Né le 30 octobre 1926 à Roubaix, orphelin de mère à deux ans, issu d’une famille de 11 enfants, Paul Brunbrouck fut scout et 1er C.P. de la Panthère à la 2e Wattrelos près de Lille, jusqu’en 1942. Il entre à Saint-Cyr en 48 (promotion « Général Frère » 1948-50).
Après l’École d’application de l’artillerie, il est affecté en Tunisie début 01/1952. Promu lieutenant en 10/1952, il part en Indochine fin 1952. Affecté au 2/4e RAC 2e groupe du 4e régiment d’artillerie coloniale, au Tonkin, en 01/1953, il est très vite distingué par son chef de corps. Il reçoit sa première citation en 06/1953 avec la Croix de guerre Théâtres d’Opérations Extérieures (TOE). Le poste d’officier de tir à la 4e batterie lui est donné en 11/1953. Sa batterie, restée dans le delta tonkinois quand le 2/4e RAC est aérotransporté à Diên Biên Phu vers Noël, rejoint le groupe en 02/1954.
Il est un des grands soldats de la bataille de Diên Biên Phu. Dans la nuit du 30/03/1954, sa batterie d’obusiers de 105, servie par des Africains est en poste sur Dominique. 2 régiments Viet-Minh de la division 312 du Bô Dôi (environ 4 000 hommes) montent à l’assaut de la position. À 2 reprises, Brunbrouck, refuse de détruire ses canons. Soutenue par la 12e compagnie (lieutenant Filaudeau) du 3e régiment de tirailleurs algériens, et une section de mitrailleuses quadruples de 12.7, sa batterie, tirant à tir direct, fait une effroyable boucherie de ses adversaires.
Si le Lieutenant BRUNBROUCK n’avait pas tenu et s’il avait détruit ses canons, comme il en avait reçu l’ordre, une heure après son repli, les Viêts venaient border la Nam Youm et rien ne les empêchait de capturer le P.C. du Général de CASTRIES.
Le Lieutenant et ses « Bigors » ont sauvé Diên Biên Phu le 30/03, 38 jours avant la date terrible du 7 mai, jour de reddition finale. Ce sont 80 canonniers africains, encadrés par des européens, qui ont arrêté les vagues d’assaut de la 312e division Viêt-minh. Il a aussi obligé Giap à refaire ses plans, à modifier ses attaques. Les assauts Viêts du 30/03 devaient lui apporter une victoire totale. Ils ont coûté si cher que désormais, tout au long du mois d’avril, les Viêts renonceront aux grandes offensives, leur substituant une guerre d’usure et de tranchées qui, finalement, aura raison des défenseurs épuisés.
Le 31/03, en matinée, alors que les Viêts pansent leurs blessures, Brunbrouck repliera sur ordre sa batterie sur une position plus centrale (Claudine). Le PC du camp retranché lui fait savoir qu’il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur. Le 13 avril 1954, il est tué au combat d’un éclat d’obus.
Il aurait dit : « Pour moi, France n’est pas un vain mot, et ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort ».
- Chevalier de la Légion d’honneur
- Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures avec palme et étoile d’argent
- Médaille coloniale
- Médaille commémorative de la campagne d’Indochine
La promotion 2004-2007 de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr porte son nom.
