mardi 19 mars 2024

HISTOIRE : Chronique culturelle du 13 avril

13 avril 1796 : bataille de Millesimo (Italie).

Bonaparte poursuit sa campagne d’Italie et bat les Piémontais grâce au général Augereau.

Quelques RHA traitant de la campagne d’Italie :

  • RHA n° 241, Quelques aspects de la supériorité de Napoléon Bonaparte, chef de guerre, entre 1796 et 1806 de Jean Delmas,
  • RHA n° 6,  Autour de la campagne de 1796 de Pierre Paul,
  • RHA n° 250, France – Italie.

13 avril 1919 : massacre d’Amritsar (Pendjab).

A l’issue de la Première Guerre mondiale, les élites indiennes s’impatientent devant la lenteur des autorités britanniques pour accorder plus d’autonomie à l’Inde dont le soutien au Royaume-Uni a pourtant été indéfectible durant le conflit. De plus, les lois Rowlatt, sont mal vécues car elles permettent de décréter l’état de siège dès la moindre manifestation. Lassés, les Indiens répondent à l’appel à la grève de Ghandi qui paralyse le pays le 6 avril. Sentant qu’elles perdent le contrôle de la situation, les autorités locales durcissent la répression des très nombreux mouvements de rébellion passive. Dans les jardins clos d’Amritsar, 10 000 Indiens qui manifestent pacifiquement sont attaqués méthodiquement par 50 Gurkhas du général britannique Dyer qui a décidé de faire respecter la loi sans états d’âme. 379 Indiens sont tués, 1 200 blessés… pour 1 650 cartouches tirées. Le choc dans l’opinion publique anglaise et indienne est énorme. Le général Dyer est relevé de son commandement mais la fracture entre Britanniques et Indiens ne peut plus être réduite. L’indépendance de l’Inde est effective en 1947. A l’époque, au Royaume-Uni, le général Dyer est considéré par certains comme le fossoyeur de l’Inde, pour d’autres, c’est un héros du maintien de l’ordre dans l’Empire.

Une des scènes du film Gandhi de R. Attenborough (1982) montre l’épisode sanglant.


13 avril 1925 : Naissance de Madame Geneviève de Galard, qui fête aujourd’hui ses 98 printemps

Geneviève de Galard a vingt ans quand la guerre d’Indochine commence. Descendante d’une des plus prestigieuses familles françaises (un de ses ancêtres se battait déjà aux côtés de Jeanne d’Arc), elle rêve d’aventures et veut servir. Elle choisit le métier de convoyeuse de l’armée de l’Air. Sa mission : soigner les blessés lors des évacuations aériennes. Un jour de mars 1954, son destin bascule. Accidenté, son avion sanitaire ne peut plus repartir. Dès lors, elle partage le sort des 15 000 soldats, enterrés dans la nasse du camp retranché. Pendant deux mois, jusqu’au dernier baroud d’honneur, elle incarne pour eux, l’infirmière, la confidente et l’image de la douceur dans l’enfer des combats. Après la chute du camp, Geneviève de Galard est célébrée dans le monde entier. New York lui réserve même un accueil triomphal.

Ci-dessous > Témoignage de guerre : Geneviève de Galard dans l’enfer de Dien Bien Phu (une émission de Canal Académie).


13 avril 1953 : le directeur de la CIA Allen Dulles lance le projet MK-Ultra de manipulation mentale.


13 avril 1954 : mort du lieutenant Brunbrouck (Dien Bien Phu).

Paul Emile Brunbrouck est né le 30 octobre 1926 à Roubaix. Il est le plus jeune d’une famille modeste de onze enfants. Très tôt, il est frappé par les épreuves de la vie. Il aura un destin hors du commun…

La mère de Paul décède alors qu’il n’a que 26 mois et il est donc élevé par Alix, l’aînée des filles, âgée de 18 ans, qui va remplir la fonction de mère de famille.

Paul, dans sa petite enfance, montre déjà beaucoup de curiosité pour la culture militaire. Il aime lire et relire des ouvrages relatant la guerre de 1870 et le désastre de Sedan. Paul rentre à six ans à l’école privée Saint-Joseph de Wattrelos, tenue par les Frères des Ecoles chrétiennes. A l’école primaire, Paul marque beaucoup d’intérêt pour l’histoire de France, et les illustrations des dessins de ses livres d’histoire le font rêver.

Quand les Allemands envahissent le Nord de la France, Paul Emile Brunbrouck a quatorze ans. Deux de ses frères quittent la province, lui demeure dans la maison familiale. Il connaît le fracas des bombardements puisque des bombes anglaises tombent à 500 mètres de sa maison.

Paul va également connaître l’angoisse des interrogatoires de la Gestapo. Un jour, accompagné de l’un de ses frères, alors qu’ils rentrent après le couvre feu, ils sont arrêtés par une patrouille allemande puis interrogés dans les bureaux de la Gestapo. Après avoir été relâché, Paul confie à son frère Albert qu’il a été très marqué par l’univers concentrationnaire : les locaux, les sentinelles, les chiens…

Attiré par le métier des armes et l’excellence que symbolise Saint-Cyr, Paul Brunbrouck décide de rentrer à la corniche Faidherbe de Lille pour préparer le concours. Malgré le fait que Paul soit externe, il partage l’ambiance de cohésion et d’amitié qui règne dans la corniche. Paul se manifeste par sa bonne humeur et son espièglerie.

En 1948, Paul réalise son rêve, il est admis à l’Ecole Spéciale Militaire Interarmes avec le titre de Saint-Cyrien dans la promotion « Général Frère ». Il exprime sa vocation en ces termes : « Pour moi la France n’est pas un vain mot et ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort ».

Pour Paul, fils d’une famille modeste du Nord de la France, c’est une chance de prouver sa valeur. Une anecdote est à relever. A la fin de sa scolarité à Saint-Cyr, Paul Brunbrouck assiste à un amphi consacré à la présentation des Armes. Au cours de cette amphi, un capitaine de l’artillerie coloniale clame : « Si vous aimez la rigolade, la paillardise et le bon vin, venez chez les Bigors ! Nous, ce ne sont pas des majors qu’il nous faut, ce sont des culots ! » Paul exulte alors qu’il n’est nullement sorti culot mais 5e sur 439. C’est en effet avec des notes élogieuses que Paul quitte Saint-Cyr. Le commandement de l’Ecole écrit de lui qu’il est un « élément de premier ordre, tout de solidité et de dynamisme qui, bien conseillé et bien guidé, doit faire une brillante carrière ».

Paul choisit donc de rentrer chez les Bigors. La coloniale lui promet une carrière aventureuse et une ambiance bon enfant. Il n’en faut pas plus pour l’attirer. Il est affecté à l’Ecole d’Application de l’Artillerie le 2 octobre 1950 puis au RATC en Tunisie en 1952, et arrive ensuite en Indochine où il rejoint rapidement le camp de Dien Bien Phu.

Le 30 mars est un soir exceptionnel à Dien Bien Phû. L’attaque débute au crépuscule. Deux régiments vietminh attaquent les  points d’appui Dominique 1 et 2, deux autres régiments les points d’appui Eliane 1 et 2. L’artillerie, bien que fortement harcelée, applique ses tirs d’arrêts tous azimuts. Toute la nuit, cinq compagnies du 1er BEP et la 1/13 DBLE montent successivement à la rescousse d’Eliane 2. Elles sont décimées mais au matin l’ennemi n’a pas gagné un pouce de terrain. Afin de percer il décide alors de porter son effort vers le pont de la Nam Youn. Son élan vient se briser  contre une batterie du 1er / 4e RAC (régiment d’artillerie coloniale), celle du Lieutenant Brunbrouck.

Brunbrouck observe que les tirailleurs algériens de Dominique, ébranlés par la préparation d’artillerie, dévalent les pentes de leur colline en direction de la Nam Youn. Au passage, la panique s’étend à certains des soldats de la compagnie d’infanterie qui, à Dominique 3, protègent la 4e batterie. Brunbrouck rend compte de la situation au PC de groupe qui alerte le PC du camp retranché. Si Dominique 2 est occupée par les Vietminh, la 4e batterie ne sera plus qu’à 400 m de l’ennemi et soumise au tir des armes d’infanterie. Mais bientôt, il apparaît que les Vietminh progressent derrière les Algériens en direction de la batterie d’artillerie.

Alors que les tirailleurs algériens refluent depuis Dominique vers ses positions, Brunbrouck aperçoit l’ennemi à leur suite. Le colonel Langlais ne pouvant dégarnir les postes d’Eliane 2 pour venir a son secours, Brunbrouck reçoit l’ordre de détruire ses canons pour se replier, ordre contre lequel il s’insurge, alors même qu’une division Vietminh vient se jeter sur ses positions. Après avoir rendu compte de son incapacité à continuer la mission en cours, pour assurer sa propre défense, il  déclenche le feu en utilisant le commandement des  vieux canons de 75 mm (de la Première Guerre mondiale) : « Débouchez à Zéro ». Dès lors, faisant pointer à vue directe et à charge maximum ses canons, il fait éclater ses obus à quelques dizaines de mètres seulement de la position de la  batterie, hachant littéralement sur place les déferlantes adverses.

Par cette action, Brunbrouck et ses canonniers terminent une terrible nuit, durant laquelle 1 500 hommes sont tombés pour sauver Dien Bien Phu.

Le destin frappera dans la nuit du 13 avril, alors que la batterie s’est repliée sur le point d’appui Claudine. Pour la première fois, l’artillerie Vietminh se concentre en effet sur les seules positions de Brunbrouck. Les pertes sont lourdes, lorsque, en fin d’après midi, un obus explose sur le PC de la batterie où seul Brunbrouck est frappé mortellement. Porté par ses tirailleurs sénégalais jusqu’à l’infirmerie, il meurt des suites de ses blessures.

Le camp retranché ne tombera que 38 jours plus tard….

Une promotion de Saint-Cyr porte son nom.

Source : L’Echo du champ de bataille


13 avril 1975 : début de la guerre du Liban.

Escalade de la violence entre les Phalanges chrétiennes et les réfugiés palestiniens.

  • Voir la RHA n°124, 150 ans de relations franco – libanaises du Général G. Spillmann.

13 avril 1975 : coup d’Etat au Tchad.

François Tombalbaye meurt dans le coup d’Etat qui le renverse. Le général Félix Malloum prend le pouvoir avant d’être lui-même « putsché » par Goukouni Ouedei qui à son tour est renversé par Issen Habré.

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