Léon Gautier est né à Rennes le 27/10/1922. Il est apprenti carrossier lorsque la guerre éclate en 1939. En 02/1940 alors qu’il n’a que 17 ans, il choisit de s’engager dans la marine, la seule arme qui peut l’accepter malgré son jeune âge. Il embarque alors à bord du Courbet qui a pour mission de défendre les ports de Cherbourg et Carentan en tirant sur les convois allemands. Puis le 20/06/1940, le Courbet rejoint l’Angleterre. Apprenant par la radio l’existence d’une troupe française commandée par le Général de Gaulle, il part à Londres le 13/07/1940 avec deux camarades afin de rallier la France Libre.
À partir de 07/1940, affecté sur le navire de commerce le Gallois, il participe à des missions en Atlantique. En 1941, il embarque sur le sous-marin le Surcouf et prend part à des missions en Afrique, au Liban et en Syrie. Puis en 1943, il se porte volontaire pour intégrer les commandos en cours de constitution sous les ordres du commandant Philippe Kieffer. Il subit le dur entraînement des commandos au centre d’Achnacarry en Ecosse pendant plusieurs semaines.
Mis au secret dans un camp une semaine avant le Débarquement tant attendu, le commandant Kieffer prévient ses hommes : « il n’y a peut être pas dix d’entre vous qui reviendront. Celui qui ne veut pas y aller peut très bien ne pas débarquer, je ne lui en voudrai pas ». Ils sont tous restés Au matin du 6 juin 1944, Léon Gautier débarque sur les 1 kilomètre 800 de plage de Colleville-sur-Orne avec ses 176 compagnons du n° 4 Commando. Leur mission : prendre le central téléphonique et le casino de Ouistreham, puis rejoindre les hommes de la 6e Airborne aux ponts sur le canal et l’Orne. Au soir du 6 juin le Commando a rempli ses objectifs mais il a perdu un quart de ses effectifs.
Il participe à la totalité de la bataille de Normandie, soit 78 jours sans jamais être relevé. Les combats continuent ensuite dans l’Eure. Fin août, les Allemands passent la Seine. Les commandos sont alors rapatriés sur l’Angleterre.
Démobilisé, il épouse Dorothy Banks, une britannique, rencontrée en Angleterre et avec laquelle il s’était fiancé en 1943 avant son départ pour la Normandie. Il travaille en France dans une entreprise de carrosserie puis en Angleterre, au Cameroun et au Biafra pour le Comptoir français d’Afrique occidentale pendant sept ans. Après avoir repris des études, il achève sa carrière professionnelle dans l’Oise dans l’expertise automobile.
Il vivait depuis de nombreuses années à Ouistreham, à quelques km de l’endroit où il a débarqué. Il s’occupait activement de la gestion du Musée du n° 4 Commando et de l’Amicale des anciens du Commando Kieffer dont il fut le président. Infatigable militant de la mémoire, il témoignait de façon très régulière et fournit aux très nombreux scolaires qu’il rencontra un magnifique exemple de courage et d’engagement citoyen.
A nous le souvenir, à lui l’immortalité !
IN MEMORIAM – Léon GAUTIER, dernier survivant du commando Kieffer (décédé le 3 juillet 2023)

M&O 287 de juin 2025
