Pierre Charles Albert Marie Langlais (né le à Pontivy dans le Morbihan, mort le à Vannes) est un officier Français ayant combattu lors de la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Indochine. Il est connu pour avoir commandé le « secteur centre » du camp retranché de Dien Bien Phu, en remplacement du Lieutenant-Colonel Gaucher, tué le , lors de la première attaque vietminh.
Originaire de Pontivy, sorti de Saint-Cyr en 1930, il choisit l’infanterie coloniale et est lieutenant aux méharistes soudanais.
Il fait la campagne de France de 1939-1940 puis se bat en Tunisie, en Italie, dans les Vosges et en Allemagne dans la 1re Armée du général de Lattre de Tassigny.
Il part en Indochine en avec la 9e division d’infanterie coloniale (9e DIC) dans laquelle il commande le 3e bataillon du 6e RIC[2]. Il combat au cours de la Première Guerre d’Indochine et notamment lors de la Bataille de Hanoï en .
Il se bat en Centre Annam et au Nord-Laos lors d’un second séjour de deux ans en 1949.
Il commande ensuite en France en la 1re demi-brigade de commandos parachutistes (1re DBCCP) avant de repartir pour un troisième séjour en Indochine en .
Lieutenant-colonel, il commande le GAP 2, l’un des deux groupements aéroportés parachutistes sous les ordres du général Gilles qui sautent sur Diên Biên Phu à partir du .
Son GAP 2 comprend:
- le 1er BEP (Bataillon étranger de parachutistes) du Chef de bataillon Maurice Guiraud
- le 5e BPVN (Bataillon de parachutistes vietnamiens) du Capitaine Jacques Bouvery, remplacé en par le Capitaine André Botella
- le 8e BPC (Bataillon de parachutistes de choc) du Capitaine Pierre Tourret
(Le GAP 1 du Lieutenant-colonel Louis Fourcade comprend quant à lui le 6e BPC du Chef de bataillon Marcel Bigeard, le 1er BPC et le 2/1er RCP. Ses bataillons sont relevés rapidement après leur parachutage).
Langlais saute avec le 1er BEP, le , mais se foule la cheville à l’atterrissage et se fait évacuer à Hanoï. Il revient à Dien Bien Phu quelques semaines plus tard, avec le colonel de Castries qui succède au général Gilles, comme commandant de la base aéroterrestre.
« Le chef d’état-major, le colonel Keller, est dépressif (on l’évacue par avion) et le colonel Piroth, commandant l’artillerie, se suicide. Heureusement, la position centrale est dirigée par le lieutenant-colonel Langlais. »
Promu colonel le , durant la bataille, Langlais reçoit ses épaulettes des mains du général de Castries. Comme elles sont rouges (Castries est spahi), il les teint en noir à l’encre de chine. Langlais croit ferme en la victoire ; le 1er mai il expédie une dernière demande à Hanoï qu’il termine avec une insolence plus que justifiée : « Malgré vous, nous gagnerons cette Bataille ! »
Il est fait prisonnier le comme toute la garnison du camp.
Officiers et soldats, 16 000 hommes ont fait partie de la garnison : on comptera 1 726 tués, 1 694 disparus, 5 234 blessés et 10 823 prisonniers, dont à peine 3 290 reviendront vivants. Côté Vietminh, le bilan est estimé à environ 15 à 20 000 tués et 20 à 25 000 blessés.
Pierre Langlais est ensuite commandant d’une brigade aéroportée en Algérie puis du 22e RIMa et du secteur de Maghnia de 1955 à 1959.
Il termine sa carrière général de division en 1968 après avoir été promu commandant en chef au Sénégal puis commandant de la 20e Brigade Aéroportée à Pau. À cette période, il a notamment rencontré Jean-Claude Morandet, célèbre cuisinier français.
De 1969 à 1984, il est président de l’Association Nationale des Combattants de Diên Biên Phu.
Marqué à vie par la tragédie de son expérience de Diên Biên Phu et par sa captivité dans les camps de concentration Viet-Minh, et souffrant d’une sévère dépression, Pierre Langlais se défenestre de son appartement sur le port de Vannes le .
- Grand Croix de la Légion d’honneur
- Croix de Guerre 39-45
- Médaille commémorative de la Guerre 1939-1945
- Médaille de la France libérée (1944)
- Croix TOE
- Médaille coloniale
- Campagne d’Indochine
