dimanche 19 mai 2024

DIÊN BIÊN PHU : Journal de marche du 8 mai 1954

Nuit du 7 au 8 mai

18 h 00

Médecin lieutenant RÉSILLOT : L’artillerie Viet s’est à nouveau déchainée (sur ISABELLE), mais cette fois ce n’est plus par 4 que les obus arrivent mais par 8 ou 12. L’antenne paraissait être le point de mire de leurs canons. Heureusement elle était solide.

18 h 20

Les dernières positions de CLAUDINE sont occupées.

La dernière est Lily.

18 h 30

ISABELLE a confirmation par message crypté de la chute du réduit central. Un radio vietminh sur la fréquence du commandement GONO annonce la chute de Diên Biên Phu et somme ISABELLE de se rendre.

19 h 00

Dakota signale des tirs violents et explosions sur Diên Biên Phu et sur ISABELLE.


Dakota PC : Aucun contact avec GONO ni ISABELLE.


L’artillerie Viet reprend des tirs sur ISABELLE et s’intensifie, de nouveaux morts et de nouveaux blessés. Il y a déjà 160 morts dans le cimetière d’ISABELLE seulement ceux que l’on a pu enterré dans la journée et 250 blessés.

LALANDE suppose qu’une partie de l’artillerie Viet a été redirigée sur ISABELLE.

Il semble difficile de faire une brèche dans le dispositif Viet et de fausser compagnie au régiment 57.

L’adjudant DECORSE, sur ordre, quitte le PA WIÈME et rejoint le CR ISABELLE.

3 bataillons supplémentaires de la division 308 ont été envoyés par GIAP pour confirmer le blocus d’ISABELLE.

SHD : Vietminh, défilé des prisonniers sur le pont Bailey,(reconstitution propagande).

19 h 00

ISABELLE détruit ce qui reste de matériel lourd, la dernière pièce de 105 et le char RATISBONNE du lieutenant PRÉAUD. L’artillerie Viet poursuit la destruction des blockhaus, des lignes téléphoniques, des tranchées, des dépôts de munitions dans la nuit noire sans lune impénétrable. Difficulté pour trouver les chicanes désactiver les champs de mines pour préparer les sorties. Un obus explose à l’entrée de l’antenne chirurgicale de RÉSILLOT. Les planches les poutres et les parachutes aux abords de l’antenne prennent feu. Les blessés sont dans les abris au bord de l’incendie.

Les infirmiers tentent d’éteindre les flammes au milieu des explosions. La fumée envahie la salle de soins. Le lieutenant LEGOUBÉ, sur le billard, est emporté sur son dos par le sergent-major CHAUMETTE vers une alvéole de véhicules avec une trentaine d’autres blessés. Blessé depuis le 17 avril, le chef DORAS est oublié dans une salle avec la poitrine et la jambe plâtrée, totalement paralysé. Ceux qui pouvaient marcher sont sortis. Des légionnaires aident l’évacuation des blessés. Un moment plus tard il entend le père GUIDON chercher les derniers hommes. Se signalant, DORAS est évacué par le père et par un légionnaire qui le dépose dans une tranchée avec d’autres blessés.

Désigné par le commandant JEANCENELLE, le lieutenant DU JOURDAIN, avec ses Algériens, renforcé d’une section Thaï, sort en reconnaissance mais se heurte à une embuscade, mais il peut regagner ses lignes et son poste.

Le capitaine MICHOT de la 12 du 3e REI prépare sa colonne pour la sortie. Il est le premier à sortir. Les consignes sont données. Un seul FM par section, des PM et des grenades, plusieurs jours de vivres pour une longue marche à la rencontre de la colonne du lieutenant-colonel GODART. Les blessés graves restent avec le médecin, les blessés légers et tous ceux qui ne sont pas en état de suivre restent. MICHOT accepte tous ceux qui sont volontaires pour partir mais, avec l’information que s’il ne sont plus capables de marcher, ils ne seront pas portés et abandonnés sur la piste. 

19 h 30

Le général NAVARRE est informé par Hanoï de la perte de la liaison radio à 17 h 30 avec Diên Biên Phu.

Le bilan de la journée :

  • 97 sorties feu sur Diên Biên Phu.
  • 80 tonnes de vivres larguées sur Diên Biên Phu et ISABELLE.

Du 1er au 07 mai : 1 Morane 500, 1 B-26, 1 F8F et 1 Beaver ont été abattus ; 2 tués, 3 disparus, 2 blessés, de l’armée de l’Air ; 1 blessé, 2 disparus de l’armée de Terre (dispatcheurs du CRA).

20 h 00

Albatros : sortie d’une partie de la garnison d’ISABELLE. Objectif sortie Sud où les lignes ennemies sont les plus faibles puis progression vers Ban Loï. 


Avion PC – C-47 n° 545 YA mission PC1 – Lieutenant-colonel DUSSOL : Arrive sur la DZ. Des tirs d’armes automatiques et d’artillerie sont observées autour d’ISABELLE. Aucun contact radio. Sur Diên Biên Phu, calme apparent, de nombreuses lumières ainsi que dans les villages entre les deux positions.

20 h 50

Un B-26, en bombardement sur la RP 41, s’approche de Diên Biên Phu en reconnaissance Il constate que le ciel n’est plus strié de traçantes.

Aucune activité sur le centre.

De nombreuses explosions sur ISABELLE.

Sans information de la colonne à l’Est de la Nam Youm, le colonel LALANDE tente une sortie dans cette direction pour le gros du détachement.

Sortie très difficile dans la nuit noire dans les tranchées boueuses en cheminant dans les réseaux de barbelés pour atterrir de l’autre côté de la Nam Youm dans les rizières. Des échos d’accrochages au sud. 

Cat Bi : 4 C-119 chargés de rations et des médicaments sont maintenus en alerte.

21 h 00

Sortie de la 1re colonne aux ordres du capitaine MICHOT avec comme second le lieutenant Michel LEVY. Le lieutenant WIÈME sort en tête avec ses Thaïs. La sortie est encombrée.

Ils sortent vers l’Est en franchissant la rivière et progressent sur la rive gauche de la Nam Youm. À 4 km, ils franchissent un village incendié puis un deuxième. La piste est encadré de cratères dus aux bombardements. La liaison radio avec ISABELLE s’estompe.   


De GM6 à Forces Terrestres Nord Vietnam : Demande si itinéraire Sud impératif. Ban Loi semble plus favorable.


Dakota PC signale artillerie d’ISABELLE en activité.

21 h 40

L’avion PC n°545 YA constate une série d’explosion sur ISABELLE. Se succédant de façon continue. Explosions ne ressemblant nullement à des coups de départ ou d’arrivée de projectiles mais à des dépôts que l’on fait sauter. Ces explosions étaient suivies d’incendie et ont duré jusqu’à minuit, heure à laquelle j’ai quitté la cuvette.

On entend les Viets sur les fréquences infanterie. Reprise du contact radio avec ISABELLE.

Sur Diên Biên Phu, quelques tirs assez rares d’armes automatiques, une explosion de couleur verte vers 22 h 00 locale.

Sur la route qui mène à la cuvette et au Nord de GABRIELLE de nombreux phares de véhicules se dirigeant vers Diên Biên Phu.

À signaler également quelques tirs d’armes de DCA assez rares mais bien dirigés.

Sortie d’ISABELLE :

  • En tête, les petits Thaïs 431 et 432 CSM du lieutenant WIÈME.
  • Les 12e et 11e Cie du 3/3 REI.
  • Les équipages de chars du lieutenant PRÉAUD.
  • L’unité de commandement d’ISABELLE.
  • Les restes du BT3 le 2/1 RTA en 3 vagues successives.

Contact FTNV avec ISABELLE. Message départ en cours de transmission. N’ont rien pour vous.

22 h 00

ISABELLE – deuxième sortie : La 11e Cie de légionnaires du III/3e REI, une partie du 2/1 RTA et le lieutenant PRÉAUD avec ses équipages, débouchent sur la rive Ouest.

Ils parcourent 3 km dans la nuit noire. Très vite les troupes de la rive Ouest sont bloquées par une embuscade. Des Thaïs s’enfuient. Le lieutenant PRÉAUD est coupé des légionnaires du lieutenant AMET et se dirige dans la brousse. Le lieutenant SURBIER de la 9e Cie est coupé également de la colonne. Le commandant JEANCENELLE, qui suit avec le PC du 2/1er RTA, craint les méprises entre les troupes ou un massacre. Il donne l’ordre de cesser le feu et attend l’arrivée des Viets…. qui arrivent immédiatement sur les flancs en criant « Mao-len ».  

Les officiers sont séparés de la troupe. Les Viets ordonnent à JEANCENELLE de désigner un officier qui accompagnera des parlementaires jusqu’à ISABELLE. Le lieutenant Jean-Pascal TYMEN est désigné.


Cat Bi : Le GATAC Nord demande le chargement des 4 C-119 en alerte avec des obus de 81, de 120 et de 12.7 en urgence pour parachutage sur ISABELLE.

Parachutage très compliqué non réalisé de nuit.

22 h 15

Contact perdu sans avoir donné d’aperçu.


Explosions observées par le Dakota PC.

23 h 00

La queue de colonne quitte ISABELLE. Le colonel LALANDE, par la radio, a appris la fin de la colonne de l’Ouest. Il donne l’ordre de faire rentrer les éléments encore présents en espérant pouvoir réaliser un dernier nid de résistance. Mais déjà les Viets du régiment 57 sont là et se mélangent à la troupe. Les différents éléments du détachement sont tronçonnés, isolés, capturés, au cri de « Ne tirez pas ».

Les hommes près des réseaux tentent de faire demi-tour pour regagner leurs positions initiales.

Minuit

ISABELLE toujours pas revenue sur le réseau.

Du point de vue radio aucun contact n’a été pris avec ISABELLE. Un détachement de transmissions désigné par l’appui aérien a entendu un SCR 300 de nombreuses conversations en Vietnamien. À un de nos appels sur SCR 300 pour contacter ISABELLE une voix vietnamienne a répondu « Que voulez-vous monsieur ? ».

N’ayant pas eu de contact radio avec la DZ je n’ai déclenché aucune luciole estimant qu’un éclairage aurait été plus nuisible qu’utile à nos unités qui auraient tenté une sortie.


Le colonel LALANDE envisage de reconstituer un dispositif défensif sans l’armement lourd qui a été détruit. Mais il est trop tard, les fantassins Viets sont déjà dans les points d’appui, les liaisons et les commandements sont perdus, les blessés attendent des soins.

Samedi 8 mai

00 h 15

Le C-119 n° 143 décolle pour ISABELLE avec son chargement.

Mais la liaison est perdue avec ISABELLE.

L’avion survole une dernière fois le Sud de la cuvette.

01 h 00

LALANDE voit arriver vers le réseau un officier français entouré de Viets qui agitent des drapeaux blancs. Le lieutenant TYMEN avance : Pris entre les PM des Viets et le risque de me faire tirer dessus par les éléments amis d’ISABELLE, je n’en menais pas large. Les deux kilomètres du parcours m’ont semblé longs. J’ai finalement réussi a me faire reconnaître par un légionnaire et l’occupation d’ISABELLE par les Viets a commencé.  

Après une courte discussion le colonel LALANDE ordonne le cessez-le-feu. Juste avant de détruire sa radio, il prévient sobrement Hanoï.

01 h 50

L’avion de commandement capte le tout dernier message d’ISABELLE : « Sortie manquée – stop – ne puis plus communiquer avec vous – stop et fin. »

LALANDE et ses proches ont sur le champ les bras liés dans le dos et sont poussés en dehors du réseau.

02 h 00

Lieutenant Michel LEVY durant l’opération Mouette.

La première vague parcourt 9 km le long de la rivière et tombe sur un bouchon à Pom Lot dans le sud de la cuvette, là où la piste quitte la plaine pour s’enfoncer dans les collines boisées la nuit devient opaque. Les guetteurs Viets les détectent. Accélérant le pas, ils atteignent une rivière qu’ils traversent mais se trouvent bloqués devant une falaise. Les Viets tirent à l’aveuglette. Une partie de la colonne est détruite mais 13 hommes arrivent à se sauver dont le lieutenant WIÈME et le capitaine MICHOT avec une quinzaine de légionnaires. Suivi de ses légionnaires, le lieutenant Michel LEVY échappe à trois accrochages ; le quatrième lui est fatal.

Personnels présents du 3e REI présents sur ISABELLE :

  • CCR 9/12/67,
  • 3e Bataillon 12/47/418 
  • CEML 1/4/51 

Jusqu’à l’aube 5 B-26 décolleront de Haiphong pour bombarder la RP41 avec des bombes de 500 livres Butterfly.

02 h 30

Posé du C-119 n° 143 ayant décollé pour ISABELLE avec son chargement à 00 h 15.

Les pilotes de l’USAF et de la CAT à Cat Bi sont informés que les parachutages du lendemain sont annulés. Diên Biên Phu est perdu.

04 h 40

Un B-26 décolle pour une mission d’appui sur ISABELLE.

L’avion PC l’informe de la perte de contact avec ISABELLE et détourne la mission pour un bombardement avec ses Butterfly de 250 livres sur le point Brantôme.

Lever du soleil

Après avoir bu un quart de café avec les médecins et Geneviève DE GALARD, le père HEINRICH et le médecin-lieutenant RIVIER montent (avec l’autorisation vietminh) avec des infirmiers sur les ELIANE. Ils ramènent les capitaines TRAPP et BAILLY ainsi que le lieutenant DATIN. Le père TRINQUANT, de la 13e DBLE avec le père GUÉRY, font les mêmes recherches sur les CLAUDINE, en particulier dans le réseau de CLAUDINE 5.

Sur les ELIANE les Viets font basculer les morts des deux camps dans les tranchées et referment. Ils indiquent aux au Père HEINRICH et aux secours français où ils ont aperçu des blessés dans des trous d’obus, des abris démolis ou des boyaux. Sur des brancards, avec nos bras, nous en  ramenons à l’antenne et nous repartons. Mlle DE GALARD donne à boire à ces malheureux. Indifférent, les Viets laissent faire.

Remarquant la croix pectorale des aumôniers, des bo-doïs leur donnent des cigarettes. Ce sont des catholiques mobilisés par les Viets. 

Des coolies trient les armes par catégories, des fusils, des mitrailleuses, des mortiers, des lots d’uniformes, des outils. Les blessés Viets ont totalement disparu, emmenés vers la montagne.

09 h 00

L’avion PC survolant Diên Biên Phu signale n’avoir eu aucun contact radio avec le sol.

09 h 07

Le RB26 n° 307 décolle pour une couverture de Diên Biên Phu.

L’équipage est désemparé par la solitude et le contraste avec le trafic des jours précédents.

Il observe les alvéoles des batteries d’artilleries Viet ouvertes et les canons déjà retirés.

11 h 00

Le lieutenant WIÈME et une demi-douzaine d’hommes sont capturés. Mais le capitaine MICHOT poursuit son évasion après 3 semaines de marche. Il sera fait prisonnier. Épuisé, il rejoindra Diên Biên Phu.

12 h 15

Le Privateer 28F6 indicatif césar 6 est abattu par la DCA lors d’un bombardement sur le point Melchior du coté de Son La. Sept membres d’équipage trouvent la mort, deux rescapés sont fait prisonniers puis libérés.

Décédés :

  • Enseigne de vaisseau de première classe MONGUILLON, commandant d’aéronef
  • Second maître pilote ROYSSAT
  • Second maître navigateur LE COZ
  • Maître mécanicien BOUISSOU
  • Second maître mécanicien STEPHAN
  • Second maître radio HOOG
  • Second maître radio LACROSSE

Rescapés :

  • Second maître armurier CARPENTIER
  • Second maître armurier KEROMNES (son témoignage)

Mais les 7 bombardiers Privateer restant ont fait 48 missions en 7 jours et les 37 avions de chasse de l’aéronavale sont intervenus 207 fois sur les 10 premiers jours de mai. Les bombardiers B-26 sont intervenus 255 fois en 7 jours ainsi que 71 missions de chasseurs de l’armée de l’Air.

12 h 30

Un parachutage de vivres et de médicaments a lieu su Diên Biên Phu et ISABELLE : 13 tonnes de médicaments et 1 jour de vivres.

L’avion PC qui survole Diên Biên Phu signale « aucune activité au sol, aucune DCA ».

13 h 00

Aucun colis n’est ramassé du parachutage de 09 h 00. 


Un Beaver signale avoir observé de petites colonnes d’environ 50 hommes marchant vers le Nord.

14 mars au 9 mai :

  • Heures de vols du groupe de chasse 1/22 Saintonge :
    • Appui direct : 631,20 heures 
    • Coupure de route : 249 heures
  • État des heures de vols pour l’ELA 53 du 1er au 10 mai 1954 sur Diên Biên Phu :
    • 35 heures pour 17 missions.
  • Appui aérien sur Diên Biên Phu du 06 mai 15 h 00 au 07 mai 15 h 00 :
    • 93 sorties de combat, 13 lucioles et 6 sorties de nuit

Journée du 08 mai – Action aérienne :

  • Coupures sur RP41,
  • Reco Zone Sud Diên Biên Phu.
  • Un Privateer abattu région de Tuan Giao (28F6 Cesar 6)

Journée

La mission photo HV 539 20 – clichés 1/8 000 – mission bonne – recherche crash Packet. Débris de l’avion trouvé en VJ 031 044.

HV 540 197 clichés split 1/6 000 – bonne mais nuageuse – contrôle activités Diên Biên Phu. Les positions de 37 mm et artillerie VM paraissent vides.   

10 h 30 à Paris

Le drapeau Viet flotte sur Diên Biên Phu.

15 h 00

Le personnel médical et les aumôniers ont un premier contact avec un commissaire politique qui leur fait part « de sa joie de les voir libérés du joug capitaliste ».

Suit un monologue, extrait du catéchisme communiste : « Grâce à la politique de clémence du président Ho Chi Minh vous serez bientôt libérés, mais, avant il faut vous rééduquer puisque votre formation première était fausse et mensongère. »

17 h 00

Des véhicules sont aperçus entre ISABELLE et Diên Biên Phu ainsi que du personnel ramassant les colis parachutés le matin.

12 h 00 à Paris

Le gouvernement est informé.


À 12 000 kilomètres des lieux du désastre, à Sidi Bel Abbès, les jeunes légionnaires du 1er Etranger ont été rassemblés sur la place d’armes, de part et d’autre de la voie sacrée dominée par le monument aux morts. D’une voix qu’il veut ferme, mais qui trahit son émotion, le colonel Gardy lit un communiqué d’une brièveté tragique.

Diên Biên Phu vient de tomber. Nous sommes réunis pour rendre hommage au sacrifice de ceux qui sont tombés au cours de cette lutte épique. Nous allons présenter les armes aux drapeaux qui ont disparu dans la bataille.

Un silence. Puis, plus forte, la voix s’élève, appelant comme au rapport : Les 1er et 3e bataillons de la 13e DBLE ; le 3e bataillon du 3e REI, le 1er bataillon du 2e REI, les 1er et 2e bataillons étrangers de parachutistes…

Un silence encore.

16 h 45 à Paris

L’Assemblée nationale est informée par Joseph LANIEL.

Deux heures après l’annonce de la chute de Diên Biên Phu à Genève, MOLOTOV fait savoir à nos diplomates que plus rien ne s’oppose à l’ouverture de la conférence sur l’Indochine.

Au soir du 8 mai 1954, quand l’annonce de la défaite se fait officielle, le chef du gouvernement Joseph LANIEL et le ministre de la Défense René PLEVEN se rendent sur la place de l’Étoile où ils sont bousculés par des manifestants venus protester contre la politique de renoncement menée en Indochine. Un homme se présente alors devant le ministre de la défense et lui assène une claque, constat amer s’il en est de la défaite politique que représente Diên Biên Phu.

8 mai

Le 6e BPC est immédiatement dissous et ses éléments en base arrière à Hanoï sont versés au 1er BPC et à la BAPN.

 

 

 

 

Pascal PECCAVET
Pascal PECCAVET
Ancien pilote d'hélicoptère sur Gazelle au sein de l’aviation Légère de l’armée de Terre (ALAT) pendant 18 ans cumulant 2 500 heures de vol. Ancien combattant de la guerre du Golfe et de la Somalie. Attaché Principal d’Administration d’État dans l’Éducation nationale. Adjoint gestionnaire d’un établissement scolaire. Commissaire aux Armées de Réserve (en attente d'affectation). Membre de l’Union Nationale des Combattants de Saint-Paul-lès-Dax (Landes). Historien chercheur pour l'ECPAD. Historien "War Studies". Spécialiste de la guerre d’Indochine. A rejoint l'équipe rédactionnelle de THEATRUM BELLI en janvier 2024.
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3 Commentaires

  1. A notre époque, ou on distribue des légions d’honneur à tout bout de champ, à des soit disant  » recommandables « , pense on à tous ces valeureux combattants ? Véritables héros et victimes d »une politique française incapable de prendre les bonnes décisions. C’est affligeant et impardonnable, mais la mémoire ne s »efface pas d’un trait de plume politique à Genève, ces noms, ces bataillons, ces régiments nous rappellent que le devoir militaire est sacré.
    Gloire à eux, à ceux de Dien Bien Phu.

  2. Merci pour faire revivre cette bataille et nos soldats furent plus que valeureux ; beaucoup d’entre eux étaient issus des rangs de la Résistance. La défaite, ils l’ont tjrs laissée aux politicards et citoyens français sans courage qui célèbrent avec grandeur leur soi-disant roman de la victoire de 1945.

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