Marcel Jeulin est né le 3 février 1921 à La Trimouille dans la Vienne.
Orphelin à l’âge de 9 ans, il est recueilli par sa nourrice et, après le certificat d’études apprend le métier de forgeron à Saint-Cyr sur Loire.
Employé aux ateliers de la SNCF, il s’engage à Tours pour la durée de la guerre en devançant l’appel le 7/10/1939. Affecté au 49e Bataillon de Chars, il participe à la campagne de France au cours de laquelle il est blessé devant l’ennemi le 25/05/1940 et évacué. La semaine suivante il est nommé caporal. Démobilisé le 27/07/1940 après avoir reçu la Croix de Guerre, il se retire en Indre-et-Loire.
N’acceptant pas la défaite, il se lance tout seul dans la résistance active. Il organise sans aucun contact extérieur un groupe de résistance avec quelques camarades sûrs et des moyens de fortune. Après avoir fait évader des prisonniers politiques du fort de Haam dans la Somme, il attaque et fait sauter un train allemand à Saint-Pierre-des-Corps, en Indre-et-Loire.
Ayant tué une sentinelle allemande, il est dénoncé, arrêté à son travail aux ateliers de la SNCF à Tours, et incarcéré à la prison de Tours le 16/09/1942. Le 23/12/1943, après avoir fabriqué un passe, il parvient à s’évader avec un agent gaulliste du BOA, Paul Jourdain qui est déguisé en avocat. Pourchassé par la Gestapo, Marcel Jeulin poursuit néanmoins ses activités de résistant à Paris avec Jourdain et Alfred Bernard, fondateur du groupe « Rabelais ».
A compter du 1/01/1944, il est enregistré comme chargé de mission de 3e classe des Forces françaises libres, agent P2 (clandestin) du réseau Galilée, affecté au BOA de la région M. Sous l’alias de Galilée 15, Jeulin devient lieutenant et garde du corps de Jean-François Clouet des Pesruches, chef du BOA de la région M (Normandie, Bretagne, Anjou).
Il participe ensuite, le 10 avril, à la tentative d’évasion de l’hôpital allemand de la Pitié de Brigitte Friang, secrétaire de Clouet des Pesruches, blessée par la Gestapo lors de son arrestation le 21 mars. L’opération échoue et il abat dans sa fuite un agent des RG dans les couloirs du métro.
Il reprend à nouveau ses activités quand, le 20 mai 1944, après avoir été dénoncé, il voit le domicile de l’épouse du secrétaire d’État au ravitaillement, François Chasseigne, où il est hébergé avec Alfred Bernard, rue Michel Bizot, dans le 12e arrondissement, cerné par une soixantaine d’agents de la Gestapo et de la Milice ; un Allemand frappe à la porte, Marcel Jeulin lui ouvre et l’abat. Bien que blessé, il tente de dissimuler Alfred Bernard. Monté sur les toits, Marcel Jeulin pense pouvoir échapper à ses poursuivants quand il est abattu d’une balle en pleine tête.
Marcel Jeulin est inhumé au cimetière de Tours en Indre-et-Loire.
- Chevalier de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération
- Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
- Médaille de la Résistance