A quelques semaines du premier anniversaire des émeutes ethniques du ramadan dans les banlieues, les lynchages de policiers s’accélèrent et sont dorénavant à la limite de la fusillade.
Les trois fonctionnaires de police agressés vendredi soir Cité d’Orgemont à Epinay-sur-Seine ont été victimes d’un « guet-apens« , a assuré samedi après-midi David Skuli, le directeur départemental de la Sécurité publique (DDSP).
Lors d’un point presse à Bobigny, ce dernier a livré les détails de ce traquenard présumé dans lequel sont tombés les trois hommes de la brigade anti-criminalité (BAC), intervenus en urgence vendredi vers 22h50 après plusieurs appels passés au commissariat d’Epinay-sur-Seine faisant état de dégradations et de vols à la roulotte.
Deux véhicules de police se sont rendus sur les lieux présumés de ces infractions. La voiture de la BAC s’est engagée allée de Strasbourg et a dû s’arrêter, gênée par une R19. C’est alors qu’un « groupe de 30 à 50 individus a fondu sur le véhicule de la BAC », a précisé David Skuli. « Un des individus muni d’une barre à mine s’est précipité et a cogné sur le pare-brise. L’ensemble s’est alors mis à jeter des pierres de ballast sur le véhicule de police ».
Le conducteur a été sérieusement blessé à la lèvre. Il a néanmoins réussi à faire marche arrière. A ce moment-là, une Ford Fiesta a fait barrage à la voiture de la BAC, qui a percuté une automobile en stationnement.
Les agresseurs encagoulés ont entouré le véhicule et l’un d’eux a forcé une fenêtre pour asperger les trois policiers de gaz lacrymogène. Ces derniers ont dû faire usage de leurs flash-balls pour sortir et se dégager. Ils se sont ensuite réfugiés dans une impasse proche.
Deux hommes de la BAC ont tiré à six reprises en l’air pour empêcher la progression des agresseurs qui, selon David Skuli, étaient « très déterminés« . Un second véhicule policier est alors arrivé sur place et des renforts sont venus prêter main forte aux fonctionnaires en état de choc. « Le véhicule de la BAC a été sérieusement endommagé« , a encore indiqué le DDSP.
Selon certains témoins, deux coups de feu auraient été tirés par un inconnu qui se trouvait sur un talus tout proche.
Le préfet et le DDSP se sont rendus samedi au chevet du fonctionnaire blessé aux dents et qui a dû se faire poser 30 points de suture sur le visage. Il devait sortir de l’hôpital d’Eaubonne (Val d’Oise) lundi.
Des syndicats de police ont exprimé leur émotion et leur colère, leurs responsables mettant en avant le ras-le-bol des policiers un an après les émeutes survenues en banlieue à l’automne 2005. Dimanche, le Syndicat national des officiers de police (SNOP – majoritaire) a demandé des « renforts » dans le département de Seine-Saint-Denis affirmant que « les délinquants des cités du 93 s’apprêtent à ‘fêter’ violemment les émeutes de l’automne dernier« .