Paul JOURDIER est né le 20 octobre 1907 à Nevers et décédé le 02 avril 1995 à Neuilly-sur-Seine. Il a été inhumé au cimetière de Verneuil (Nièvre). Il est l’un des trente premiers Compagnons de la Libération.
Son père, officier d’active, a été tué en 1914, tout comme un de ses frères en 1918. Il entre à Saint-Cyr en 1925 et en sort en 1927 pour faire carrière dans la cavalerie. Il est nommé sous-lieutenant le 1/10/1927. Il est affecté en 1928 au 12e RC. Le 1/10/1929, il est promu Lieutenant et se porte volontaire pour le Maroc qu’il rejoint le 18/02/1930.
En 04/1938, il est affecté à sa demande aux Troupes du Levant et rejoint le 8e Groupe d’Automitrailleuses à Damas. Il est promu Capitaine le 25/03/1939. Le 15/04/1939, il prend le commandement du 1er Escadron du 1er RSM qui stationne à Beyrouth. Le 30/06/1940, refusant l’armistice, et sans avoir connaissance de l’appel du Général de Gaulle, il franchit la frontière de Palestine entraînant derrière lui les volontaires de son escadron pour rejoindre les Britanniques.
Le 2/01/1941, à Umbrega, il engage le combat avec son escadron contre un parti italien plusieurs fois supérieur en nombre à qui il inflige de lourdes pertes. Lors de ce combat, les Spahis livrent la dernière charge au sabre de la cavalerie française et apportent à la France Libre son premier succès terrestre face à l’ennemi.
Il est promu Chef d’escadrons le 25/02/1941. Au printemps 1942, dotés de moyens disparates, ils participent à la campagne de Libye au sein de la 8ème Armée britannique. Le GRCA est alors scindé en deux Groupes de Reconnaissance autonomes. Durant tout l’été 1942, dans la situation dramatique créée par l’avancée ennemie jusqu’à 200 kilomètres du Nil, déploie-t-il inlassablement son énergie pour équiper les Spahis en matériels modernes dont il fait renforcer l’armement, les rassembler et les organiser en un régiment de reconnaissance à 2 escadrons d’automitrailleuses et un escadron d’autocanons.
Il permet ainsi à la France Libre de disposer de son premier régiment blindé qui prend le nom de 1er RMSM. il quitte le commandement de ses Spahis le 23/09/1942, veille de la création de ce régiment, dont deux escadrons prendront part, le mois suivant, à la bataille d’El Alamein. Il prend alors le commandement du Groupe d’Escadrons Légers Nord Syrie à Alep. De 11/1943 à 06/1945, il est chef du cabinet militaire du Résident Général de France en Tunisie. Promu Lieutenant-colonel le 25/06/1945, il termine sa carrière active en 1961.
Il laisse à ceux qui ont servi sous ses ordres le souvenir d’un chef ferme et décidé, jamais pris de court par les événements, accordant à ses subordonnés le maximum d’initiatives et les couvrant chaque fois qu’ils en faisaient preuve.
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 1er février 1941
• Croix de Guerre 39-45 avec palme
• Croix de Guerre des TOE avec palme
• Croix du Combattant
• Médaille Coloniale avec agrafes « Maroc », « Sahara », « Erythrée », « Libye »
• Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et Maintien de l’Ordre en AFN
• Mention in a Despatch (GB)
• Commandeur du Ouissam Alaouite (Maroc)
• Officier d’Orange Nassau (Pays-Bas)
• Commandeur du Nicham Iftikhar
IN MEMORIAM – Lieutenant-colonel Paul JOURDIER, compagnon de la Libération (décédé le 2 avril 1995)

M&O 287 de juin 2025
