Pierre Wallerand est né le 5 decembre 1912 à Guillaucourt. Il faisait partie du célèbre commando Kieffer, du nom de son chef, seule unité française incorporée à l’armée britannique. 177 de ses membres débarqueront sur les plages normandes aux côtés des Alliés à Sword Beach et Ouistreham.
Pierre Wallerand n’en était pas : il est mort six mois plus tôt, dans la nuit du 24 au 25 décembre 1943 alors qu’il était en mission avec 5 autres commandos sur une plage de Petit-Fort-Philippe dans le Nord. Il venait d’avoir 31 ans.
Sergent-chef d’infanterie, responsable d’une section de mitrailleurs plus précisément. En 1940, il fait partie des troupes françaises qui participent à la Campagne de France. Mais c’est la débâcle. Il est démobilisé par les Allemands. Dans son livre Bérét vert, le commandant Kieffer écrit : « Après une campagne de France exemplaire sanctionnée par une croix de guerre et la médaille des blessés, il est démobilisé le 30 novembre 1942 par les Allemands et déclare se retirer à Agen. Il aurait pu, comme beaucoup d’autres, couler des jours meilleurs, mais il n’était pas homme à supporter le joug, à accepter sans révolte que le sol de la patrie soit sous la botte allemande et le 6 janvier 1943, il franchit la frontière espagnole. Le 8 mars 1943, Pierre est à Gibraltar. »
C’est de là qu’il partira pour l’Angleterre rejoindre les FFL sous le matricule 267 FN 43. Il est affecté à la caserne Surcouf à Londres où il est promu maître fusilier. En avril de la même année, il demande à s’engager dans les commandos marins. Et doit pour cela suivre un entraînement intense à Achnacarry dans les montagnes d’Écosse. Un entraînement surhumain que le Picard réussira. Lui qui peut désormais porter le fameux béret vert, est affecté au 1er Bataillon des fusiliers marins commandos, le fameux commando Kieffer.
À partir de l’hiver 1943, la mission de ces forces d’élites se précisent : les commandos marine ont la mission d’aller tester les forces allemandes en faisant des raids. Il y a eu énormément de raids qui ont été réalisés avant 1944 pour justement préparer le débarquement.
Dans la nuit de Noël 1943, il est envoyé en raid sur Gravelines (Nord) pour évaluer les défenses allemandes en vue du Débarquement. Mission réussie, le commando tente de regagner la mer mais leur vedette prend l’eau. Pierre Wallerand décide de nager jusqu’à l’embarcation pour demander du secours. Il succombe de fatigue et de froid le 25 décembre 1943, il avait 31 ans. Son corps est retrouvé le 31 décembre 1943.
Inhumé comme soldat inconnu au cimetière de cette commune, il est identifié après la Libération avant d’être inhumé au cimetière communal de Cerisy. Un monument à sa mémoire a été érigé dans son village natal de Guillaucourt.