Dans un article publié par Atlantico ce 1er juin, ma contribution à l’analyse du discours de Benjamin Netanyahou du 30 mai sur LCI (en replay, Israël-Gaza : l’interview de Benyamin Netanyahou | TF1 INFO ).
Cliquez ici pour lire l’article du 1er juin 2024.
Depuis ce discours du Premier ministre israélien, les événements se sont enchainés :
- Ce jeudi 30 mai, interview de Benjamin Netanyahou sur LCI suscitant devant TF1 une manifestation de LFI évaluée à 2 500 personnes selon le Figaro (images en ligne) pour empêcher la diffusion de cette interview (la liberté d’expression semble à géométrie variable pour ce parti politique d’extrême-gauche de plus en plus « communautarisé » par son électorat) ;
- Ce vendredi 31 mai, une interdiction du gouvernement français à ce que les quelque 70 entreprises israéliennes invitées ne participent pas à Eurosatory, événement mondial de présentation de l’armement terrestre (la mise en œuvre d’une forme de boycott par le gouvernement français ?) afin de condamner l’attaque en cours de l’armée israélienne sur Rafah. Israël est le 8e exportateur mondial d’armement ;
- Ce vendredi 31 mai soir, discours de Joe Biden sur un projet de cessez-le-feu à Gaza sous l’égide aussi de l’Egypte et du Qatar, qui pourrait être pris en considération, au moins en partie, par les deux belligérants. Cependant, l’avenir du Hamas et de ses chefs militaires à Gaza n’est pas évoqué. En revanche, le projet de normaliser les relations avec l’Arabie saoudite est évoqué ainsi que l’intégration d’Israël dans un réseau régional de sécurité pour contrer la menace posée par l’Iran, sujet largement évoqué par le Premier ministre israélien lors de son entretien sur LCI (Discours de Biden sur un accord sur les otages et un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hamas – The Times of Israël (timesofisrael.com).
- Ce samedi soir 1er juin, 120 000 Israéliens dans la rue à Tel Aviv réclamant un cessez-le-feu et le retour des otages, dont on peut se demander par ailleurs combien sont réellement encore en vie. Il y a des enseignements à tirer d’une démocratie en guerre longue au XXIe siècle que ce soit contre un mouvement terroriste… ou contre une armée étrangère agressant militairement un Etat. Le conflit en Ukraine soulève par exemple nombre de problématiques oubliées depuis la Seconde Guerre mondiale (industrie de défense, économie de guerre, mobilisation mais aussi objection de conscience, éducation à l’esprit de défense…). Les commémorations du 80e anniversaire du débarquement en Normandie seront-elles suffisantes pour nous les rappeler ?
Bonjour
Cette interview me rappelle étrangement l’interview de Bachar par pujadas! Même photo de famille en arrière-plan et même discours: nous sommes la 1ere ligne de défense contre les terroristes qui commettent des attentats chez vous. Alors qu’il me semble qu’il n’y a jamais eu ni syrien ni palestinien lors des différents attentats et attaques commis sur le sol français.
votre commentaire me semble bien excessif et la comparaison induite Bachar Al Assad = Netanyaou bien osée.
Oui, peut-être en effet, il y a des différences: bachar massacre sont propre peuple, tandis Netanyahu massacre le peuple voisin, et côté chiffre aussi on est pas dans la même catégorie (on parle de 300.000 morts civiles en syrie) mais leur motivation reste la même:: garder le pouvoir..
Et surtout je tenais juste à souligner que ce narratif (nous combattons a votre place, nous sommes votre 1ère ligne) est très souvent avancré par nombre de dirigeants politiques ces dernières années pour justifier crimes, répression
et autres atrocités auprès de l’occident! Pratique et imparable. J’aurais pu rajouter les généraux algériens, sadam, moubarak, sisi ou bien même Poutine.
Quant à la photo de famille, en arrière-plan, c’est tellement cliché 🙂…
en effet
Avant de parler de « peuple » il faut considérer d’abord les éléments militaires en jeu, issus des Frères musulmans, d’Al Quaida ou de ISIS que Assad, Netanyahu,Sisi ou Poutine ont « massacré » avec efficacité et nécessité. Les « massacres »de population restent de l’ordre de ceux qu’ils furent pendant la Deuxième Guerre mondiale et en d’autres occasions: des effets collatéraux liés à la nécessité de vaincre.
On notera la répugnance des armées de l’OTAN à mener ce type de guerre en Afghanistan, ce qui donna le résultat final qu’on obtint; l’efficacité des déportations de population menées en Algérie par l’armée française victorieuse; l’efficacité des condamnations à mort massives de frères musulmans en Egypte; l’efficacité des opérations menées en Tchétchénie par Poutine; l’efficacité des opérations syriennes contre ISIS et AlQuaida, il est vrai aidées par la Russie; l’efficacité des opérations à Mossoul avec l’aide occidentale dont le nombre de morts civils en 9 mois fut tout de même important.
Rien à voir avec les bombardements de civils en Normandie il y a 80 ans, ni bien sûr avec la stratégie anticités en Allemagne entre 43 et 45, et bien sûr avec les 12 millions de réfugiés allemands évacués par force de Prusse orientale en 45…
Tout cela pour dire que la recette miracle pour faire des omelettes sans casser les oeufs prônée par des occidentaux sensibles ne peut qu’attirer des haussements d’épaules et des sourires tristes.