Pierre Bockel, né le 3 octobre 1914 à Saint-Amarin. Ordonné prêtre le 24/06/1943 en la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon, il est également Théologien et écrivain, aumônier de la Brigade Alsace-Lorraine auprès d’André Malraux.
Il fait ses années de service militaire et est capturé le 22/06/1940 à Gérardmer. Dès le mois de 08/1940, il décide d’organiser l’Alsace en un vaste réseau de résistance, avec le projet de préparer la reconquête des provinces d’Alsace et de Lorraine annexées par le Troisième Reich. À la suite de cette annexion de fait, il est expulsé d’Alsace avec toute sa famille le 10/12/1940, il rejoint le séminaire universitaire de Lyon, où il poursuit ses études de théologie. Il est ordonné prêtre en la basilique de Fourvière de Lyon le 24/06/1943. La devise qu’il a fait graver sur la patène de sa première messe est « Ut omnes unum sint ! Que tous soient un ! ».
Il est responsable avec Bernard Metz du « Réseau Martial » de la Zone Sud à Clermont-Ferrand où s’était repliée l’Université de Strasbourg. C’est le réseau Martial qui organisa l’évasion du général Giraud en 1942. Il va prendre une part active au sauvetage de plusieurs juifs, qu’ils fussent de sa connaissance ou anonymes. En 09/1942, lorsque Charles Schwed, sa femme, ses enfants, juifs de Colmar, s’étaient réfugiés à Lyon, il n’hésita pas à leur procurer des faux papiers d’identité et leur trouva un refuge. Il protégea de la même façon une famille juive réfugiée à Toulouse et sauva du massacre leurs deux petits enfants.
Il fait partie du réseau qui, autour du jésuite Pierre Chaillet, rédige et diffuse clandestinement depuis 1941 les « Cahiers du Témoignage chrétien », publication clandestine dont la devise est : « Vérité et justice quoi qu’il en coûte ! ». L’influence de ces cahiers dépasse de beaucoup les milieux chrétiens, et certains jeunes, ayant cheminé loin de l’esprit du gouvernement de Vichy, y puisèrent le courage de passer à la Résistance en constituant en 1943 les « Groupes mobiles d’Alsace » dans le Périgord et à Toulouse.
Pierre Bockel et André Malraux se rencontrèrent en 07/1944, alors que prenait forme la brigade Alsace-Lorraine dont l’abbé Bockel allait devenir l’aumônier catholique et André Malraux le commandant. Pierre Bockel date le début de sa grande amitié avec Malraux de leur rencontre au P.C. du général de Lattre de Tassigny. De cette période naîtra entre ces deux hommes une amitié qui ne s’éteindra plus.
Atteint d’un cancer, il décède le 13 août 1995 à l’Hôpital civil de Strasbourg. Il est enterré à Thann.
Il est honoré par l’État d’Israël du titre de « Juste parmi les nations » en 1988.
Il est l’oncle de Jean-Marie Bockel, sénateur du Haut-Rhin et fondateur du mouvement La Gauche moderne. Il est ainsi le grand-oncle du capitaine Pierre-Emmanuel Bockel, mort pour la France le 25 novembre 2019 lors d’un accident d’hélicoptères pendant le déroulement de l’opération Barkhane au Mali.
IN MEMORIAM – Aumônier Pierre BOCKEL, résistant (décédé le 13 août 1995)
A VOS AGENDAS !

Stéphane GAUDIN / THEATRUM BELLI interviendra au 3e colloque national de Souveraine Tech le vendredi 12 septembre au Palais du Grand Large de Saint-Malo "RAVIVER LE LIEN ARMÉE-NATION AUTOUR DE L'INNOVATION TECHNOLOGIQUE".
Il y évoquera une figure historique (oubliée) du lien Armée-Nation en liaison avec l'art, l'innovation et l'industrie de défense.
M&O 287 de juin 2025
