CABON François, né le18 mars 1923 – Guissény (29).
Il est le fils d’un couple d’agriculteurs ayant eu 9 enfants. Il effectue sa scolarité à l’école primaire du Sacré-Cœur à Guissény. Trop jeune pour être mobilisé à la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, il subit l’occupation allemande. Il contracte un engagement volontaire dans la Marine nationale pour 5 ans, en 03/42. Il est formé pour devenir canonnier près de Toulon avant d’être affecté à la défense contre l’aviation de la base navale. L’invasion de la Zone libre par les troupes allemandes provoque le sabordage de la flotte française à Toulon le 27/11/42. Mis en congés d’armistice quelques temps après, il regagne sa commune natale.
Sa date d’entrée dans la Résistance est mal définie à ce jour. Il est probable qu’il intègre l’effectif du Groupement cantonal de Guyssény entre 43 et 44. François Cabon aurait joué un rôle comme agent de liaison pour sa formation. Il intègre les FFI à la constitution des groupes de combat. Mais le dimanche 9/07/44, Auguste Favé, Albert Uguen et François Cabon sont arrêtés à Guissény par l’Armée allemande. Ils sont amenés dans les locaux de Skol ar Groaz, en Kerlouan où s’y trouve également le chef de la section F.F.I de Kerlouan, Roger Bothuan, appréhendé au petit matin. Interrogés plusieurs jours sur place, les prisonniers sont pris en charge par l’Aussenkommando Brest du Sicherheitspolizei-Kommando (S.D).
Sezny Gac évoque la réaction des F.F.I suite aux arrestations :
Prévenu par un voisin, je quitte mon domicile, enfourche ma bicyclette et rejoint le P.C. du Lieutenant Barach Joseph à Coz Castel en Goulven. Je rends compte des arrestations qui viennent d’avoir lieu. Au cours de mon déplacement, j’appris que les quatre prisonniers avaient été conduits à Skol ar Groaz à Kerlouan. Le Lieutenant Barach Joseph décide de monter une opération pour tenter de les libérer. Nous nous apercevons bien vite que les mesures de sécurité prises par l’ennemi ne nous permettent pas d’intervenir.
Les résistants sont alors amenés sur Brest et internés à la prison de Pontaniou. Le 7/08/44, est décrété à Brest l’état de siège en réaction à l’approche des troupes américaines de la ville. Pour faire place nette, les autorités allemandes font vider la prison des prisonniers qu’elle contient encore. Il fait partie des 38 résistants internés à la prison de Pontaniou, vraisemblablement fusillés le 7 août 1944 à Brest. À ce jour, sa dépouille n’a toujours pas été retrouvée.
Porté disparu dans un premier temps, il est administrativement déclaré Mort pour la France. À titre posthume, il est décoré de la médaille Militaire, de la Croix de Guerre 1939-1945, avec palme et de la médaille de la Résistance française en 1960.
Une photo de François figure sous le porche nord de l’église de Guissény et son nom se retrouve sur le monument aux morts des anciens élèves de l’école de Guissény morts pour la France.
A nous le souvenir, à lui l’immortalité !