24 juin 972 ou 979 : bataille de Cedynia (Pologne).
La bataille s’est déroulée près du village de Cedynia à l’est du fleuve Oder, opposant les forces du duc Mieszko 1er de Pologne à celles du margrave Odo 1er de la Marche de l’Est saxonne. Ce fut la plus ancienne bataille mentionnée dans les documents concernant l’histoire de la Pologne. Les chroniques de Gallus Anonymus et de Dithmar évoquent toutes deux cette bataille.
Les causes exactes de la rencontre ne sont pas claires. À l’époque de la christianisation de l’Europe depuis le temps de Charlemagne, la Francie orientale s’étendait jusqu’au bord de l’Elbe ; les tribus slaves (Wendes) au-delà du fleuve furent forcées de payer des tributs aux monarques. Au Xe siècle, les margraves, dotés de pouvoirs militaires, étaient responsable de maintenir l’autorité dans la Marche de l’Est saxonne.
Odo 1er a été installé par l’empereur Otton 1er après le décès du margrave Gero le Grand en 965. En plusieurs expéditions militaires à l’est, il pénétra jusqu’au territoire des Polanes sur les rives de la Warta. Leur duc Mieszko 1er, de la dynastie Piast, a fait des ouvertures à l’empereur et s’était fait baptiser peu avant ; toutefois, selon la chronique de Dithmar, le margrave Odo l’écoute avec orgueil. D’autre part, les berges de l’Oder permettraient l’accès pour la Poméranie et la côte Baltique.
En 972, alors qu’Otton 1er se trouvait en Italie, la rivalité entre Mieszko et Odo atteignit un point culminant : le margrave fait campagne et franchit l’Oder. Le 24 juin, une bataille eut finalement lieu près de Cedynia. Les Polanes, conduits par Czcibor (Cidebur), le frère cadet de Mieszko 1er, ont écrasé l’armée saxonne d’Odo. L’empereur a demandé l’arrêt immédiat des combats et a cité les combattants à la diète de Quedlinbourg l’année suivante. Là, une paix fut conclue ; cependant, Otton prit le jeune fils de Mieszko, Boleslas, en otage.
Du point de vue des historiens modernes, cette victoire a permis à la Pologne de sécuriser sa frontière occidentale. Néanmoins, la rive est de l’Oder appartint aux margraves de Brandebourg au XIIIe siècle. Après la conquête de la région par l’Armée rouge et l’armée polonaise dans la Seconde Guerre mondiale, un monument commémorant cette bataille a été érigé sur les hauteurs à l’ouest de Cedynia, près de la ligne Oder-Neisse, par les autorités polonaises
24 juin 1340 : bataille navale de l’Écluse
La bataille de l’Écluse est un combat naval qui a opposé la couronne de France à celle d’Angleterre. Elle s’est déroulée dans la rade de L’Écluse (en néerlandais Sluis), dans l’actuelle province de Zélande aux Pays-Bas, à proximité de l’estuaire du Zwin, un bras de mer qui menait alors à Bruges. La bataille fut l’un des premiers engagements de la guerre de Cent Ans.
Les connaissances historiques sur cette bataille sont très lacunaires et très majoritairement de sources anglaises. Or les Anglais ont naturellement cherché à enjoliver leur victoire et cacher leurs pertes. Ainsi, alors que la bataille dure une journée entière, les pertes anglaises sont ignorées ; il est probable qu’elles aient été proches de celles des Français. Par exemple, deux ans plus tôt, en 1338, à la bataille d’Arnemuiden, victoire navale française sur les Anglais, les Anglais auraient perdu 1 000 hommes, et les Français, vainqueurs, en auraient perdu 900. La différence de morts entre vainqueur et vaincus à cette époque était faible.
Sur les quelque deux cent navires français seule une trentaine parvinrent à s’échapper. Côté français de nombreuses nefs furent coulées. On connaît, pour le Cotentin, le contingent fourni par la Hougue qui avait été de 920 hommes embarqués sur dix nefs dont : les Saint-Jehan, le Saint-Jame, les Nostre-Dame, le Saint-Esperit, la Jehannète, la Pélerine, la Mignolète, la Sainte-Marie, pour Barfleur, le contingent avait été de 700 hommes répartis sur neuf navires : la Riche, le Saint-Eustache, la Fleurie, le Saint-Pierre, le Saint-Nicolas, le Nostre-Dame, le Saint-Sauveur, le Guaingne-Pain, la Pélerinne.
Ce désastre maritime se traduira six ans plus tard par le débarquement du roi d’Angleterre Édouard III sur le sol français. Jusqu’au redressement naval français à partir de 1377, sous la conduite de Jean de Vienne, l’Angleterre est maîtresse quasi incontestée des océans, en ce début de guerre de Cent Ans. Cette dernière pourra naviguer entre les îles britanniques et le continent sans réelle contrainte permettant les victoires de Crécy en 1346 et Poitiers en 1356.
24 juin 1859 : bataille de Solférino
Elle s’est déroulée en Lombardie, dans la province de Mantoue. Il s’agit d’une victoire des armées françaises de Napoléon III et sarde sur l’armée autrichienne de l’empereur François-Joseph.
Plus de 330 000 soldats ont combattu dans cette bataille qui voit l’utilisation de techniques nouvelles comme le transport des troupes françaises en train, qui ont mis seulement quatre jours pour aller de Lyon jusqu’au Piémont, les canons et fusils à canon rayé (plus précis et puissants). L’artillerie joue un grand rôle, peu de combats ayant lieu au corps à corps. Contrairement à la légende, le taux de victimes (morts et blessés) à cette bataille est d’environ 12,5 % (10 % au sein des forces franco-sardes et 14 % chez les Autrichiens), contre 20 % à la bataille de Marengo, 25 à 30 % à la bataille de la Moskova, 21 % à la bataille d’Eylau, 25 % à la bataille de Leipzig et jusqu’à 32,4 % dans les rangs confédérés à la bataille de Gettysburg en 1863.
24 juin 1917 : Mort de l’aviateur italien Carlo Maria Piazza
Il est un pionnier de l’aéronautique italienne, commandant des forces aériennes durant la guerre italo-turque. Il est le premier homme à effectuer un vol de reconnaissance avec un avion durant un conflit et également le premier homme à utiliser de la reconnaissance photographique.
Carlo Piazza est né en . Il obtient sa licence de pilote le avant d’être intégré à l’armée de l’air peu de temps après. Le , le lieutenant-colonel Vittorio Cordero di Montezemolo envoie en Libye une force aérienne pour défendre les intérêts italiens, juste avant le début de la guerre italo-turque. Le capitaine Carlo Piazza, alors membre du 8e régiment d’artillerie de campagne, débarque donc à Tripoli avec 4 autres pilotes, à savoir le capitaine Riccardo Moizo, le lieutenant Leopoldo De Rada et les sous-lieutenants Ugo De Ross et Giulio Gavotti. L’escadrille se compose de 9 avions : 2 Blériot XI, 3 monoplans Nieuport, 2 biplans Farman et 2 monoplans Etric Taube. Elle est déclarée opérationnelle le , l’invasion italienne ayant empêché un déploiement plus rapide. Le , les premiers vols ont lieu. Le lendemain, soit le , Carlo s’envole à 6 h 19 pour un vol d’une heure. Il survole plusieurs positions turques. Il s’agit du premier vol de reconnaissance en avion de l’histoire. Carlo Piazza ne réalise pas le premier bombardement par avion de l’histoire : c’est le sous-lieutenant Gavotti qui effectue cette mission. Au mois de , Carlo effectue la première reconnaissance photographique de l’histoire.
Engagé durant la Première Guerre mondiale, il tombe malade sur le front et décède à Milan le .
25 juin 1982 : Jean-Loup Chrétien est le premier spationaute français dans l’espace au cours d’une mission franco-soviétique
Ingénieur de l’École de l’Air et lieutenant-colonel, il est sélectionné comme spationaute au CNES en 19802. Après un entraînement de deux ans à la Cité des étoiles, près de Moscou en URSS, pour préparer la mission franco-soviétique PVH (Premier Vol Habité), il effectue le premier vol habité français du 24 juin au 2 juillet 1982, au cours d’une mission franco-soviétique.
Premier Français, mais aussi premier Européen de l’Ouest dans l’espace, il est ingénieur de bord du vaisseau Soyouz T-6 et de la station Saliout 7 au cours de la mission PVH où il réalise en orbite neuf expériences scientifiques dans les domaines de la médecine, de la biologie, de l’astronomie et de l’élaboration des matériaux dans l’espace. Patrick Baudry est alors sa doublure.
24 juin 2019 : mort à 93 ans d’Ekaterina Mikhailova-Demina
Elle est la seule femme qui sert en reconnaissance et en première ligne avec l’infanterie de marine soviétique durant la Seconde Guerre mondiale. Elle évacue du champ de bataille, des centaines d’hommes et est grièvement blessée, à trois reprises durant sa carrière en tant que médecin avec les marines. Bien qu’elle ait été nommée à plusieurs reprises, on lui refuse les honneurs, à la fin de la guerre. Cependant, elle est tardivement honorée, par le président Mikhaïl Gorbatchev, en mai 1990, en tant que Héros de l’Union soviétique.
Ekaterina Mikhailova-Demina perd ses parents alors qu’elle est très jeune. Son père est militaire et sa mère médecin. Elle grandit alors dans un orphelinat de Léningrad et obtient son diplôme d’infirmière en 1941. Alors qu’elle n’a que 15 ans, en juin 1941, la Grande Guerre patriotique éclate. Elle se porte rapidement volontaire pour faire son service militaire à Smolensk, alors que le train, dans lequel elle voyage, est bombardé sur la route de Brest. Elle ajoute deux années à son âge mais se voit refuser par le bureau des recrutements : elle est acceptée par l’hôpital militaire. Les patients doivent rapidement être évacués, à la suite du bombardement du bâtiment mais Ekaterina Mikhailova-Demina reste sur place travailler pour l’équipe médicale de l’Armée rouge, qui est désespérément en manque de personnel médical. Alors qu’elle est blessée sérieusement à la jambe dans des combats, près de Gjatsk, elle est envoyée en Oural, pour se rétablir.
De retour au travail, elle est affectée, en janvier 1942, sur le Moscou Rouge, un navire-hôpital de la Marine soviétique qui sert au transport des soldats blessés de Stalingrad à Krasnoïarsk. Elle est promue au grade de premier maître et félicitée pour son service exemplaire. Toutefois, elle se lasse de son travail et se porte volontaire pour servir en première ligne avec la flottille Azov de l’infanterie de Marine soviétique. Sa demande étant refusée, elle fait appel au gouvernement de Moscou et est acceptée, en février 1943, au 369e bataillon indépendant d’infanterie navale.
Elle participe à ses premières actions, avec les marines, sur la péninsule de Taman, avant de passer ailleurs, à d’autres batailles, le long du littoral de la mer Noire et du Dniestr. Son unité est ensuite transférée à la flottille du Danube et elle continue à combattre en Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Yougoslavie et en Autriche et termine la guerre à Vienne.
À son arrivée, elle n’est pas la bienvenue, pour les hommes de son unité. Cependant, elle est rapidement acceptée après avoir prouvé qu’elle sait comment agir en première ligne. En plus d’observer le territoire ennemi, à côté de ses collègues masculins, son travail consiste à soigner les blessés et à les évacuer en toute sécurité. Elle obtient sa première médaille pour bravoure, lors de sa participation à la reprise de Temriouk et reçoit la première de ses deux médailles de l’ordre de la Guerre patriotique, à l’occasion de la bataille de Kertch.
En août 1944, Ekaterina Mikhailova-Demina participe à une opération de type commando pour reprendre la ville de Bilhorod-Dnistrovskyï en Ukraine. Son unité traverse l’estuaire du Dniestr en bateaux en caoutchouc et grimpe une crête tenue par l’ennemi. Ekaterina Mikhailova-Demina est dans le premier groupe qui progresse sur la crête et rejoint ensuite la troupe en charge d’expulser l’ennemi de la crête. Elle attaque à elle seule une position fortifiée allemande, fait 14 prisonniers, traite 17 blessés et les aide à se mettre en sûreté. Pour cette action, elle obtient l’ordre du Drapeau rouge pour son rôle dans l’assaut.
Ekaterina Mikhailova-Demina est démobilisée en novembre 1945. Elle continue à travailler dans le médical après la guerre et effectue des séjours avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge soviétique. Elle reçoit la médaille Florence Nightingale du Comité international de la Croix-Rouge pour son action pendant la guerre : elle est la seule femme russe à recevoir cette récompense.