Elus, autorités militaires, militaires, civils, anciens combattants, nous étions nombreux ce mardi 24 janvier sur le pont Alexandre III et le long du boulevard qui conduisait aux Invalides afin de rendre hommage à nos camarades tombés en Afghanistan.
Le recueillement et le respect étaient présents, et non l’indifférence. Même les médias nationaux étaient présents et je constate que le journal télévisé de France 2 à 20 heures a bien rendu compte de la reconnaissance de la Nation à ses soldats.
Cela a bien entendu été l’occasion de débattre de notre présence en Afghanistan lors de ce JT. L’émotion des proches des soldats tombés a bien sûr « illustré » le rejet de l’engagement en Afghanistan. Pierre Servent, l’expert « défense » de France 2 était sur le plateau pour donner son avis sur la question.
Il a expliqué les raisons que je partage sur cette présence en Afghanistan. D’abord il ne s’agit pas de donner la victoire aux talibans en se retirant avant l’heure. Il a souligné la bonne formation des soldats afghans par nos forces, enfin le nécessaire respect de ce calendrier pour ne pas donner le signal de la débandade de l’OTAN, ce que je traduis par l’échec. J’aurai néanmoins souhaité que cela ne soit pas un expert qui exprime cette position finalement bien officielle.
En revanche, la veille, Martine Aubry sur Canal +, avec d’autres parents de soldats morts au combat – encore l’opposition entre l’émotion et la raison, avait exprimé avec force du retrait anticipé qui frisait la caricature. Je regrette ce manque de réalisme et de pertinence des arguments qu’elle a évoqués. Il n’y aura pas d’actions civiles possibles en Afghanistan à la place des actions militaires si la sécurité n’est pas assurée par des troupes sur place et par un soutien aux forces locales.
De fait, les opérations reprennent et l’article du Monde de ce mardi 24 est édifiant sur les nouvelles mesures de sécurité. Je me rappelle qu’au Liban en 1982, lorsque nous faisions notre footing, nous étions déjà accompagnés d’une équipe en armes. Nos camarades fidjiens faisaient leur sport avec leur arme individuelle. La confiance a effectivement des limites aujourd’hui que nous avons atteintes.