11 janvier 1952, Mort du général de Lattre de Tassigny (né le 2 février 1889), héros de la seconde guerre mondiale et maréchal de France à titre posthume.Sorti de Saint-Cyr dans la cavalerie, le lieutenant de Lattre reçoit en 1914 sa première blessure : un coup de lance de uhlan en pleine poitrine. Passé dans l’infanterie en 1915, il termine la guerre avec quatre blessures et huit citations. Il sert ensuite au Maroc, se distingue à la guerre du Rif en 1925 et entre à l’École de guerre d’où il sort major de sa promotion. Il commande le 151e RI, à Metz, tandis que Charles de Gaulle commande le 507e RCC dans la même garnison.
En 1939, de Lattre est le plus jeune général de l’armée française. À la tête de la 14e division d’infanterie, il combat du 15 mai au 15/06/40 à Rethel, sur l’Aisne et sur la Loire. Après l’armistice, il fonde à Opme, sur le plateau de Gergovie, sa première école de cadres. Il en fonde une autre à Salambo, en Tunisie, quand il y est envoyé comme commandant supérieur des troupes, ainsi qu’à Montpellier en 1942, lorsqu’il y commande la 17e division militaire. Le 8/11/42, prévoyant le déferlement prochain des troupes d’occupation sur la zone libre, il part en dissidence avec quelques troupes. Arrêté, condamné à dix ans de prison, il s’évade le 2/09/43 de la prison de Riom, prend le maquis, parvient à Londres, puis à Alger où il reçoit le commandement de l’armée qui, débarquant en 08/44 en Provence, remonte les vallées du Rhône et de la Saône, libère Colmar et, après avoir franchi le Rhin conquiert Karlsruhe et Stuttgart ; il est envoyé à Berlin pour signer l’acte de capitulation de l’Allemagne.
Nommé commandant en chef de l’armée d’occupation française en Allemagne puis inspecteur et chef d’état-major général de l’armée, celui que ses hommes ont surnommé « le roi Jean » veut faire de l’armée nationale une « grande école de jeunesse ».
Mais la situation s’aggravant en Indochine, de Lattre accepte de prendre le commandement des forces françaises auxquelles il rend un « moral de combat » pour résister à l’offensive d’hiver du Viêtminh. Au printemps de 1951 au sud du delta tonkinois, de Lattre perd son fils unique Bernard, tué le 31 mai à la tête d’un escadron vietnamien. Mais il a rétabli la situation du corps expéditionnaire et organisé une armée nationale vietnamienne. Au cours de l’été, il tente, avec un succès limité, de faire comprendre aux États-Unis que la guerre d’Indochine prolonge celle de Corée et mérite le même effort. En octobre 1951, il gagne encore deux batailles, mais, miné par un cancer, il consent à être hospitalisé à Paris où il meurt le 11 janvier 1952. Au cours de funérailles grandioses, il est élevé, à titre posthume, à la dignité de maréchal de France.