La rubrique CHRONICORUM BELLI réalisée en grande partie avec le contenu de l’encyclopédie libre en ligne WIKIPEDIA (licence CC BY-SA 4.0) avec des éléments de recherche sur le NET ajoutés par TB. Si vous souhaitez ajouter des éléments (documents PDF, références à des livres, des vidéos, des documents audio, etc.) vous pouvez les envoyer à l’adresse suivante : contact[@]theatrum-belli.com. Bonne lecture.
6 novembre 355 : Constance II présente Julien à l’armée et lui décerne le titre de César.
Flavius Claudius Julianus (331 ou 332-), Julien II, surnommé Julien l’Apostat par la tradition chrétienne, également appelé Julien le Philosophe, est nommé César en Gaule de 355 à 361 par Constance II, puis proclamé empereur romain à part entière de 361 à 363. Vingt mois de règne laissent la place à une postérité remarquable, ses actes et ses œuvres inlassablement commentés et bien plus souvent honnis et vilipendés que loués.
Julien doit son surnom d’apostat à sa volonté de rétablir le polythéisme dans l’Empire romain, alors qu’il avait été élevé dans la religion chrétienne (plus précisément dans l’arianisme, sous la direction des évêques Eusèbe de Nicomédie, puis Georges de Cappadoce). Il a produit des écrits critiques contre le christianisme qui, avec le Discours véritable de Celse, sont un précieux témoignage de l’opposition païenne au christianisme.
Le à Milan, Constance II le présente à l’armée et lui décerne le titre de César, c’est-à-dire de vice-empereur. Constance redoute les usurpations militaires en Gaule. Il affirme : « Les barbares y paradent d’un bout à l’autre ». Julien doit préparer une offensive de l’armée impériale en Germanie. La défense de la Gaule est désorganisée par les usurpations de Magnence puis de Silvain. Les Alamans ont pris et mis à sac de nombreuses forteresses sur la rive gauche du Rhin, dont Cologne, Mayence, Bonn, Bingen, jusqu’à Spire et Strasbourg. Ils occupent encore ces cités, bien que solidement installés dans des forts en campagne.
6 novembre 1153 : traité de paix de Wallingford.
Le traité de Wallingford est un accord conclu le entre le roi Étienne d’Angleterre et Henri Plantagenêt, duc de Normandie, comte d’Anjou et du Maine, fils de Mathilde l’Emperesse et futur Henri II d’Angleterre. Le traité mit fin à la guerre civile créée par la dispute pour la couronne d’Angleterre qui durait depuis 1135. Il est parfois aussi appelé traité de Winchester ou traité de Westminster, car bien qu’initié à Wallingford, il a été formellement écrit à Winchester et finalisé à l’abbaye de Westminster.
Fin , une assemblée publique de seigneurs et barons se tint à Winchester. Étienne et Henri s’y retrouvèrent et finalement le roi reconnut le duc pour fils, et le duc reconnut le roi pour père. Le traité contenait plusieurs articles, dont les principaux statuaient :
- Que le roi Étienne resterait roi d’Angleterre jusqu’à sa mort, et que le duc Henri garderait le duché de Normandie. Après le décès du roi, le duc serait proclamé héritier successeur au trône d’Angleterre.
- Que les nobles et autres, quelles qu’aient été leurs positions durant la guerre civile, ne seraient pas inquiétés et qu’ils pourraient continuer à jouir de leurs terres, possessions et existences suivants leurs anciens droits et titres.
- Que le roi devrait récupérer et reprendre en main toutes les parties et parcelles qui constituaient l’héritage de le couronne, qu’il avait distribuées ou qui avaient été usurpées par quelque personne que ce soit. Et que toutes les possessions qui avaient été prises par la violence aux justes propriétaires, depuis le règne du roi Henri, leur seraient rendues.
- Que tous les châteaux, qui avaient été construits par quelque personne que ce soit, au contraire de la raison et de l’ordre, sous le règne d’Étienne, devraient être détruits. (1115 châteaux étaient concernés)
- Que Guillaume, le très jeune fils du roi, jurait fidélité au duc Henri, le reconnaissant comme successeur légal à la couronne. La ville de Norwich, et diverses autres terres qui appartenaient à son père lui étaient cédées, avec le consentement de son frère adoptif Henri.
- Que le roi devrait réparer tous les désordres apportés par la guerre. Rétablir les fermiers dans leurs fermes, réparer les bâtiments en ruine, remettre du bétail dans les pâturages, des moutons sur les collines, etc.
- Que le clergé pourrait continuer à jouir de ses biens tranquillement, et ne serait pas opprimé.
- Que la justice locale, à travers les shérifs devrait être restaurée, sans qu’aucun passe-droit ne soit permis.
- Que les soldats devraient transformer leurs épées en charrues, leurs lances en pioches etc.
- Qu’une seule sorte de monnaie d’argent circulerait dans le royaume.
Ce traité mettait fin à 18 ans de guerre civile. Le roi emmena le duc à Londres. La nouvelle s’étant propagée, la population les acclama. Le roi Étienne et son nouveau fils adoptif se séparèrent, prenant rendez-vous pour parfaire chaque article de leur accord, ce qui fut fait juste avant Noël. L’accord final fut signé à l’abbaye de Westminster, le .
Le roi promulgua une charte royale au début de l’année 1154. Immédiatement après, le roi et le duc se rencontrèrent de nouveau à Oxford où les comtes et barons du royaume étaient réunis en assemblée. Ils jurèrent fidélité au duc Henri, et le reconnurent comme successeur.
Étienne ne survivra que dix mois à ce traité, décédant le . Henri II est couronné roi d’Angleterre sans opposition.
La ville de Wallingford sera récompensée pour son assistance dans la recherche de la paix par une charte royale en 1155.
La rumeur qui circulait depuis plusieurs années, insinuant qu’Étienne était en fait le père biologique d’Henri, fut renforcée par la conclusion de cet accord. Guillaume de Boulogne, pourtant réunissant toutes les qualités d’un héritier royal, fut complètement mis de côté, renforçant l’hypothèse de la filiation de Henri.
6 novembre 1494 : naissance de Soliman le Magnifique.
Soliman 1er est probablement né le à Trébizonde (Trabzon) dans l’actuelle Turquie et mort le à Szigetvár dans l’actuelle Hongrie. Fils de Sélim 1er Yavuz, il fut le dixième sultan de la dynastie ottomane et le soixante-quatorzième calife de l’islam de 1520 à sa mort en 1566. On le nomme Soliman le Magnifique en Occident et le Législateur en Orient en raison de sa reconstruction complète du système juridique ottoman.
Soliman devint l’un des monarques les plus éminents du XVIe siècle et présida à l’apogée de la puissance économique, militaire, politique et culturelle de l’Empire ottoman. Il mena ses armées à la conquête des bastions chrétiens de Belgrade, de Rhodes et de la Hongrie avant de devoir s’arrêter devant Vienne en 1529. Il annexa la plus grande partie du Moyen-Orient lors de ses guerres contre les Séfévides d’Iran ainsi que de larges portions de l’Afrique du Nord jusqu’en régence d’Alger. Sous son règne, la marine ottomane, menée notamment par le grand amiral Barberousse, domina la mer Méditerranée, la mer Rouge et le golfe Persique.
À la tête de son empire en pleine expansion, Soliman instaura des changements législatifs concernant la société, l’éducation, l’économie et le système judiciaire. Son code civil (appelé Kanun) fixa la forme de l’empire pour plusieurs siècles. Soliman était non seulement un poète et un orfèvre, mais également un mécène qui supervisa l’âge d’or de l’art, de la littérature et de l’architecture ottomanes. Il parlait quatre langues : le turc ottoman, l’arabe, le tchaghataï (un dialecte turc apparenté à l’ouïghour) et le persan.
En rupture avec les traditions ottomanes, Soliman épousa l’une des filles de son harem, Roxelane, qui devint Hürrem Sultan ; ses intrigues en tant que reine à la cour et son influence sur le sultan assurèrent sa renommée. Leur fils, Sélim II, succéda à Soliman à sa mort en 1566. Le règne de près de 46 ans de Soliman demeure le plus long de l’histoire de l’Empire ottoman.
6 novembre 1632 : bataille de Lützen (guerre de Trente Ans).
La bataille de Lützen (Saxe-Anhalt), le (le selon le calendrier julien alors en usage), est l’une des batailles les plus marquantes de la guerre de Trente Ans, pendant laquelle les armées suédoises du roi Gustave II Adolphe de Suède, mort au combat, s’imposent face à des forces de la Ligue catholique dirigées par Albrecht von Wallenstein. Elle s’avère être une victoire à la Pyrrhus pour les Suédois, qui y perdent leur roi et près d’un tiers de leurs hommes. Cette victoire est mal exploitée par les Suédois, en grande partie à cause de la mort de Gustave Adolphe, génie stratégique de son époque : peu après, c’est la confusion dans les rangs de l’Union protestante.
***
Deux jours avant la bataille (), le général impérial Albrecht von Wallenstein décide de diviser ses forces en deux, et se retire dans ses quartiers dans les environs de Leipzig. Il ne s’attend pas à ce que l’armée protestante, principalement suédoise et dirigée par le roi de Suède Gustave II Adolphe, s’aventure à de quelconques manœuvres. En effet, l’hiver approchant, la météo devenait gênante pour tout combat, la pluie mouillait la poudre et les soldats s’embourbaient. Cependant, le roi suédois compte attaquer les quartiers impériaux, dans le but de prendre par surprise ses ennemis, piégés dans leurs quartiers et bagages. Il marche vers la dernière position connue de Wallenstein, mais un détachement laissé en avant-garde par Wallenstein ruine ses plans d’attaque par surprise. Le a lieu un accrochage entre les forces protestantes et l’avant-garde impériale près du ruisseau de Rippach, à environ 5 ou 6 kilomètres au sud de Lützen. Cela retarde les forces suédoises de deux à trois heures, empêchant ainsi toute offensive suédoise, les deux armées étant encore séparées par 2 ou 3 kilomètres à la tombée de la nuit.
Wallenstein est informé de l’arrivée suédoise dans l’après-midi du . Réalisant le danger auquel il s’expose, il envoie une missive au général Gottfried Heinrich von Pappenheim, lui ordonnant de retourner au plus vite avec ses forces armées. Pappenheim reçoit la missive juste après minuit, et se met immédiatement en route afin de supporter son allié contre les forces suédoises supérieures en nombre, 40 km plus loin.
Pendant la nuit, Wallenstein déploie son armée défensivement tout au long de l’axe Lützen-Leipzig, abritant ses soldats par des tranchées. Il ancre son flanc droit sur une colline à la pente douce, où il place sa principale batterie d’artillerie.
La brume matinale ralentit la progression suédoise, mais vers 9 heures du matin pointent déjà les étendards azurés frappés de la croix d’or. Un complexe réseau de canaux empêche Gustave Adolphe de déployer correctement son armée, ne rendant possible l’offensive suédoise qu’à partir de 11 heures.
Au début, la bataille est clairement à l’avantage des Suédois, et l’on prévoit d’ores et déjà une éclatante victoire des forces protestantes. En effet, Gustave-Adolphe réussit à prendre de flanc l’armée de Wallenstein en contournant puis en attaquant la faible aile gauche de l’armée impériale. Pappenheim fait alors irruption sur le champ de bataille avec sa cavalerie, et notamment ses cuirassiers : il réussit à stopper l’avance suédoise sur ce flanc grâce à la charge de ses 2 000 à 3 000 cavaliers. Wallenstein s’exclame : « Je reconnais bien là mon Pappenheim ! ». Cependant, en dirigeant lui-même la charge, Pappenheim s’expose dangereusement à l’artillerie ennemie qui arrose la position afin d’endiguer la contre-attaque impériale. Alors qu’il prend le commandement d’une autre charge, Pappenheim est atteint par un boulet d’artillerie suédoise de petit calibre. Il est évacué hors du champ de bataille dans une calèche où il meurt plus tard dans la journée. Au même moment, un flottement se fait sentir dans les rangs impériaux qui mènent la contre-attaque, au point que cette dernière s’effondre devant les contre-attaques suédoises.
L’action de la cavalerie sur le flanc gauche impérial éventré par l’attaque suédoise continue, les deux camps faisant donner leurs réserves afin de tirer un avantage tactique de cet affrontement en repoussant l’ennemi. Peu après, aux environs de 13 heures, Gustave-Adolphe décide qu’une charge de cavalerie peut suffire à culbuter l’ennemi et lui permettre ainsi de remporter le combat à ce niveau. Il prend lui-même le commandement de ses escadres de cavalerie et charge ; cependant, dans les denses fumées résultant des mousqueteries et de la brume épaissie par la poudre, son cheval léger l’éloigne de ses compagnons cavaliers. Il est alors tué par plusieurs tirs.
On ignore pendant longtemps son sort mais, lorsque les fusils se taisent et que la fumée se dissipe, son cheval, un oldenbourg nommé Streiff, est aperçu entre les deux lignes sans son cavalier ; Gustave-Adolphe ne se trouve pas aux environs de la position du cheval. Sa disparition est la cause directe de l’arrêt des opérations qui, jusque-là, tournaient à l’avantage des Suédois au niveau de l’aile gauche impériale. On recherche le corps du défunt monarque : défiguré, frappé par les balles de la mousqueterie, il n’est retrouvé qu’une à deux heures plus tard et évacué dans le plus grand secret dans un wagon de l’artillerie suédoise.
Entretemps, l’infanterie expérimentée du centre suédois est tenue de suivre les ordres relatifs aux plans de Gustave-Adolphe : enfoncer le centre impérial, lourdement défendu par des troupes solidement retranchées ; mais l’attaque est un échec retentissant. Ils sont en premier lieu décimés par les feux conjugués de l’artillerie et de l’infanterie impériale, avant d’être balayés par une charge d’infanterie qui camoufle une vague de cavalerie. Deux des plus vieux et des plus expérimentés des régiments suédois, à savoir le « vieux bleu » et le « régiment jaune » sont anéantis dans cet assaut meurtrier, une poignée de survivants se jetant dans les lignes désordonnées suédoises, la première se repliant déjà devant une telle concentration de feu de la part des Impériaux. Le pasteur royal, Jakob Fabricius, regroupe une poignée d’officiers suédois autour de lui et commence à chanter un psaume. Cet acte fait stopper plusieurs centaines de soldats suédois dans leur retraite, que le troisième commandant Dodo von Knyphausen peut rallier grâce à sa deuxième ligne encore préservée du feu de l’artillerie ennemie. La première ligne au moral encore chancelant se reforme alors.
Vers 15 heures, le deuxième commandant de l’armée protestante Bernard de Saxe-Weimar, informé de la mort du roi, revient de l’aile gauche et prend le commandement intégral de l’armée protestante. Il veut gagner cette bataille afin de venger la mort de Gustave, ou trépasser en faisant un maximum de pertes, invalidant ainsi la légende populaire qui prétend que le sort du souverain est inconnu de toute l’armée (malgré le fait que circulent déjà des rumeurs plus tôt, mais ce n’est que le lendemain que Bernard réunit les officiers ayant survécu afin de leur révéler la vérité sur le sort de leur roi).
La bataille est une lutte sinistre, les deux armées laissant derrière elles des pertes terribles. Finalement, lorsque le crépuscule tombe, les Suédois réussissent à capturer la principale batterie d’artillerie impériale, et donc sa position en hauteur après avoir refoulé son aile droite. Les Impériaux se retirent et se placent hors de portée des Suédois, leur abandonnant le terrain. À 18 heures arrive l’infanterie de Pappenheim forte de 4 000 hommes, qui a marché toute la journée guidée par le canon. Ils veulent repousser les Suédois, mais Wallenstein, pour qui la situation est désespérée, leur ordonne de se replier, en couvrant la retraite du gros de l’armée vers Leipzig.
Stratégiquement et tactiquement, la bataille de Lützen est une grande victoire de Wallenstein. Ayant été contraintes de lancer l’assaut sur des forces retranchées, les forces suédoises perdent 6 000 hommes, incluant blessés graves et déserteurs, qui d’ailleurs ont repris du service quelques semaines plus tard. L’armée impériale, contrairement encore une fois à la propagande suédoise et plus généralement protestante, perd moins d’hommes que les Suédois, soit moins de 6 000 hommes, alors que les Protestants en perdent plus du tiers des leurs.
Une conséquence bien plus remarquable demeure la mort de Gustave Adolphe, commandant suprême des forces protestantes. Sans lui pour unifier les protestants allemands, leur effort de guerre perd en efficacité. Ainsi, les Habsbourg catholiques peuvent rétablir leur équilibre militaire et économique pour ensuite compenser les pertes engendrées par les actions suédoises de Gustave Adolphe.
En outre, la mort du roi de Suède permet à la France de prendre une place prépondérante au sein de la coalition anti-Habsbourg, avant d’en prendre le commandement. La régence en Suède est forcée d’accepter un rôle bien moindre pour les affrontements à venir, qui finalement sont interrompus par le traité de Westphalie de 1648.
À l’endroit où Gustave tomba se dresse une chapelle, construite en 1907 par un citoyen de Göteborg, Oskar Ekman.
Selon des historiens c’est Wallenstein qui a gagné cette bataille qui s’est déroulée sur la fin dans un tel brouillard ajouté à la fumée des mousquets que pour ne pas tirer sur leurs propres soldats les impériaux criaient Jesus Maria et les Protestants Lebe der König.
Wallenstein avait largement les forces de bousculer les Suédois, ce qu’il aurait dû faire après le sacrifice de von Pappenheim.
Mais horrifié par la cruauté de la guerre il a choisi d’y renoncer et de laisser la place à la négociation (ce qui n’était pas son rôle mais celui de l’empereur).
6 novembre 1792 : bataille de Jemmapes.
L’armée révolutionnaire française, constituée de 40 000 volontaires et commandée par Dumouriez, remporte la victoire, notamment grâce à son avantage numérique, contre l’armée autrichienne aux Pays-Bas autrichiens sous les ordres du duc Albert de Saxe-Teschen, qui doit évacuer le pays.
La victoire de Jemappes aboutit à la prise des Pays-Bas autrichiens. Mais ces derniers repasseront sous le contrôle de l’empereur à l’issue de la bataille de Neerwinden (18 mars 1793).
Nommé maréchal de camp par Charles François Dumouriez, le 20 août 1792, le général Ferrand commande l’aile gauche de l’armée. Il contribua au succès de cette bataille par l’intrépidité avec laquelle il emporta à la baïonnette les villages de Carignan (que l’on peut désigner comme la commune actuelle de Quaregnon) et de Jemappes, et par l’habileté qu’il déploya en manœuvrant sur le flanc droit de l’ennemi.
Lors de cette bataille, le général François Richer Drouet, présent à la tête de sa division d’infanterie, y fut mortellement blessé.
En 1795, après le retour des Français et l’annexion de la Rhénanie et des Pays-Bas autrichiens, la bataille donne son nom au département de Jemappes.
6 novembre 1899 : Churchill publie The River War, récit de la bataille d’Omdurman.
Le 2 août 1898, le lieutenant Winston Churchill, vingt-trois ans, rejoint au Caire le 21e régiment de lanciers de l’armée britannique où il n’a obtenu un poste que par l’intrigue de sa puissante famille. Lord Kitchener, qui mène les 25 000 hommes de l’armée anglo-égyptienne lancée à la reconquête du Soudan, n’a aucune envie d’enrôler ce jeune homme si avide de batailles qu’il s’empresse aussitôt de les raconter dans les meilleures gazettes londoniennes. Churchill, dans son premier livre La Guerre du Malakand (édité aux Belles Lettres dans la même collection) n’a pas épargné non plus le gouvernement de Sa Majesté dans sa conduite de la guerre en Afghanistan qu’il vient de quitter. Maintenant, il fait route le long du Nil, direction Khartoum, capitale des rebelles mahdistes, les fameux derviches tourneurs. Pistolet Mauser à la main, il échappe de peu à la mort dans la dernière grande charge de la cavalerie britannique à Omdurman.
La Guerre du Fleuve est un document essentiel – et inédit – pour comprendre la jeunesse et la formation d’un des plus grands hommes politiques du XXe siècle. Le futur Prix Nobel de littérature poursuit ici l’apprentissage de l’écriture de guerre, dans un récit qui mêle journalisme et littérature, avec une peinture exubérante des vastes territoires du Nil, mais aussi – suprématie blanche oblige – avec des analyses parfois bourrées de préjugés sur ses populations. Churchill ouvre la voie aux grands reporters de guerre qui, tout au long du siècle, raconteront ses horreurs. Lui est déjà ailleurs, en partance pour l’Afrique du Sud où la révolte des Boers lui semble prometteuse de sang, de sueur et de larmes.
6 novembre 1917 : fin de la bataille de Passchendaele.
La bataille de Passchendaele (pour les Britanniques), aussi appelée la troisième bataille d’Ypres (Ypernschlacht) par les Belges néerlandophones et la troisième bataille des Flandres (Dritte Flandernschlacht) par les Allemands, eut lieu entre le 31 juillet et le 6 novembre 1917 à Passchendaele (en néerlandais : Passendale), en Flandre-Occidentale, pendant la Première Guerre mondiale. Elle opposa l’armée britannique, l’armée canadienne et des renforts de l’armée française, à l’armée allemande.
Pour l’armée française, cette bataille est dénommée la deuxième bataille des Flandres (juillet-octobre 1917).
***
Après le succès obtenu en juin 1917 lors de la bataille de Messines par les troupes britanniques du général Herbert Plumer, Douglas Haig, le commandant en chef du BEF (British Expeditionary Force), estime qu’une percée est possible. Pour lancer son offensive, il choisit le secteur d’Ypres au sud-ouest de la Flandre, au nord-ouest de la Belgique. Grâce à ce nouvel assaut, Haig espère atteindre les bases de U-boots situés à Bruges, à 50 kilomètres du front. En effet, à cette période de la guerre, l’offensive sous-marine allemande atteint son apogée et commence à peser fortement sur l’économie britannique.
Cependant, l’objectif principal est de déloger les Allemands de leurs positions sur la crête entre Westrozebeke et Broodseinde avant l’hiver, et de pouvoir réaliser la très attendue percée.
Le succès de l’offensive dépend essentiellement de sa vitesse d’exécution, puisque l’on sait par expérience que, dans cette zone, il y a au mieux trois semaines d’affilée sans pluie en cette saison. Or la pluie continuelle ralentit les mouvements et condamne quasiment toute tentative d’assaut. Elle s’abat sur le secteur d’Ypres bien plus tôt que prévu : la boue fait son apparition et les cratères d’obus se transforment en dangereux bourbiers. Malgré ce contretemps météorologique, l’offensive est maintenue : le centre du dispositif est confié à la 5e armée du général Hubert Gough, la droite à la 2e armée de Plumer et la gauche à la 1re armée française (1er et 36e CA) du général Anthoine. C’est la IVe armée allemande qui se trouve en face.
L’offensive débute le à 3 h 30 du matin, par un épais brouillard qui ne facilite pas la progression britannique. Rapidement, on s’aperçoit que l’avancée est plus difficile et plus lente que prévu. Toutefois, les troupes alliées remportent quelques succès : au nord d’Ypres, l’armée française passe l’Yser sur vingt-neuf ponts jetés par le génie, s’empare de Steenstrate et de plusieurs lignes ennemies, dépassant ses objectifs, enlevant Bikschote (1re DI) et le fameux cabaret Korteker. Au centre, les Britanniques s’enfoncent de trois kilomètres dans les lignes adverses et s’emparent de plusieurs villages, entre autres celui de Saint-Julien. Cependant au sud-est, après la prise de la Basse Ville et de Hollebeke, la poussée vers la route Ypres-Menin est bloquée, notamment en raison d’une pluie incessante qui ralentit considérablement les mouvements de troupes. Ces deux semaines de pluie permettent aux Allemands de se réorganiser, et de faire face plus efficacement aux assauts britanniques.
Le , Haig lance une nouvelle offensive. La 5e armée de Gough est lancée contre la ligne Geluveld-Langemark. Les troupes françaises franchissent le Steenbeck et conquièrent la tête de pont de Drie-Gratchen. Les Anglais s’emparent de Langemark, mais l’avancée s’arrête là. Le moral des soldats britanniques s’effondre.
Étant donné l’échec de l’assaut du général Gough, Haig ordonne à la 2e armée de Plumer d’attaquer le plateau de Geluveld au nord de ses positions, mais au sud d’Ypres. La troisième offensive de la bataille de Passchendaele débute le à 5 h 40 : quatre divisions, dont deux australiennes incluant un régiment sud-africain, se lancent à l’assaut d’un front de six kilomètres entre Klein Zillebeke et le Westhoek. La progression des Britanniques se fait mètre par mètre et ceux-ci subissent les constantes contre-attaques des troupes allemandes. Une division anglaise atteint presque le village de Geluveld et le bois du Polygone est conquis. Au nord, la 5e armée progresse jusqu’à Zonnebeke.
L’ultime offensive, fixée le à 6 h 00, est confiée au Corps canadien de Currie et a pour objectif les villages de Passchendaele et de Mosselmarkt, et la crête au-delà. Les 1re et 2e divisions, appuyées par un puissant barrage d’artillerie, enlèvent les deux villages en deux heures avec des pertes s’élevant à 2 238 hommes.
Enfin, le dernier assaut du permet d’atteindre le reste des hautes terres surplombant Ypres, et de les prendre malgré les tirs allemands. La bataille de Passchendaele, connue également sous le nom de troisième bataille d’Ypres, s’arrête là.
À l’automne 1917, après le grand succès de l’armée canadienne à la bataille de la crête de Vimy en avril de la même année, on envoie celle-ci dans le Sud de la Belgique.
Lors de la deuxième phase de la bataille, la 2e division australienne prend part aux combats de la route de Menin avec la 1re division australienne et la 9e division écossaise. Le , la 4e division australienne relève la 2e. Du au 1er, la 2e division australienne participe à la bataille de Broodseinde.
Au début du mois d’octobre, les Canadiens sont envoyés pour prendre la relève de l’ANZAC et participer à l’offensive visant à prendre Passchendaele. Le lors d’une attaque allemande qui est repoussée, la 2e division atteint tous ses objectifs au prix de 2 174 victimes. À la bataille de Poelcappelle qui débute le sur un sol boueux, la 2e division ne peut gagner du terrain mais tient ses positions jusqu’au où elle est relevée. Le , l’offensive canadienne commence. L’avancée dans la boue et sous les tirs ennemis est lente, et les pertes sont lourdes. Malgré l’adversité, les Canadiens atteignent les abords de Passchendaele le , à la fin de la seconde attaque, sous une pluie battante.
La bataille de Passchendaele a finalement permis de soulager la pression sur l’armée française et le saillant d’Ypres a été enfoncé de huit kilomètres. Mais les pertes (morts, blessés et disparus) s’élèvent à environ 8 500 Français, 4 000 Canadiens, 250 000 Britanniques, dont au moins 40 000 disparus, le plus souvent noyés dans la boue, et 260 000 Allemands.
David Lloyd George, Premier ministre du Royaume-Uni de 1916 à 1922, dira : « Passchendale sera pour toujours au premier rang des batailles les plus gigantesques, les plus sanglantes et les plus inutiles de l’histoire ».
6 novembre 1917 : la deuxième révolution russe commence…
« À Petrograd, dans la crainte d’un coup d’État révolutionnaire que l’on dit imminent, le gouvernement fait disposer des bataillons d’élèves officiers aux points stratégiques de la ville. Les ponts de la Neva, qui relient les quartiers populaires au centre-ville, sont relevés. Des unités cosaques viennent renforcer la garde du palais d’Hiver. Deux journaux bolcheviks sont fermés. Kerenski lance des appels aux commandants des armées engagées sur le front pour leur demander de rejoindre la capitale menacée – en vain. En réponse, installé à l’Institut Smolny, Trotski déclenche son putsch en faisant prendre le contrôle des grands carrefours et des entrées de la ville. Il fait couper les principales lignes téléphoniques et ordonne aux responsables du Comité militaire révolutionnaire d’inviter les garnisons de Petrograd à marcher sur le palais Mariinsky, où les députés seront inviter à se disperser, puis sur le palis d’Hiver, où se trouve le siège du gouvernement. La deuxième révolution russe a commencé. »
Jean-Christophe BUISSON
1917, l’année qui a changé le monde
6 novembre 1918 : mort à 19 ans du pilote canadien Alan Arnett McLeod.
Alan McLeod est né le . Il a grandi à Stonewall au Manitoba. Il s’est enrôlé au sein du 34e Fort Garry Horse en 1913 à l’âge de 14 ans. Lorsque la guerre éclata en 1914, il fut renvoyé à la maison puisqu’il était mineur. Il essaya à nouveau à plusieurs reprises de s’enrôler à Winnipeg et à Toronto. Une fois qu’il a atteint l’âge de 18 ans, il réussit finalement à s’enrôler au sein du Corps d’aviation royal. Il effectua son entraînement de pilote à Long Branch près de Toronto et effectua son premier vol solo après avoir cumulé seulement trois heures de vol. Il termina son entraînement avec 50 heures de vol.
Le , il fut envoyé outremer en France. Il fut d’abord assigné à l’escadron N° 82 d’éclaireurs aériens, mais, lorsque son commandant découvrit qu’il n’était âge que de 18 ans, il fut transféré à l’escadron N° 51 de défense domestique. Par la suite, il fut muté à l’escadron N° 2 dans le Nord de la France. Il effectua sa première mission de vol en . Avec le lieutenant Comber en tant que mitrailleur, il détruisit un Fokker Dr.I en janvier et, le , il mit le feu à un ballon d’observation près de Beauvin. Il reçut une citation militaire pour cet exploit.
Le , au-dessus d’Albert en France, le sous-lieutenant McLeod, avec son observateur, le lieutenant Arthur William Hammond, à bord d’un Armstrong Whitworth F.K.8, détruisit un triplan ennemi et, immédiatement, en attaqua huit autres dont trois furent abattus, mais le réservoir d’essence de son bombardier fut touché et l’appareil s’enflamma. Les deux hommes à bord furent blessés et le sous-lieutenant McLeod effectua une glissade abrupte pour tenter de garder les flammes à distance de son observateur. Une fois l’aéronef écrasé, il extirpa son collègue des flammes de l’appareil sous le feu ennemi malgré ses blessures. Le lieutenant Hans Kirschstein de la Jagdstaffel 6 a été crédité pour l’avoir abattu. Alan a été touché à trois reprises. Pour cet exploit, il fut décoré de la croix de Victoria, la plus haute récompense des forces du Commonwealth.
Alan fut rapatrié au Canada pour se rétablir, mais il mourut de la grippe espagnole peu après à l’âge de 19 ans.
6 novembre 1955 : fin du protectorat français sur le Maroc.
Publiée le 6 novembre, la déclaration de La Celle-Saint-Cloud constitue en la forme, comme son nom l’indique, une « déclaration commune du ministre des affaires étrangères et du Sultan du Maroc ». Elle est relativement brève. Le passage essentiel confirme la « volonté de Sa Majesté le Sultan du Maroc de constituer un gouvernement marocain de gestion et de négociation » ayant notamment pour mission de « conduire avec la France les négociations destinées à faire accéder le Maroc au statut d’Etat indépendant, uni à la France par les liens permanents d’une interdépendance librement consentie et définie ».
Pour la première fois — et l’on ne manqua pas de le relever — le mot fatidique « indépendance » était clairement prononcé et aucune allusion n’était faite au traité de Fès. Sans doute l’accession à l’indépendance était présentée comme devant résulter de négociations et l’on pouvait la considérer comme devant être conditionnée par une « interdépendance définie ». L’importance que revêtait en elle-même la déclaration du 6 novembre en ce qui concerne le statut international du Maroc et la réalisation de son indépendance n’en était pas moins éclatante dans le contexte politique qui l’entourait et n’échappa à personne.
André de Laubadère
Texte de la déclaration commune :
« Sa Majesté le Sultan du Maroc Sidi Mohammed ben Youssef et le Président Antoine Pinay, ministre des affaires étrangères, se sont rencontrés le 6 novembre 1955, au château de La Celle St Cloud. Le président Pinay a exposé les principes généraux de la politique du gouvernement français visés par le communiqué du conseil des ministres du 5 novembre 1955.
Sa Majesté le Sultan du Maroc a confirmé son accord sur ces principes. En attendant son retour à Rabat elle a, en accord avec le gouvernement français, chargé le Conseil du Trône, institué le 17 octobre 1955 et démissionnaire de ses fonctions le 3 novembre 1955, de continuer à gérer les affaires courantes de l’Empire. Sa Majesté le Sultan du Maroc a confirmé sa volonté de constituer un gouvernement de gestion et de négociations, représentatif des différentes tendances de l’opinion marocaine.
Ce gouvernement aura notamment pour mission d’élaborer les réformes institutionnelles qui feront du Maroc un État démocratique, à monarchie constitutionnelle, de conduire avec la France les négociations destinées à faire accéder le Maroc au statut d’État indépendant, uni à la France par les liens permanents d’une interdépendance librement consentie et définie.
Sa Majesté le sultan du Maroc et le président Pinay ont été d’accord pour confirmer que la France et le Maroc doivent bâtir ensemble et sans intervention de tiers leur avenir solidaire dans l’affirmation de leur souveraineté par la garantie mutuelle de leurs droits et des droits de leurs ressortissants et dans le respect de la situation faite par les traités aux puissances étrangères ».
6 novembre 2004 : attaque de Bouaké (Côte d’Ivoire).
À 13 h 15, deux Soukhoï Su-25 de l’armée de l’air ivoirienne pilotés par des mercenaires biélorusses et assistés de copilotes ivoiriens effectuent un bombardement sur la base française de Bouaké, faisant 9 morts parmi les soldats français et un civil américain membre d’une ONG.
- Adjudant-chef Thierry BARATHIEU (RICM)
- Adjudant-chef Philippe CAPDEVILLE (RICM)
- Caporal David DECUYPERE (RICM)
- Sergent-chef Francis DELON (RICM)
- Sergent Laurent DERAMBURE (RICM)
- Brigadier-chef Franck DUVAL (515e RT)
- Caporal-chef Patelise FALEVALU (2e RIMa)
- Caporal Benoît MARZAIS (2e RIMa)
- Caporal Emmanuel TILLOY (2e RIMa)
En plus des 10 morts, l’attaque a fait 40 blessés dont 38 parmi les soldats français présents au lycée Descartes, et 2 civils français. Certains des militaires ont témoigné dans les médias de leurs blessures et des séquelles :
- Stéphane Paradis, l’un des plus grièvement blessés : 3 semaines de coma, une prothèse métallique sur le haut du crâne, garde des difficultés pour entendre et pour lire longuement ;
- un soldat anonyme : projeté à 15 mètres, un éclat dans le pied occasionnant 64 opérations ;
- Pierrick Pave, adjudant-chef : polycriblé et brûlé, coude gauche arraché, jambe fracturée, trois ans d’aller-retour à l’hôpital, handicapé à vie ;
- Jérôme, sous-officier : blessure au bras, lourdes séquelles psychologiques ;
- André Albaladéjo, sergent-chef mécanicien : réception d’éclats sur tout le corps ;
- Thierry Jardry, adjudant au RICM : grièvement blessé dont un éclat de 19 cm dans la jambe, garde des troubles psychologiques.
6 novembre 2009 : fusillade terroriste de Fort Hood (États-Unis) par un psychiatre militaire d’origine palestinienne.
La fusillade de Fort Hood, perpétrée le 5 novembre 2009 par le Major Nidal Malik Hasan, Américain d’origine palestinienne, psychiatre dans l’armée de terre des États-Unis, a fait 13 morts et une trentaine de blessés dans cette base militaire du Texas. Le Sénat des États-Unis décrit la fusillade de Fort Hood comme la pire attaque terroriste sur le sol américain depuis le 11 septembre 2001.