Henri Tourtet est né le 21 juillet 1899 à Montélimar dans la Drôme. Son père, officier de carrière, est, comme son fils aîné, tué au front en 1916.
Sans hésiter, Henri, entré très jeune à l’école d’enfants de troupe de Montreuil-sur-Mer, s’engage au 23e RI en 03/1917. Caporal en 01/1918, Sergent en février, il est blessé par balle, le 18/07/1918, à Ancienville dans l’Aisne et reçoit une première citation. En 10/1923, il est nommé Lieutenant et envoyé au Maroc, au RIC du Maroc puis au 8e RTC. En 25, il passe au 13e RTS. Il se distingue pendant la campagne du Rif comme chef de section et obtient une nouvelle citation faisant état de son courage et du « plus parfait mépris du danger qu’il n’a cessé de montrer au cours du combat ».
Il séjourne ensuite pour les besoins du service dans plusieurs pays d’Afrique (Algérie, Sénégal, Guinée). Il participe à la campagne de France, prend part aux opérations de la VIIe Armée du 5 au 24/06/1940 et, faisant preuve de courage et d’endurance, est cité à l’ordre du Régiment. Le 11/06 il est blessé par éclats d’obus à Versigny dans l’Oise, refuse d’être évacué, et remplace son chef de bataillon tombé au combat et ramène ses hommes en bon ordre.
Envoyé à Fréjus en 08/1940, il refuse la défaite et la Révolution nationale promise par Vichy et s’arrange pour ne pas avoir a prêter serment au maréchal Pétain. Par représailles, il est muté aux Antilles deux mois plus tard en qualité de substitut du juge d’instruction près le Tribunal militaire de Fort de France en Martinique. En 09/1941, il est promu chef de bataillon ; en décembre il est envoyé en Guyane et rappelé à Fort de France en 01/1942 par l’amiral Robert, gouverneur vichyste des Antilles, qui connaît les idées gaullistes du Commandant Tourtet et entend bien le surveiller.
Tourtet, sans commandement, reste en Martinique jusqu’aux événements de libération de l’île auxquels il prend une part décisive. Promu Lieutenant-colonel en 12/1943, il prend la tête du 5e BM Antillais qu’il a formé et, en 04/1944, part pour la France via l’Afrique du Nord.
En 04/1945, le BMA n° 5 est envoyé sur le front de l’Atlantique pour participer aux combats de réduction de la poche de Royan. Le 15/04, il reçoit l’ordre de prendre en 48 h les villages de Didonne et Saint-Georges de Didonne. Les deux objectifs tombent en quelques heures. Le Lieutenant-colonel Tourtet se livrant alors à une inspection des lieux, s’avance à la sortie de Saint-Georges de Didonne pour observer de plus près les dernières défenses de Royan ; c’est à ce moment là qu’il est tué avec plusieurs de ses hommes par des éclats d’obus.
Il a été inhumé à la nécropole nationale de Retaud en Charente-Maritime.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 28 mai 1945
• Croix de Guerre 14/18
• Croix de Guerre 39/40
• Croix de Guerre des TOE
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Croix du Combattant
• Croix du Combattant Volontaire
• Médaille Coloniale
• Médaille Commémorative de la Grande Guerre
• Médaille de la Victoire
• Médaille de la Paix du Maroc
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
• Chevalier de l’Etoile Noire (Bénin)