IN MEMORIAM – Gabriel PÉRI et plusieurs dizaines d’otages (exécutés le 15 décembre 1941)

Le 15 décembre 1941, pendant l’occupation allemande, 75 otages juifs et/ou communistes sont fusillés au mont Valérien, un ancien fort à l’ouest de Paris. Le même jour, 25 autres otages sont fusillés en province.

Gabriel Péri qui déclara la veille : « Que mes compatriotes sachent que je vais mourir pour que vive la France ».

C’est le point d’orgue de la « politique des otages » menée par les Allemands pour tenter d’étouffer la Résistance.

Le 23 décembre 1940, Paris se couvre d’une affiche terrifiante : « L’ingénieur Jacques Bonsergent a été condamné à mort par le tribunal militaire allemand pour acte de violence envers un membre de l’armée allemande. Il a été fusillé ce matin ».

Le jeune homme (28 ans) avait été arrêté six semaines auparavant parce qu’il avait participé à une rixe nocturne avec des soldats. Hitler s’est servi de lui pour lancer un avertissement au maréchal Pétain, qui avait révoqué dix jours plus tôt le vice-président Pierre Laval et refusé d’assister aux Invalides au retour des cendres de l’Aiglon. Jacques Bonsergent peut être considéré comme le premier otage français mais son cas restera isolé jusqu’à l’été 1941.

Les premières exécutions massives d’otages sont intervenues après l’invasion de l’URSS par la Wehrmacht, le 22 juin 1941, quand les communistes français décidèrent enfin de participer à la Résistance.

Cela commence le 21 août 1941 quand, dans le métro parisien, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, futur « colonel Fabien », abat au hasard un militaire allemand. Les Allemands, sur ordre de Hitler, réagissent aussitôt avec la plus extrême brutalité en exécutant des dizaines d’otages extirpés des maisons d’arrêt.

Le 28 septembre 1941, ils publient une ordonnance dite « code des otages » qui fixe le prix du sang pour les attentats dont les auteurs n’auront pas été retrouvés. Ce faisant, ils mettent un terme à la précaire cohabitation pacifique entre l’armée d’occupation et le peuple français et tombent dans le piège tendu par les communistes…

Les Français, en effet, se radicalisent. D’un côté se multiplient les actes de résistance, de l’autre les dénonciations anonymes à la police française ou, pire, à la police allemande, la Gestapo.

L’exécution à Châteaubriant, en Bretagne, le 22 octobre 1941, de 27 détenus communistes va particulièrement choquer l’opinion et faire comprendre aux Allemands le caractère « contre-productif » des exécutions d’otages. Ils les suspendent illico.

Deux ans plus tard, néanmoins, le 2 octobre 1943, ils fusillent en un seul jour 50 détenus du camp de Romainville en réaction à l’assassinat de Julius Ritter, chef du service de la main d’œuvre.

Tandis que se rapproche la fin de la guerre et la défaite de l’Allemagne, les exécutions d’otages reprennent de façon systématique. En quelques mois, près d’un millier d’otages paient de leur vie les attentats commis contre les occupants. Le mont Valérien conserve le souvenir de nombre d’entre eux.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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