Le 14 mai 1959, près de Molière dans l’Ouarsenis, l’adjudant Laszlo Tasnady du 1er REP est tué au combat à 32 ans.
Il sert depuis 12 ans à la Légion étrangère. C’est en effet le 8/08/1946 que ce jeune Hongrois, né le 9 février 1927, s’engage. Quittant un pays déchiré, il se donne à la France et trouve sous la grenade à sept flammes une nouvelle famille. Après quelques mois d’instruction, le légionnaire TASNADY rejoint en Extrême-Orient, le 2e REI. Il y restera 3 ans et demi, prolongeant par 3 fois la durée du séjour réglementaire. Dès 1948, son allant et la précision de son tir lui valent une première citation.
Rentré en Afrique du Nord en 06/1950, il en repart volontairement en 12/1950 pour l’Indochine. Sergent depuis peu, il sert au 3e REI. Le 5/04/1951, il se distingue en menant une vigoureuse riposte lors de l’attaque du poste de BEN TAM. Le 27/10, près de VU NONG au TONKIN, il monte une audacieuse manœuvre, permettant la récupération de 3 légionnaires blessés, encerclés par l’ennemi. Une deuxième citation sanctionne son sang-froid et son courage. Au combat de QUANG-LAM, le 5/05/1952, chef de section, il donne la mesure de son talent et assure avec brio la délicate mission de couvrir le décrochage de son unité.
Chaque opération, chaque engagement démontrent ses qualités de combattant et de chef. Le 23/11/1953, il reçoit sa première blessure. En 02/1954, il achève son deuxième séjour en Extrême-Orient, il est Sergent-chef. Sa poitrine s’orne de la Médaille militaire et de 4 citations sur la croix de guerre des TOE. Sous-officier complet, il a trouvé entre deux combats, le temps de préparer et d’obtenir le Brevet d’Arme du 1er degré.
À peine revenu en Algérie, il repart, sur sa demande, en INDOCHINE. Il sert alors au 1er BEP qu’il ne quittera plus. La guerre est finie, rapatrié avec son Bataillon, c’est en ALGERIE qu’il se distinguera à nouveau.
Le 25/07/1955 à AIN ZERGA dans le Constantinois, son audace et son coup d’œil lui valent une nouvelle palme. Avec une équipe de sa section, il réduit une bande, tuant de sa main 8 rebelles. Une deuxième blessure en 09/1955 n’arrête nullement l’élan de ce chef de guerre. Toujours en tête, insouciant du danger. Il n’en oublie pas moins de subir avec succès les épreuves du Brevet d’Arme du 2e degré.
Adjudant le 1/08/1956, chef de section exemplaire, il refuse tout repos. À peine remis de sa dernière blessure, il témoigne d’une rare énergie pour conserver le commandement de sa section au cours d’opérations difficiles. Après l’affaire de SUEZ à laquelle il participe avec son régiment, il accumule les actions d’éclat durant l’année 1957. Mais le 24/09/1957, une troisième blessure témoigne de sa hardiesse.
Le 26/03/1958, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur. 2 citations à l’ordre de l’Armée paraissent au même Bulletin Officiel, une troisième le mois suivant. Le 14/10/1958, une quatrième blessure l’atteint à la tête. Il est à nouveau cité.