Jean Joly, né le 9 août 1920 et mort le 26 mars 2005 à Saint-Denis de la Réunion.
Après des études secondaires au lycée, passées avec son ami Teddy Piat, il part en 1938 pour la Métropole par la mer, afin de poursuivre des études de droit à Paris pendant que son ami, lui, part pour Strasbourg pour étudier l’histoire.
Il décide de gagner Londres, mais sa tentative échoue. Il se retrouve à Marseille, il croise alors la route de son ami d’enfance, Teddy Piat. Celui-ci est bien intégré à la Résistance et c’est grâce à lui que Jean Joly va entrer dans le mouvement Combat. Comme lui, il devient agent de liaison de Jacques Renouvin qui dirige dans ce mouvement les groupes francs.
Ils commencent alors des opérations de diffusion de tracts, de transport de matériels, de sabotage ferroviaire et de libération de prisonniers (notamment Berty Albrecht), mais également des attentats contre les membres de la Gestapo au cours d’opérations. Mais en 1943, la Gestapo infiltre le mouvement auquel ils appartiennent. De nombreux membres du mouvement Combat sont arrêtés, dont Jacques Renouvin. C’est en montant un plan pour libérer le prisonnier, que quelques-uns de ses compagnons, dont font partie Jean Joly et Teddy Piat, sont également arrêtés à la suite d’une dénonciation, dans la nuit du 6 au 7/04/1943.
A l’issue des interrogatoires, Jean Joly et Teddy Piat sont déclarés Nacht und Nebel et seront les 2 seuls Réunionnais déportés de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Avec 64 autres résistants, ils seront déportés au camp n°3 de Mauthausen en Autriche, où ils sont emprisonnés 6 mois à partir du 17/09/43. Les deux Réunionnais se font passer pour des « spécialistes ». Jean Joly est envoyé dans le Kommando de Schwechat, fournissant le constructeur aéronautique Heinkel, à proximité de Vienne, tandis que Teddy Piat ira au Kommando de Gusen. Lorsque le camp est détruit par un bombardement allié, Jean Joly est transféré avec les autres déportés à Florisdorf.
Le camp de Mauthausen est libéré par les Américains le 5/05/1945. Jean Joly, qui fait partie des 4 063 Français libérés du camp, ne pèse alors plus que 37 kg pour 1,86 m. Il est évacué par la Croix Rouge, le 17/05/1945, puis hospitalisé en Allemagne sur l’île de Mainau, dans la propriété du comte Bernadotte de Suède qui y accueille les rescapés français des camps. Après une période de convalescence il sera rapatrié le 14/09/1945 à Strasbourg.
Il sera le seul déporté réunionnais à revenir vivre sur son île natale, en 1951, où il fera toute sa carrière comme directeur de la compagnie d’assurance La Prudence, à Saint-Denis.
Il a également œuvré pour développer la participation des collégiens et lycéens réunionnais au Concours National de la Résistance et de la Déportation.
- Commandeur de la Légion d’honneur il est le premier Réunionnais à recevoir ce grade,
- Commandeur de l’ordre national du Mérite
- Croix de Guerre avec Palme
- Médaille de la Résistance