IN MEMORIAM – Renée BUXEUIL, résistante-déportée (décédée le 24 septembre 2021)

Renée Moreau naît à Buxeuil dans la Vienne le 23 septembre 1919. Elle est la troisième des quatre filles d’une famille modeste.

Elle obtient son certificat d’études mais la condition modeste de sa famille l’entraîne à devenir employée de maison, puis vendeuse à Paris. Elle revient ensuite dans sa région d’origine pour travailler à la Manufacture d’armes de Châtellerault.

Sous l’Occupation, elle entre dans la Résistance, sur l’invitation de sa collègue et amie Léone Jamain. Elle fait partie de l’O.S., qui devient plus tard les FTP. La Résistance s’organise lors de réunions secrètes à la Manufacture (« la Manu »), et se matérialise d’abord par l’élaboration et la diffusion de tracts auprès de la population. Les tracts qu’elle contribue à diffuser appellent à prendre part et à soutenir la Résistance.

Son groupe participe aussi à héberger d’autres résistants, et à les approvisionner en faux papiers d’identité, en provisions et en cartes de ravitaillement, qui sont subtilisées à la mairie. Elle prend part également aux sabotages dans la région, ainsi qu’à l’édition d’un journal clandestin diffusé après du personnel de la Manufacture, le Manuchard libre.

Elle est l’une des organisatrices de la grande manifestation du personnel de la Manufacture le 26/11/1942. Cette manifestation réunit entre 1 800 et 2 000 manifestants se ressemblant dans la cour, entonnant la Marseillaise malgré la présence de mitrailleuses allemandes, et protestant notamment contre l’envoi de travailleurs en Allemagne. Ils obtiennent partiellement gain de cause.

Mais elle est dénoncée, et arrêtée le 17/03/1943 en même temps que 14 de ses camarades. Incarcérée à la prison de la Pierre Levée, à Poitiers, elle est battue au cours de nombreux interrogatoires, comme ses camarades. Elles sont transférées le 27/03/43 à Romainville près de Paris puis à Compiègne le mois suivant et déportées en Allemagne, dans le camp de Ravensbrück. Elle y découvrent la dure réalité des camps, avec des femmes squelettiques et des charrettes de cadavres.

Elle est tondue, nantie du matricule 22465, et affectée au kommando de Neubrandenburg, où elle subit le travail forcé sous les coups et les privations. En 04/1945, l’Armée rouge approche et les SS donnent l’ordre d’évacuation du camp. Après 3 jours de marche sans manger ni boire, elle s’évade avec quelques autres, leur groupe réussit à s’alimenter dans un champ puis rejoint des prisonniers de guerre français qui les cachent et les nourrissent. Elles retrouvent ensuite les troupes alliées.

Lorsqu’elle revient à Châtellerault le 23/06/1945, elle ne pèse plus que 38 kg. Elle retrouve la santé, puis reprend son travail à la Manufacture.

Elle adhère à la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, et en devient la secrétaire départementale.

Elle reçoit la Légion d’honneur, la Médaille militaire et la Croix de guerre.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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