IN MEMORIAM – Boris VILDÉ, résistant (fusillé le 23 février 1942)

Boris Vildé est né le 25 juin 1908 à Petrograd (Saint-Pétersbourg). Après la mort prématurée de son père, il émigre avec sa mère et sa sœur et rencontre André Gide venu donner une conférence à Berlin en 1932. Celui-ci lui conseille de quitter l’Allemagne. André Gide lui présente Paul Rivet, directeur du Musée de l’Homme alors qu’il poursuit des études de langues allemande et japonaise à Paris. Il épouse Irène Lot, fille de l’historien Ferdinand Lot, en 07/34 et obtient la nationalité française le 5/09/36. Il obtient un diplôme de langue allemande à la Sorbonne en 1937 et est chargé du département des civilisations arctiques au Musée de l’Homme.

Titularisé le 1/01/39 au Musée de l’Homme, il y prend la direction du département des Peuples polaires. Mobilisé dans l’armée française, il est fait prisonnier par les Allemands le 17/06/40 dans le Jura. Il s’évade et regagne Paris début juillet.

Dès le mois de 08/40 à Paris, il fonde l’un des premiers mouvements de Résistance, qui se désigne comme « Comité National de Salut Public » qui sera ensuite connu sous le nom de « réseau du Musée de l’Homme ». Composé d’intellectuels parisiens et de collègues du Musée de l’Homme, ce groupe est formé au départ par Yvonne Oddon, bibliothécaire du Musée, Boris Vildé et Anatole Lewitsky, autre émigré d’origine russe employé au Musée, également ethnologue et responsable des collections. Mais le groupe s’élargit rapidement.

Des premiers tracts sont édités en 08/40 par le groupe de Résistants du Musée de l’Homme et le premier numéro du journal « Résistance », dont la première page a été rédigée par Boris Vildé, est publié sous la direction de Jean Cassou le 15/12/40. Ce journal de 4 pages aura une portée considérable pour les Français qui refusaient de se soumettre. Entre 12/40 et 03/41, 5 numéros sont distribués, Pierre Brossolette en a écrit le dernier numéro paru le 25/03/41, juste avant le démantèlement du Groupe.

Il rencontre un certain Ameline (Albert Gaveau, agent du capitaine SS Doering) dont il fait son homme de confiance. Le 26/03/41 il est arrêté par la Gestapo sur dénonciation d’Albert Gaveau qui s’avère être un agent double, tandis que d’autres employés du musée (notamment Yvonne Oddon et Anatole Lewitsky) sont arrêtés par la police française sur dénonciation de deux employés du Musée de l’Homme, Fedorovsky et Erouchkovsky. Le procès qui sera appelé par les journaux « l’Affaire du Musée de l’Homme » débute en 01/42 et donnera lieu à 7 condamnations à mort. La peine capitale sera commuée en déportation pour les femmes.

Léon-Maurice Nordmann, Georges Ithier, Jules Andrieu, René Sénéchal, Pierre Walter, Anatole Lewitsky et Boris Vildé, tous membres du réseau du Musée de l’Homme, sont fusillés, le 22 février 1942, par les Allemands au fort du Mont-Valérien.

Il repose au cimetière d’Ivry à côté de ses compagnons, dont Anatole Lewitsky fusillé le même jour que lui.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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