugitifs au fond de leur retraite, et puis satisfait, il ordonnait de gazonner l’ouverture, et d’y planter des arbres. »
Il meurt au milieu de ses succès à Neuenburg am Rhein, en juillet 1639, enlevé par la fièvre ou, selon d’autres, par le poison. Sans possession personnelle, il a tenté d’utiliser sa position et ses troupes pour se tailler un État constitué de seigneuries alsaciennes, catholiques et protestantes, et de seigneuries sur la rive droite du Rhin. Il est à l’origine du 1er régiment de cuirassiers français portant le nom de régiment de Saxe-Weimar.
18 juillet 1896 : mort de Joséphine Rostkowska, médecin militaire polonais.
Joséphine Rostkowska est née à Varsovie le , décédée à Aniche dans le département du Nord le à l’âge de 112 ans d’après l’acte de décès conservé dans les archives municipales. Aide-chirurgien dans l’armée polonaise en 1831 et dans la division des Cosaques du Sultan en 1855, elle avait le grade de lieutenant. Le sarcophage contenant ses restes mortels ainsi que ceux de son mari Daniel Rostkowski se trouve au pied de l’obélisque (monuments aux morts d’Aniche (59) de 1870, du côté opposé à la tombe de Kopierre), face à l’entrée principale du cimetière du Sud.
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En fait, on ne dispose encore que de peu d’informations sur ses origines. Était-elle la fille naturelle de Stanisłas Sołtyk et donc la demi-sœur du général Roman Sołtyk, qui faisait partie de l’état-major de Napoléon, décédé à Saint-Germain-en-Laye où il s’était retiré ? De toute évidence, elle était d’origine illustre, ayant pour protectrice la princesse Izabella Działyńska, née Czartoryska. Du reste, son mari, Daniel Rostkowski avait été pendant un temps le secrétaire et le bibliothécaire du prince Adam Jerzy Czartoryski à l’Hôtel Lambert à Paris.
En janvier 1831, elle était entrée dans l’armée polonaise en qualité d’aide-chirurgien sous un nom masculin Józef Kluczycki avec la « complicité » du médecin-chef. Durant la guerre polono-russe, elle s’est dévouée sur douze champs de bataille et a été blessée à deux reprises. Son courage lui valut d’être décorée de la Croix d’argent de l’ordre militaire de Virtuti Militari. Elle a ainsi été l’une des deux seules femmes (sur 1 963 combattants) à avoir reçu cette distinction.
C’est aussi sous une identité masculine « Joseph Mazurkiewicz » qu’elle a déposé le une demande de passeport à l’ambassade de France à Vienne. Elle avait le grade de lieutenant et allait du reste percevoir pendant un temps une pension d’officier.
Arrivée en France, elle a épousé en secondes noces le capitaine Daniel Rostkowski. Après avoir séjourné à Avignon, puis à Montpellier où elle a soigné son mari à l’hôpital, ensuite à Guéret où celui-ci a travaillé dans les Ponts et Chaussées et à Tulle, et enfin à Paris en 1848. Le versement de sa pension d’officier qu’elle percevait de l’État français lui a été suspendu du fait qu’elle était épouse d’émigré et n’était donc plus considérée comme combattant ayant pris part à la guerre polono-russe. Cette pension lui a été restituée à la suite de l’intervention du prince Adam Jerzy Czartoryski auprès du ministre de l’Intérieur. En 1855, elle s’est encore engagée comme aide-chirurgien dans l’armée en Crimée. Elle a servi auprès de l’état-major dans la division des Cosaques du Sultan.
Décorée de l’ordre du Médjidié, elle est rentrée en France où elle a rejoint son mari à Paris. Invitée avec lui par Roch Rysiński, un compatriote qui était directeur d’une sucrerie dans le Nord à Aniche, ils ont quitté Paris en 1860 pour s’installer à cet endroit. Elle devait y vivre les 35 dernières années de sa vie. Son mari est décédé quelques années plus tôt le .
18 juillet 1903 : création d’un corp de marins indigènes « Baharia » pour la Marine nationale.
Le terme « Baharia » vient de l’arabe بحرية (baḥrīya), signifiant « marine », ou بحار (baḥḥār), qui veut dire « marin ».
L’article 1er de la loi du 18 juillet 1903 stipulait qu’il était « formé, en Algérie et en Tunisie, un corps de marins indigènes dit Baharia (ou tirailleurs de mer) affectés aux services maritimes et coloniaux et plus spécialement aux bâtiments de la marine nationale employés à la défense de l’Afrique du Nord. ».
À cette fin, l’article 2 instituait, « dans chacun des quartiers maritimes d’Algérie et de Tunisie, une inscription spéciale des musulmans sujets ou protégés français qui, volontairement, acceptent les obligations et les avantages de la présente loi. »
L’article 4 précisait les droits des inscrits maritimes musulmans, sujets ou protégés français :
- Une prime d’engagement.
- Une pension de retraite calculée en fonction du grade, des blessures, des infirmités et du temps de service en mer, tant comme militaires que comme embarqués à bord des bâtiments de commerce.
- Une solde journalière plus élevée chaque fois que, après les trois premières années de services en mer, ils étaient employés par l’État, soit par réengagements volontaires, soit par réquisition.
L’article 6 indiquait que : « Les Baharia ou tirailleurs de la mer au service de l’État jouissent en principe de toutes les allocations faites aux marins français ; ils ont le même uniforme, sauf les tolérances à déterminer pour la coiffure ; ils peuvent obtenir les mêmes décorations que les marins français ; ils ont les mêmes grades et peuvent être nommés enseignes de vaisseau à titre indigène. »
Enfin, l’article 7 précisait que : « Les Baharia sont toujours encadrés par leurs gradés musulmans ; ils ne sont embarqués pour servir à la mer que par équipe d’au moins quatre hommes commandés par un quartier-maître. »
Comme le mentionne René Pinon dans la Revue des Deux Mondes du 1er septembre 1902 : « Habillés comme nos marins français, mais coiffés de la chéchia, les premiers baharia ont fait preuve, au dire des officiers chargés de leur instruction, des mêmes qualités d’endurance et de discipline que nos turcos et nos spahis. »
Il existait avant 1914 quatre corps de marins dits « indigènes » : - Les marins indigènes du Sénégal (Décret 26 août 1886).
- Les marins indigènes de la Cochinchine (Décret 15 juin 1892).
- Les marins indigènes de l’Annam et du Tonkin (Décret 26 mai 1895).
- Les marins indigènes, ou Baharia, d’Algérie et de Tunisie (Loi 18 juillet 1903).
Source : Romain Grand / LinkedIn.

18 juillet 1925 : publication en Allemagne du premier tome de Mein Kampf.
Commencé pendant les neuf mois de sa détention à la prison de Landsberg à la suite du putsch de la Brasserie, l’ouvrage contient des éléments autobiographiques, l’histoire des débuts du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP) et diverses réflexions sur la propagande ou l’art oratoire.
L’auteur expose, dans un style empreint de haine, la « conception du monde » du national-socialisme, avec ses composantes hégémoniques, belliqueuses mais aussi racistes et ouvertement antisémites, mêlée d’irrédentisme, d’ultra-nationalisme et de revanchisme.
Lors de son emprisonnement, Hitler tape lui-même son texte sur une machine à écrire Remington ou le dicte parfois à quelques-uns de ses camarades emprisonnés, comme Rudolf Hess et Emil Maurice. Originellement intitulé : Viereinhalb Jahre Kampf gegen Lüge, Dummheit und Feigheit (« Quatre ans et demi de lutte contre les mensonges, la stupidité et la couardise »), l’ouvrage prend son titre définitif : Mein Kampf. Eine Abrechnung (« Mon Combat. Un règlement de comptes ») sur une idée de l’éditeur Max Amann. Les premiers lecteurs sont les fidèles de Hitler ; le succès du livre auprès des siens encourage Adolf Hitler à rédiger un second tome.
18 juillet 1942 : le pilote d’essai allemand Friedrich « Fritz » Wendel teste le 3e prototype du Me 262.
Le 26 avril 1939, Fritz Wendel établit le record mondial de vitesse aérienne de 755,138 km/h, pilotant le Messerschmitt Me 209 V1. Il bat le record établi le 30 mars 1939 par Hans Dieterle aux commandes du Heinkel He 100 V8. Le record de Wendel a duré 30 ans, jusqu’à ce qu’il soit battu par Darryl Greenamyer en 1969.
Le Me 209 V1 existe toujours au Musée polonais de l’air à Cracovie .
Le 18 juillet 1942 à Leipheim, près de Guntzbourg, en Allemagne, Wendel a testé le troisième prototype « V3 » de l’avion de combat à réaction Messerschmitt Me 262. Ce vol a été significatif car il a été réalisé pour la première fois avec les biréacteurs Junkers Jumo 004 .
Le 5 septembre 1940, le Flugkapitän (capitaine de vol) Wendel, alors qu’il effectuait une série d’essais de plongée sur Me 210 V2, Werknummer 0002, WL-ABEO, a perdu une partie de l’empennage arrière lors de sa plongée finale. Wendel put s’éjecter à temps et le chasseur bimoteur s’écrasa à Siebentíschwald, en Allemagne. Ce fut la première de nombreuses pertes de ce type.
Les premiers vols expérimentaux du Me 262 V1 avaient commencé le 18 avril 1941. Les turboréacteurs BMW 003 n’étant pas prêts à être installés, un simple moteur Jumo 210 fut embarqué dans le nez de l’avion afin de réaliser des tests sur le fuselage. Le 25 mars 1942, Wendel fit le premier vol à réaction avec un prototype emportant deux turboréacteurs BMW 003 sous ses ailes (Le moteur Jumo 210 fut laissé pour des raisons de sécurité). Lors du vol, les 2 turboréacteurs tombèrent en panne et Wendel fut obligé d’utiliser le moteur Jumo pour atterrir à Augsbourg.
Wendel a travaillé pour Messerschmitt jusqu’à l’effondrement de l’Allemagne nazie en 1945.
Après la guerre, Wendel est devenu directeur d’une brasserie locale. Il continua à piloter des avions de sport jusqu’à ce qu’une maladie circulatoire le force à arrêter. Quelques jours avant sa mort, il avait été libéré de l’hôpital où il avait subi un traitement pour sa maladie.
Wendel a été retrouvé mort à son domicile d’Augsbourg, en Allemagne, le dimanche 9 février 1975 avec un fusil de chasse à ses côtés. La police a déclaré que des proches avaient retrouvé son corps mais ne savaient pas immédiatement si sa mort était un suicide ou un accident. Il avait 59 ans.
18 juillet 1956 : inauguration du cimetière américain de Colleville-sur-Mer.
Inauguré officiellement le avec son mémorial, ce cimetière honore des soldats et civils américains morts pendant la bataille de Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale mais aussi ceux de l’Army Air Force abattus dès 1942. Il compte parmi les 25 sites funéraires permanents des États-Unis sur sol étranger. Le cimetière en a remplacé un premier provisoire, dit de Saint-Laurent, établi à proximité dès le . Premier cimetière militaire américain de la Seconde Guerre mondiale, il a été conçu par les architectes Harbeson, Hough, Livingston & Larson (cabinet d’architecte H2L2). L’architecte paysagiste est Markley Stevenson.
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L’État français a accordé au gouvernement des États-Unis la libre disposition du terrain sur lequel est construit le cimetière, gratuitement et sans limitation de durée, avec exonération de tout impôt ou taxe. Cette mise à disposition est assimilable aux concessions perpétuelles des cimetières civils et les États-Unis n’y bénéficient pas de l’extraterritorialité de leur droit6. L’arrêt de l’exploitation du cimetière par les États-Unis entraînerait ipso facto la perte du droit de jouissance du terrain et la désaffection des parcelles.
Le gouvernement américain a confié la gestion du cimetière à l’American Battle Monuments Commission, une agence gouvernementale créée en 1923 pour « la construction et l’entretien des monuments, mémoriaux et plaques commémoratives à l’étranger où les forces armées américaines ont servies ». L’accord de mise à disposition prévoit le droit de procéder sur le terrain à tout aménagement ou construction jugé nécessaire pour assurer cette mission commémorative, avec pour seule contrainte le maintien de bonnes conditions sanitaires.
L’ABMC n’ayant pas la personnalité juridique, ses employés français sont de fait employés du gouvernement américain. En conséquence, en cas d’arrêt des activités gouvernementales aux États-Unis, ceux-ci peuvent ne pas être payés : c’est ce qui s’est produit pendant 16 jours en octobre 2013.
Si les allées de services permettent d’accéder au cimetière en de multiples endroits, les accès principaux guident généralement le visiteur à entrer par la face est et son mémorial de style néo-classique d’où se dresse une statue en bronze de sept mètres de haut, œuvre de Donald De Lue, qui occupe le centre d’une colonnade semi-circulaire honorant les troupes aéroportées et leur rôle de bouclier qu’elles ont assuré aux deux extrémités du front du débarquement amphibie lors de l’opération Neptune. Orientée vers l’ouest, son regard embrasse les nombreux alignements de sépultures. Elle symbolise « L’esprit de la jeunesse américaine s’élevant des flots ».
La « Taps » (sonnerie aux morts de l’armée américaine), peut s’entendre après que le carillon a exécuté The Star-Spangled Banner ainsi qu’à la descente des drapeaux.
Les extrémités du mémorial sont composées de grandes loggia, sur les murs desquelles se trouvent quatre cartes d’opérations militaires.
La plus imposante « Le débarquement en Normandie », représente l’établissement de la tête de pont ainsi que les opérations qui suivirent et permirent aux Alliés d’entrer définitivement dans les terres (opération Cobra, bataille de Saint-Lô, bataille de Cherbourg). Une deuxième carte intitulée « Opérations aériennes au-dessus de la Normandie mars-août 1944 », retrace les différentes opérations aériennes effectuées lors de cette période : bombardements, parachutages, tractage de planeurs, etc. Un long texte en anglais et français résume les événements du 6 juin jusqu’à la percée d’Avranches fin juillet 1944. La troisième carte titrée « 6 juin 1944 – les débarquements d’assaut amphibies », présente le plan d’attaque navale depuis les ports anglais en passant par le point de ralliement « Piccadilly Circus », jusqu’aux zones finales de débarquement. Enfin, une quatrième et dernière carte « Opérations militaires en Europe occidentale, 6 juin-8 mai 1945 », évoque l’ensemble de l’avancée alliée depuis le débarquement du 6 juin 1944 jusqu’à la fin de la guerre le 8 mai 1945. Un second texte intitulé « De la Normandie à l’Elbe », expose brièvement les grands jalons qui auront marqué l’avancée alliée en Europe à partir du 6 juin 1944 : la poche de Falaise, le débarquement de Provence, la libération de Paris, l’opération Market Garden, la bataille des Ardennes, la prise du pont de Remagen, jusqu’à l’Elbe Day.
18 juillet 1956 : mort au combat (Algérie) du lieutenant-colonel Marc O’Neill, compagnon de la Libération.
Fils du général Henri O’Neill et de Berthe Véron, petit-fils de l’amiral Auguste O’Neill et arrière-petit-neveu du vice-amiral et sénateur Auguste Véron, il suit ses études au collège Saint-Stanislas de Nantes et au lycée Louis-le-Grand à Paris, avant d’intégrer l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1930 (promotion Joffre), puis l’École de cavalerie de Saumur.

Il fait brillamment la Campagne de France en tant qu’officier au 10e Régiment de Cuirassiers et est blessé sur la Somme. Refusant de prêter serment au Maréchal Pétain, il se voit refuser l’octroi de la Légion d’honneur pour laquelle il avait été proposé à titre militaire pour sa participation à la campagne de France.
Il est ensuite envoyé au Maroc en avril 1941 où il est chargé de l’établissement du matériel à l’Ecole de Cavalerie à Meknès puis du camouflage du matériel de guerre.
Il revient en métropole en 1941. À Vichy, il est protégé par François Lehideux qui le fait entrer en 1941 à la direction des Fabrications du secrétariat d’Etat à la production industrielle puis à son cabinet avant de l’accueillir au Comité d’organisation de l’automobile (COA) après novembre 1942, avec d’autres officiers. Lehideux lui a servi de boîte aux lettres et de bailleur de fonds. Il rejoint l’Organisation civile et militaire dans la Résistance afin d’aider à la mise en place de la résistance en région parisienne, en novembre 1942. Tout en restant membre de l’OCM, il s’en éloigne pour constituer en 1943 un mouvement de résistance autonome, avec l’appui des Britanniques et de Jacques Le Roy Ladurie, ancien ministre de l’agriculture de Vichy : les Volontaires paysans et ouvriers (VPO). Ce mouvement, constitué de résistants de droite et d’extrême droite, entend alors se démarquer de l’engagement gaulliste de l’OCM. L’agent de liaison d’O’Neill à l’OCM et aux VPO fut Maurice Clavel.
En , il est nommé responsable du maquis Zone Nord, fonction qu’il abandonne en septembre, puis délégué militaire régional pour le Loiret, le Loir-et-Cher, le Cher et l’Eure-et-Loir. Lieutenant-colonel FFI, il est l’organisateur et le chef du maquis de Lorris et libère Châteauneuf-sur-Loire et Orléans. Il participe avec ce maquis au combat de la libération de Paris, principalement en capturant l’Ecole Militaire et la Chambre des Députés. En novembre 1944, il est nommé chef de corps du 2e régiment de Hussards à Tarbes jusqu’en juin 1945.
Marc O’Neill est fait compagnon de la Libération par décret du 26 septembre 1945.
Il quitte l’armée pour travailler de 1946 à 1952 dans l’industrie du pétrole. Il contribue à la fondation de plusieurs sociétés : Foratec (1946, matériel de forage), Flexone (1946), dont il est le gérant avec son frère Jean, la société des vernis Flexam (1948), dont il est le gérant. La plus importante est la SARL Flexone, dont le capital est porté à 18 millions de francs en 1947. Parmi les souscripteurs figurent notamment d’autres membres de sa famille, des aristocrates, des sociétés, des membres de la famille Vernes et l’épouse de François Lehideux.
Rappelé en 1956 avec le grade de lieutenant-colonel, il reçoit le commandement en second de la 532e Demi-Brigade d’Infanterie de l’Air, arrive en Algérie à Oran, le 17 juillet 1956 et tombe le 18 juillet, avec ses hommes dans une embuscade tendue par un ennemi supérieur en nombre, dans le contexte de la guerre d’Algérie.
18 juillet 2025 : création des compagnies « Seine » et « Garonne » du Bataillon de renseignement de réservistes spécialistes (B2RS).
Le général de division Guillaume Danès a récemment présidé les cérémonies de création des nouvelles compagnies du B2RS, l’une à Paris, l’autre à Toulouse.
Après la constitution d’une première compagnie Rhin à Strasbourg l’année dernière, le B2RS poursuit sa montée en puissance. La contribution de la recherche sur les sources ouvertes au renseignement de l’armée de Terre est renforcée. Le fonctionnement original du B2RS anticipe certaines conditions du développement de la réserve voulue par le ministre des Armées. L’attractivité du B2RS pour le recrutement ne faiblit pas.
En 2026, de nouvelles compagnies seront créées dans d’autres villes universitaires françaises.
Source : B2RS
