Berty Albrecht – Wild de son nom de jeune fille – est née le 15 février 1893 à Marseille, dans une famille bourgeoise et protestante d’origine suisse.
Après des études classiques à Marseille puis à Lausanne, elle passe un diplôme d’infirmière en 1912.
Après l’armistice de juin 1940, Berty Albrecht entre aux Usines Fulmen à Vierzon et profite de cette situation, dès l’été 1940, pour faire passer la ligne de démarcation à des prisonniers évadés.
Début 1941, elle commence à dactylographier les premiers bulletins de propagande du Mouvement de Libération nationale (MLN) créé par Henri Frenay qu’elle connaît depuis 1934 et dont elle a été la compagne. Elle recrute pour le mouvement les premiers adhérents et collecte les premiers fonds.
En décembre 1941, de la fusion du MLN et du mouvement Liberté de François de Menthon, naît « Combat », qui se développe sous la direction d’Henri Frenay avec la participation active de Berty Albrecht. Poursuivant sa lutte contre les Allemands, elle établit de précieuses liaisons entre les deux zones au profit du mouvement.
Les allées19 et venues dans les bureaux du Commissariat au Chômage attirent l’attention de la Police qui arrête Berty Albrecht une première fois à la mi-janvier 1942 ; relâchée au bout de trois jours, elle est rapidement contrainte à la démission.
L’invasion par les Allemands de la zone sud, le 11/11/1942, risque de compliquer un peu plus encore l’avenir des prisonniers politiques et résistants. Berty Albrecht décide alors de simuler la folie. Envoyée à l’asile psychiatrique de Bron le 28 novembre, elle est libérée par un commando de « Combat » mené par André Bollier, le 23 décembre 1942, grâce également à l’aide de sa fille Mireille et de son médecin traitant.
Refusant de passer en Angleterre, elle reprend immédiatement ses activités clandestines et, au début de février 1943, rejoint Henri Frenay à Cluny.
Arrêtée à Mâcon le 28/05/1943 par la Gestapo au cours d’un faux rendez-vous, elle est torturée et transférée à la prison de Montluc à Lyon puis à Fresnes où elle est incarcérée le 31 mai à 00 h 15 et placée dans une cellule du quartier des droits communs. Echappant ainsi à la surveillance réservée aux « politiques », elle se donne la mort par pendaison dans la nuit.
Le 31 mai 1943, les Allemands font connaître à la Préfecture de Mâcon et à l’ambassade des Pays-Bas à Londres le décès de Berty Albrecht sans que l’on en connaisse, alors, réellement les circonstances. En mai 1945, son corps est retrouvé dans le jardin potager de la prison de Fresnes. Berty Albrecht est inhumée dans la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont Valérien à Suresnes.
• Compagnon de la Libération – décret du 26 août 1943
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre avec palme
• Médaille de la Résistance