L’un des quatre derniers poilus de la première guerre mondiale, René Riffaud, est décédé, le 15 janvier, à l’âge de 108 ans. Résident d’une maison de retraite de Tosny, dans l’Eure, il avait été récemment hospitalisé en raison de la dégradation de son état de santé.
René Riffaud avait été le seul survivant de la “der des der” présent sous l’Arc de Triomphe, à Paris, en compagnie de Jacques Chirac le 11 novembre 2006. Il avait pris place sur une chaise roulante au premier rang des anciens combattants, face à la flamme. A l’issue de la cérémonie, Jacques Chirac s’était penché vers lui et l’avait salué « avec amitié, affection et respect ». Le vieux monsieur, toujours vif d’esprit avait répondu qu’il le remerciait et qu’il le félicitait pour son action, ajoutant « vous représentez le monde pour nous ». Le chef de l’Etat s’était enquis du vétéran, lui demandant s’il n’avait pas froid, avant de se reprendre : « vous en avez vu d’autres ».
« J’espère vous voir encore longtemps com e ça, dans cette forme », avait lancé Jacques Chirac avant de prendre congé. « Ca fait chaud au cœur », avait répliqué René Riffaud.
L’homme n’avait même pas demandé sa carte de combattant et ne figurait pas début 2006 sur la liste des derniers poilus. “Il considérait avoir fait son devoir et n’avoir rien à demander“, explique Laurence Berthaud, sa petite-fille qui l’avait incité à reconsidérer sa position “pour sa descendance“. “L’erreur” fut finalement réparée en avril 2006 avec la remise officielle de la carte par le ministre délégué aux anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, qui avait alors dit son “émotion” de faire entrer René Riffaud “dans le cercle très fermé des sept derniers poilus“.
Mobilisé le 16 avril 1917, René Riffaud avait intégré l’armée d’Afrique comme soldat de 2e classe au sein de la Manouba, anciennes écuries du bey de Tunis. Après avoir servi dans différents régiments, il se retrouve dans les Ardennes fin 1918. Réformé en 1919 pour tuberculose pulmonaire, il est réintégré la même année dans l’artillerie coloniale avant d’être définitivement réformé en 1924. En 1933, il crée une entreprise de construction de moteurs électriques à Colombes, où il passe le reste de sa vie.
Michèle Alliot-Marie a fait part de sa “tristesse” et a salué en René Riffaud “une personnalité”. “Quand on pense à l’âge qu’avait ce poilu quand il a participé à la Grande Guerre ça doit aussi amener les jeunes à réfléchir sur ce qu’ils font pour leur pays”, a estimé la ministre.
Lazare Ponticelli, le dernier poilu français vivait au Kremlin-Bicêtre et s’est éteint le 12 mars 2008 à l’âge de 110 ans. Un mois avant, le 4 février 2008, il accordait à la Région Île-de-France, pour une publication sur la Première Guerre mondiale destinée aux lycéens, ce qui serait sa dernière interview. L’occasion de délivrer une fois encore un message de paix.
IN MEMORIAM – Poilu René RIFFAUD (décédé le 15 janvier 2007)
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