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9 novembre 1180 : bataille de Fujigawa (Japon).
Afin de reconstituer rapidement des troupes après son retour d’exil et sa défaite à Ishibashiyama, Minamoto no Yoritomo envoya des messagers pour recruter d’autres clans à son côté. Alors qu’il traversait la région au pied du mont Fuji dans la province de Suruga, il arrangea un rendez-vous avec le clan Takeda et d’autres familles des provinces de Kai et de Kōzuke, au nord. Ces alliés arrivèrent juste à temps pour combattre les poursuivants Taira.
Selon l’Azuma kagami, des soldats de Minamoto dérangèrent une bande d’oies sauvages dans la nuit. Le bruit de leur envol fit croire à l’armée Taira qu’elle était la cible d’une attaque soudaine, ce qui lui fit prendre peur et s’enfuir en désordre, laissant la victoire à Yoritomo, qui eut ainsi le champ libre pour s’emparer des provinces de l’Est.
Au Japon, le nom de cette bataille est entré dans l’histoire pour désigner une victoire acquise sans lutter.
9 novembre 1729 : traité de paix de Séville (guerre anglo-espagnole).
Le traité de Séville est un traité de paix, signé le par la Grande-Bretagne, la France et l’Espagne, plus tard par les Provinces-Unies, afin de mettre fin à la guerre anglo-espagnole de 1727-1729.
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Les discussions préliminaires avaient déjà eu lieu entre la Grande-Bretagne et l’Espagne lors de la Convention du Pardo et du Congrès de Soissons. La plupart des clauses signées, à Séville, avaient été convenues lors de ces conférences.
Le traité est signé le 9 novembre par Juan Bautista de Orendain et José Patiño Rosales au nom de Philippe V d’Espagne, William Stanhope, Sir Robert Walpole1 et Benjamin Keene représentant George II de Grande-Bretagne et le marquis de Brancas pour Louis XV.
L’ambassadeur des Provinces-Unies, François Vander Meer, signe le traité le .
La Grande-Bretagne conserve son contrôle sur Minorque et Gibraltar ainsi que ses privilèges commerciaux.
En contrepartie, elle soutient la demande d’Élisabeth Farnèse, reine consort d’Espagne, concernant la succession du duché de Parme et du Grand-duché de Toscane. Elle est autorisée, afin de garantir sa tutelle, à envoyer 6 000 hommes dans ses futures possessions, éventuellement avec l’aide des signataires dans les six mois qui suivent la signature du traité.
À la mort d’Antoine Farnèse le , l’Autriche occupe le duché de Parme et c’est l’intervention diplomatique de la Grande-Bretagne qui permet de dénouer la crise.
En effet, Charles VI d’Autriche a le souci d’obtenir la reconnaissance internationale pour sa Pragmatique Sanction, établie en 1713 afin d’assurer sa propre succession. En conséquence, un second traité de Vienne est signé le .
Quelque temps après, l’infant Charles débarque en Italie, soutenu par une flotte anglo-espagnole, avec l’objectif de prendre possession de ses territoires.
9 novembre 1799 : coup d’État du 18 brumaire an VIII.
Le coup d’État du 18 brumaire an VIII (samedi ), souvent abrégé en coup d’État du 18 brumaire, organisé par Emmanuel-Joseph Sieyès et exécuté par Napoléon Bonaparte, avec l’aide décisive de son frère Lucien, marque la fin du Directoire et de la Révolution française, et le début du Consulat. Si les événements déterminants se produisent le 19 brumaire au château de Saint-Cloud où le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens sont réunis, c’est le 18 que la conjuration met en place les éléments nécessaires au complot.
9 novembre 1870 : bataille de Coulmiers.
L’armée de la Loire sous les ordres du général d’Aurelle de Paladines surprit les forces bavaroises du général Ludwig von der Tann. L’artillerie française bombarda le campement allemand avec des obus à percussion, causant la panique dans le campement et obligeant les Bavarois à se retirer dans le désordre alors que l’infanterie française chargeait à la baïonnette.
La nouvelle de la victoire à Coulmiers parvint à Paris, qui était assiégée, causant un regain d’espoir dans la ville, incitant le Gouvernement de la Défense nationale à lancer la « Grande Sortie » contre les lignes de siège prussiennes autour de la ville. Au même moment, l’armée de la Loire devait stopper sa progression vers Paris, le général d’Aurelle (acquis à la cause de la protection de l’ordre social du gouvernement de la Défense nationale, et donc à la nécessité de traiter avec les Prussiens, prétexta que ses hommes, fatigués, avaient besoin de repos avant de se battre à nouveau. Malgré l’insistance de Léon Gambetta à poursuivre le mouvement et enfoncer les 45 000 hommes de von der Tann et Mecklembourg qui barraient la route de Paris, le général d’Aurelle se retranche dans la ville d’Orléans avec ses 100 000 hommes pendant un mois. Cette inertie permet aux troupes allemandes, renforcées par les armées libérées du siège de Metz, après la reddition du maréchal Bazaine, de reprendre Orléans en décembre.
La victoire de Coulmiers ne fut pas le résultat de la supériorité militaire française, mais de l’effet de surprise sur une armée bavaroise fatiguée et trois fois moins nombreuse. Cette bataille n’est pas la seule victoire remportée par l’armée française durant le conflit, il y eut ainsi Villersexel, mais c’est la plus importante.
9 novembre 1870 : combat naval franco-prussien (au large de la Havane).
Alors qu’il relâchait à Cuba (alors colonie espagnole), dans le port de La Havane, le Meteor (canonnière prussienne, 1 canon de 150 mm (de 240 mm selon l’historien militaire René Chartrand), 2 canons de 120 mm) fut découvert le 8 novembre par l’aviso français le Bouvet (classe Guichen – 1 canon de 160 mm, 2 canons de 120 mm). Le capitaine de frégate Alexandre Franquet, commandant du Bouvet, lança un défi pour le lendemain à son homologue allemand, le Kapitänleutnant von Knorr, qui le releva (dans son récit de la bataille publié le 19 novembre 1870, le New York Times indique toutefois que le défi aurait été lancé par le capitaine prussien). Le Bouvet quitta La Havane pour rejoindre les eaux internationales et attendre le Meteor qui arriva quelques heures plus tard, accompagné des bâtiments espagnols Hernán Cortés et Centinela, dont la mission était de s’assurer que le combat ne se déroulerait pas dans les eaux espagnoles, neutres.
Le Bouvet était plus rapide que son adversaire et disposait d’une artillerie légèrement plus puissante. Cependant, ces avantages étaient plus théoriques que réels car son canon principal était installé sur un affût à double pivot peu perfectionné qui rendait difficile le pointage efficace de la pièce pendant un combat et le Meteor compensait son manque de vitesse par une excellente manœuvrabilité8. En outre, le Bouvet avait été construit avec un surchauffeur à vapeur de chaudière placé sur le pont, sans aucune protection. Le capitaine Franquet, très conscient de la vulnérabilité de cette installation, avait fait édifier autour des protections de fortune avec des sacs de charbon et de sable et des chaînes.
Le combat commença à 14 h 30, lorsque le Bouvet ouvrit le feu à 4 000 mètres de son adversaire. Pendant les deux heures qui suivirent, les deux navires coururent sur deux lignes parallèles échangeant des bordées aux résultats insignifiants. Puis le Bouvet vira brusquement et se lança à pleine vitesse (10 à 11 nœuds selon le rapport du capitaine Franquet) vers le Meteor afin de tenter une manœuvre d’éperonnage. Celle-ci réussit partiellement l’angle d’attaque étant mauvais, et le choc n’entraîna que la chute de la mâture du Meteor, dont le pont se couvrit de débris et de voilures mais qui eut surtout son hélice empêtrée dans les cordages. Les marins allemands essayèrent d’aborder le Bouvet mais ils ne purent mener à bien leur projet, car les deux navires ne restèrent en contact que quelques instants tandis que les Français, qui ne pouvaient faire usage de leur canon de proue trop ardu à manier, tiraient avec des fusils sur le pont adverse. Quasiment immobilisé, le Meteor était à la merci de son adversaire qui reculait pour prendre du champ et foncer à nouveau vers lui pour l’achever, lorsqu’un obus pulvérisa le surchauffeur du Bouvet. La vapeur s’échappant par le tuyau crevé, l’aviso s’immobilisa à son tour.
Hissant les voiles et bénéficiant d’un vent favorable, le Bouvet s’éloigna au plus vite du lieu du combat tandis que les marins prussiens s’affairaient frénétiquement pour libérer l’hélice du Meteor et se lancer à la poursuite du bâtiment adverse. Le Bouvet parvenant à rejoindre les eaux cubaines, les Espagnols intervinrent alors pour séparer les belligérants qui rentrèrent à La Havane.
Combat d’un autre âge où l’on se lançait des cartels, l’affrontement du Bouvet et du Meteor s’achevait sans vainqueur. Il n’y eut pas d’autre tentative et le Méteor resta sagement jusqu’à la fin de la guerre à la Havane. Deux Allemands perdirent la vie dans l’affrontement tandis qu’un autre était blessé (3 tués et 9 blessés selon Dupont et Taillemite) alors que les Français déploraient, selon les sources, entre, 3 ou 5 blessés et dix tués et blessés. À la suite de ce combat, Franquet fut promu capitaine de vaisseau le 17 décembre 1870 quant à Von Knorr, il reçut la croix de fer de 2e classe et fut nommé Korvettenkapitän en 1871.
9 novembre 1914 : Naissance d’Hedwig Kiesler (Hedy Lamarr).
Elle a été désignée en son temps comme la « plus belle femme du monde ». Au cours de sa carrière cinématographique, elle a joué sous la direction des plus grands réalisateurs de l’époque : King Vidor, Jack Conway, Victor Fleming, Jacques Tourneur, Marc Allégret, Cecil B. DeMille ou Clarence Brown.
Outre sa carrière au cinéma, elle a marqué l’histoire scientifique des télécommunications en inventant en collaboration avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions (étalement de spectre par saut de fréquence). Il s’agit d’un principe de transmission toujours utilisé pour le positionnement par satellites (GPS, etc.), les liaisons chiffrées militaires ou dans certaines techniques Wi-Fi.
Dans le but d’aider les Alliés dans leur effort de guerre, tous deux proposent en leur invention à une association d’inventeurs dans le domaine, le National Inventors Council, puis décident le de déposer le brevet de leur « système secret de communication » (Secret communication system) applicable aux torpilles radioguidées pour permettre au système émetteur-récepteur de la torpille de changer de fréquence, rendant pratiquement impossible la détection d’une attaque sous-marine par l’ennemi. Ils rendent cette invention immédiatement libre de droits pour l’armée des États-Unis.
Le Bureau des brevets américain détient en effet, cosignée par Hedy Lamarr (sous le nom de « Hedy Kiesler Markey »), âgée de 27 ans, la description d’un système de communication secrète pour engins radioguidés appliqué par exemple aux torpilles. Le brevet, intitulé Secret communication system (brevet des USA n° 2 292 387) du (enregistré le ) décrit un système de variation simultanée des fréquences de l’émetteur et du récepteur, selon le même code enregistré (le support utilisé étant des bandes perforées inspirées des cartes des pianos mécaniques), où Antheil donne tout le crédit de la partie fonctionnalité à Lamarr, précisant que son travail à lui sur le brevet était simplement technique.
Cependant, cette idée était tellement novatrice que la Marine américaine n’en a pas immédiatement saisi l’importance et la trouvant « irréalisable » ; elle ne fut donc pas mise en pratique à l’époque, bien qu’il y eût, dans les années 1950, un projet de détection de sous-marins par avions utilisant cette technique. Ainsi, Hedy Lamarr n’indiquera même pas cette invention ni le dépôt du brevet dans ses mémoires sulfureuses. Plus tard, les progrès de l’électronique firent que le procédé fut utilisé — officiellement pour la première fois par l’Armée américaine — lors de la crise des missiles de Cuba en 1962 et pendant la guerre du Viêt Nam.
Quand le brevet fut déclassé (tombé dans le domaine public) en 1959, ce dispositif fut également utilisé par les fabricants de matériels de transmission, en particulier depuis les années 1980. La plupart des téléphones portables mettent à profit les principes de l’invention de Lamarr et Antheil. Ce principe de transmission, par étalement de spectre par saut de fréquence, est encore utilisé au XXIe siècle pour le positionnement par satellites (GPS, GLONASS…), les liaisons chiffrées militaires, les communications des navettes spatiales avec le sol, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi.
9 novembre 1918 : abdication de Guillaume II.
Guillaume II, né le à Berlin et mort le à Doorn, aux Pays-Bas, est le troisième et dernier empereur allemand (Deutscher Kaiser) ainsi que le neuvième roi de Prusse, de 1888 à son abdication en 1918. Membre de la maison de Hohenzollern, il était le petit-fils de Guillaume 1er (premier empereur allemand) et le fils de Frédéric III, qui ne régna que 99 jours et à qui il succéda.
Sa réputation a souffert des critiques des élites allemandes sous son règne, de la propagande étrangère avant et pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que de la remise en cause de l’identité allemande depuis 1945. Les historiens décrivent un homme « intelligent, cultivé et ouvert », mais parfois indécis et prêt à s’emballer pour revenir en arrière peu de temps après, défaut utilisé contre lui par la diplomatie européenne.
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La mutinerie qui éclata dans la marine allemande précipita la fin de la monarchie. Les mutineries de l’ et l’instauration de conseils ouvriers (Arbeiter und Soldatenräte) dans toutes les grandes villes de l’empire font craindre une révolution. À ce titre, Guillaume II est perçu par la population allemande comme le principal obstacle à la paix.
Le , alors qu’il réside au château de la Fraineuse, à Spa, Hindenburg rend visite à Guillaume II et le prie d’abdiquer immédiatement pour arrêter la contagion révolutionnaire et sauver le pays. Guillaume II refuse, croyant à tort être en mesure de mater les mutineries. Le chancelier Max de Bade précipite les événements en annonçant de façon unilatérale vers midi, dans un communiqué, que Guillaume II a abdiqué.
Après des discussions tendues, ce dernier signe finalement le traité d’abdication, contre son gré, vers deux heures de l’après-midi.
Les autres souverains allemands, qui avaient dû le suivre dans sa démarche autoritaire et militariste, ne purent pas non plus sauver leurs dynasties séculaires.
Craignant de subir le même sort tragique que son cousin le tsar de Russie et ne pouvant sans risque pour sa vie regagner Berlin, il se réfugia aux Pays-Bas, État neutre, et s’installa à Doorn sous la protection de la reine Wilhelmine, tante par alliance de sa belle-fille la Kronprinzessin Cecilie qui était restée à Berlin avec ses enfants auprès de la Kaiserin. Il fait suivre dans son exil une soixantaine de wagons remplis de biens personnels et d’œuvres d’art. L’ex-empereur ne sera pas livré aux vainqueurs qui voulaient le juger comme responsable de la guerre : le gouvernement néerlandais refuse la demande d’extradition le . De même, la reine des Pays-Bas accueillera sur son sol les principaux sujets belges germanophiles de 1914-1918, dont les plus notoires étaient condamnés à mort par contumace.
9 novembre 1918 : mort du poète Guillaume Apollinaire.
Affaibli par la blessure à la tête reçue au Bois des Buttes (le 9 mars 1916), le lieutenant Apollinaire meurt des suites de la grippe espagnole.
9 novembre 1923 : tentative de putsch d’Hitler (Munich).
Le putsch de la Brasserie ou putsch de Munich est une tentative de prise du pouvoir par la force en Bavière menée par Adolf Hitler, dirigeant du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), dans la soirée du . Elle se déroula principalement à la Bürgerbräukeller, une brasserie de Munich. Y participèrent notamment Hermann Göring, Ernst Röhm, Rudolf Hess, Heinrich Himmler et Julius Streicher.
Soutenue par le général Erich Ludendorff, et acceptée dans un premier temps par le triumvirat dirigeant la Bavière composé de Gustav von Kahr, Otto von Lossow et Hans Ritter von Seisser, elle se termina dans la confusion et par un échec total des putschistes. Condamné à cinq ans de détention, Adolf Hitler ne passa finalement que treize mois à la prison de Landsberg, du au , mettant son incarcération à profit pour rédiger Mein Kampf.
Si l’épisode est en lui-même mineur dans l’histoire de la république de Weimar, il devint l’un des mythes fondateurs du régime national-socialiste, qui organisa sa commémoration annuelle et érigea la Blutfahne au rang de symbole. Il constitua un tournant dans l’histoire et la stratégie du mouvement national-socialiste. Hitler tira en effet toutes les leçons de ce fiasco, renforça son pouvoir sur le parti et tenta de bénéficier du soutien des milieux conservateurs et de l’armée, volonté qui s’illustra notamment par l’organisation de la nuit des Longs Couteaux.
9 novembre 1938 : nuit de cristal (Allemagne).
La nuit de Cristal est le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich qui se déroula dans la nuit du au et dans la journée qui suivit. Ce pogrom a été présenté par les responsables nazis comme une réaction spontanée de la population à la mort le d’Ernst vom Rath, un secrétaire de l’ambassade allemande à Paris, grièvement blessé deux jours plus tôt par Herschel Grynszpan, un jeune Juif polonais d’origine allemande. En fait, le pogrom fut ordonné par le chancelier du Reich, Adolf Hitler, organisé par Joseph Goebbels et commis par des membres de la Sturmabteilung (SA), de la Schutzstaffel (SS) et de la Jeunesse hitlérienne, soutenus par le Sicherheitsdienst (SD), la Gestapo et d’autres forces de police.
Sur tout le territoire du Reich, deux cent soixante sept synagogues et lieux de culte furent détruits, 7 500 commerces et entreprises gérés par des Juifs saccagés ; une centaine de Juifs furent assassinés, des centaines d’autres se suicidèrent ou moururent des suites de leurs blessures et près de 70 000 furent déportés en camp de concentration : au total, le pogrom et les déportations qui le suivirent causèrent la mort de 2 000 à 2 500 personnes.
En provoquant cette première grande manifestation de violence antisémite, les nazis voulurent accélérer l’émigration des Juifs, jugée trop lente, en dépit de la politique de persécution et d’exclusion mise en œuvre depuis . L’objectif fut atteint : le nombre de candidats à l’émigration crût considérablement. Mais, en dépit de l’indignation que l’évènement suscita dans le monde, les frontières des autres pays restèrent fermées.
9 novembre 1942 : bombardement de Saint-Nazaire par les Alliés.
Le bombardement de Saint-Nazaire du 9 novembre 1942 est un bombardement stratégique durant la Seconde Guerre mondiale par voie aérienne mené par les Alliés. Visant le port de Saint-Nazaire et les chantiers navals, il entraîne la mort de 186 civils, parmi lesquels 134 jeunes apprentis des chantiers de Penhoët, âgés de 14 à 17 ans.
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Saint-Nazaire, avec sa base sous-marine allemande, son port de commerce et ses chantiers de construction et de réparation navale, constitue un centre névralgique du dispositif militaire du Troisième Reich. A ce titre, la ville devient une cible pour les forces Alliées. Le centre-ville est touché pour la première fois dans la nuit du 15 au 16 février 1942 et totalise déjà 80 morts en avril 1942. Après le bombardement de Lorient le 21 octobre 1942, puis celui de Brest le 7 novembre, c’est à nouveau au tour de Saint-Nazaire d’être bombardée le 9 novembre 1942. Il s’agit du premier bombardement aérien de jour par l’armée américaine.
Une cinquantaine de bombes avaient déjà été précédemment larguées sur les chantiers, sans faire de victime. Le 9 novembre 1942, au lendemain de l’opération Torch, 24 bombes de gros calibre vont être déversées sur la ville par des bombardiers lourds B17 et B24, qui larguent leur cargaison à haute altitude selon la technique du tapis de bombes.
En ce lundi ensoleillé, 200 apprentis âgés de 14 à 17 ans viennent de reprendre leur travail, sous la surveillance d’une vingtaine de moniteurs, dans l’école créée durant la Première Guerre mondiale, alternant cours théoriques en salle de classe et pratiques en atelier. L’alerte est donnée à 13h45, mais la ville en a connu d’autres et personne ne manifeste de signe de panique. Les apprentis rejoignent joyeusement les différents abris aménagés pour leur protection en cas d’attaque, quitter les cours revenant pour certains à une nouvelle récréation. Ils gagnent ainsi :
- un abri sur le parc à tôles ;
- un abri dans la cour de l’école ;
- un abri dans les alvéoles sous la forme Joubert, le plus sûr.
A 13h50, une première vague de bombes de gros calibre, pesant de 200 à 500 kg, est déversée. Ces projectiles tombent sur la zone des chantiers navals, principalement sur l’abri du parc à tôles. De nombreux apprentis et moniteurs sont tués, blessés ou ensevelis vivants. Les secours arrivent rapidement mais les engins de manutention sont hors service à cause des explosions. Les ouvriers portent secours avec des moyens de fortune et commencent à dégager les victimes.
Après la première vague, l’abri de la cour de l’école resté intact sert de refuge. Cet abri, bondé de personnes, est touché de plein fouet et celui du parc à tôles est bombardé à nouveau par une seconde vague de largage à 14h10, entraînant encore plus de morts. Les corps sont déchiquetés par les déflagrations, des brûlures causées par l’acide stocké à proximité, certains jeunes enterrés meurent étouffés. Bravant le couvre-feu, des volontaires poursuivent les secours durant la nuit.
Familles et copains doivent identifier le corps des victimes. Tous vêtus de leur habit de travail, beaucoup sont difficilement identifiables. Sur 200 apprentis présents ce jour-là, 134 sont victimes d’une mort atroce, 10 de leurs moniteurs sont également victimes de ce bombardement.
20 ouvriers du Chantier venus secourir après la première vague de bombes et 22 personnes présentes sur les lieux subissent le même sort. Les apprentis rescapés sont, pour la plupart, mutilés ou blessés. Le 12 novembre, trois jours après le drame, la ville de Saint-Nazaire rend un dernier hommage aux victimes. Des camions sont réquisitionnés pour transporter tous les cercueils.
Huit jours après ce premier bombardement de jour, un second fait 87 victimes et 200 blessés aux Chantiers de la Loire et de Penhoët. Après les destructions à Saint-Nazaire, le port de Nantes prend une importance accrue pour la Kriegsmarine et devient à son tour de ce fait un objectif à détruire pour les Alliés. C’est ainsi qu’il subit quelques mois plus tard les bombardements des 16 et 23 septembre 1943, visant principalement le quai de la Fosse. L’imprécision des largages entraîne d’importants dégâts et 1 463 victimes civiles en centre-ville.
9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin.
La chute du mur de Berlin a lieu dans la nuit du lorsque des Berlinois de l’Est, avertis par les médias ouest-allemands de la décision des autorités est-allemandes de ne plus soumettre le passage en Allemagne de l’Ouest (RFA) à une autorisation préalable donnée au compte-gouttes, forcent sans violence l’ouverture des points de passage aménagés entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Les premières destructions physiques du Mur commencent cette nuit même. Les Berlinois de l’Est se répandent par milliers dans Berlin-Ouest, dont l’accès leur a été interdit pendant près de trente ans, depuis l’édification du Mur dans la nuit du au , sauf à disposer d’autorisations très rares. Cela donne lieu à des scènes de fraternité avec leurs tout aussi nombreux homologues de la partie ouest, et à un fameux concert improvisé du violoncelliste Mstislav Rostropovitch devant un pan du mur.
Cette chute est le résultat des manifestations contre le régime et de la reprise d’une émigration massive affectant la RDA les mois précédents, des décisions prises ce jour-là par les dirigeants est-allemands et de la mobilisation spontanée des habitants de Berlin-Est. L’ouverture du Mur est le symbole par excellence de la chute des régimes communistes en Europe de l’Est en 1989 et de la fin de la guerre froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest.
Cet évènement est une étape symbolique et capitale de cette période de l’histoire récente de l’Allemagne, le plus souvent appelée die Wende (« le tournant ») ou die friedliche Revolution (la révolution pacifique), rendue possible par la nouvelle politique de l’URSS vis-à-vis des pays de l’Est instaurée par Mikhaïl Gorbatchev depuis 1985 et qui aboutit à la réunification de l’Allemagne le .