7 avril 451 : Attila pille Metz.
L’ancienne capitale des Médiomatriques, Divodurum Mediomatricorum, est une ville gallo-romaine prospère au Bas-Empire, qui bénéficie de la proximité de Trèves, capitale des Gaules depuis 297. Pillée par les Alamans en 253, Divodurum s’est dotée de remparts avant la fin du IIIe siècle, lui permettant de résister aux Vandales en 352 et 406. En 451, les troupes d’Attila, qui stationnent en Pannonie, remontent le Danube, franchissent le Rhin et déferlent sur la Gaule Belgique.
Au printemps 451, les Huns assiègent l’antique Mettis qui résiste, à l’abri de ses remparts du IIIe siècle. Pendant le siège, les troupes d’Attila vivent sur le pays, ravageant et pillant les domaines ruraux et les bourgades de la région. Le , veille de Pâques, un pan de la muraille sud s’effondre, laissant pénétrer les assiégeants, qui pillent et incendient la ville et massacrent les habitants. Le pillage de la cité dure plusieurs jours. La plupart des habitants sont asservis ou fait prisonniers, comme l’évêque Auctor ou Livier de Marsal. Seul l’oratoire de Saint-Étienne, future cathédrale, aurait échappé à la destruction.
Metz mit probablement du temps pour se relever de ce désastre, qui annonçait aussi de nouvelles invasions. Quant aux Huns, défaits aux champs Catalauniques peu de temps après, par le général romain Aetius, ils repassent le Rhin et laissent le champ libre aux Francs, qui s’installeront durablement dans la région.
7 avril 1364 : Prise de Mantes par Du Guesclin
Le roi Jean le Bon, parti pour Londres à la fin de 1363, le dauphin Charles, duc de Normandie, prend la régence et décide, au début de l’année 1364, d’entamer une campagne de reconquête et charge le maréchal de Boucicault d’aller rejoindre Bertrand Du Guesclin qui assiège le château de Rolleboise et de reprendre Mantes et Meulan aux mains du roi de Navarre, Charles le Mauvais.
Louis, duc d’Anjou, Bertrand Du Guesclin, Jean III de Châlon, comte d’Auxerre, Antoine, sire de Beaujeu, assiégeaient Rolleboise depuis quelques semaines au moment où le maréchal de Boucicault, arrivant par Saint-Germain-en-Laye, apporte l’ordre du roi exigeant de s’emparer à tout prix de Mantes et de Meulan aux mains de Charles le Mauvais.
Afin de ne pas lever le siège de Rolleboise, les deux capitaines imaginent un stratagème.
Le , Boucicault se présente à l’une des portes de Mantes à la tête de 100 chevaux seulement. Il fait semblant d’être poursuivi par les brigands qui occupent le château de Rolleboise et prie instamment les gardiens de lui donner l’entrée dans l’enceinte.
Ceux-ci consentent à ouvrir la porte, et Bertrand, qui s’est posté dans le voisinage avec ses Bretons, profite de cette circonstance pour pénétrer dans Mantes dont il se rend maître et qu’il met au pillage.
Une variante indique que Bertrand Du Guesclin, déguisé en vigneron, réussit à s’introduire dans la ville et après s’être rendu maitre des barrières et de la porte fait pénétrer l’ensemble de ses troupes dans la ville.
7 avril 1803 : mort du général Toussaint Louverture (Fort de Joux – Doubs).
Esclave dans une plantation de Saint Domingue (Haïti), Toussaint est repéré par son maître pour son intelligence hors norme. Il apprend à lire et prend des responsabilités importantes dans la gestion de la propriété avant d’être affranchi à l’âge de 33 ans. Lorsque les esclaves se révoltent à Saint Domingue, Toussaint, pour fuir la répression française, rallie les forces espagnoles qui occupent la partie Est de l’île. Formé au commandement par les Espagnols, il est nommé général et remporte de nombreuses victoires. Déçu par ces derniers, il accepte de servir la République qui abolit l’esclavage et se met aux ordres des Commissaires fraîchement débarqués de Paris. En quelques mois, Toussaint bat les Espagnols (1794) puis à l’usure, oblige les Britanniques à renoncer (1798) à leurs prétentions. La République le nomme général de division. Voulant émanciper son pays, Toussaint fait repartir l’économie et dirige brillamment le pays mais grisé par le pouvoir et brûlant les étapes, il commet l’erreur de proclamer une constitution autonomiste (1801) : Bonaparte envoi l’expédition de St Domingue (1802) pour faire rentrer dans le rang ce général. Après quelques combats et massacres de part et d’autre, Toussaint est arrêté et incarcéré dans l’austère fort de Joux où il meurt un an plus tard, supportant mal les conditions de cette « petite Sibérie française ».
S’agissant de l’abolitionnisme et de l’émancipation personnelle des Noirs, son action semble avoir été quelque peu mythifiée. Parmi les travaux les plus récents, certains historiens (Jacques de Cauna, Philippe Girard, Jean Louis Donnadieu) font apparaître par leurs recherches les aspects contradictoires du personnage, lequel exploita des plantations esclavagistes, ne rechercha pas toujours la libération effective des travailleurs noirs et fut adepte d’un pouvoir pour le moins autoritaire (Constitution de Saint-Domingue de 1801). Il est difficile de faire apparaître a posteriori le maître d’esclaves qu’il fut un temps, comme le chantre de l’émancipation noire, comme il est quelquefois présenté. Son action fut autre, notamment au niveau des concepts, tels que la promotion théorique de l’égalité entre les hommes, et le décolonialisme.
7 avril 1893 : naissance d’Allen Dulles (CIA)
Allen Welsh Dulles, né le à Watertown (New York) et mort le à Washington, est un avocat, diplomate et une personnalité du monde des renseignements américain, premier directeur civil de la Central Intelligence Agency. En fonction du au , il est également l’un des sept membres de la commission Warren, laquelle est chargée d’enquêter sur l’assassinat de John F. Kennedy.
Frère cadet de John Foster Dulles, secrétaire d’État des États-Unis durant la présidence de Dwight D. Eisenhower et actionnaire principal du géant United Fruit Company (société bananière influente dans les républiques bananières d’Amérique latine), Allen Dulles reste un personnage très controversé. Il a été limogé brutalement par John F. Kennedy, le , à la suite du désastre de la baie des Cochons (Cuba), ce qu’il n’a jamais pardonné.
Sa carrière au sein de l’administration américaine fut émaillée de conflits d’intérêts personnels et familiaux plus ou moins importants, dus à sa participation et à celle de son frère, John Foster, aux opérations de grands groupes industriels internationaux.
7 avril 1930 : Saint-Exupéry est fait chevalier de la Légion d’honneur.
Au titre de l’aviation civile. Il est promu au grade d’officier de la Légion d’honneur en 1939.
7 avril 1942 : bombardement germano-italien massif de Malte.
L’île britannique est le pivot stratégique en Méditerranée et gêne beaucoup les ravitaillements de l’Afrikakorps en Cyrénaïque. Les Allemands tentent de la détruire de 1941 à 1943, lançant 1 700 raids aériens contre l’île. L’opéra royal de La Vallette est entièrement détruit le 7.
Malte est une des zones les plus bombardées de la Seconde Guerre mondiale, il est tombé plus de bombes sur Malte que pendant toute la bataille d’Angleterre. Le nombre de maisons détruites ou endommagées a été estimé à 85% pour Il-Furjana , 80% à L-Isla, 75% à Ħal Kirkop et La Valette, 70% à Ħal Luqa, Il-Kalkara et Bormla, 65% à Il-Birgu et 60% à Il-Gżira, au total les destructions s’élèveraient à environ 30 000 bâtiments. Entre le et le , les pertes civiles s’élèvent à 1 190 tués plus 296 morts de leurs blessures et 54 portés disparus présumés morts soit 1 540 morts dont 703 hommes, 433 femmes et 404 enfants, auxquels s’ajoutent 1 846 blessés graves et 1932 plus légèrement blessés soit 3 778 blessés.
7 avril 1945 : échec japonais de l’opération Ten Go. (entre Kyushu et Ryukyu).
Dans une tentative désespérée pour ralentir l’avance alliée, le Yamato est envoyé en dans une mission sans retour, l’opération Ten-Gō. Il reçoit l’ordre de s’échouer volontairement sur la plage d’Okinawa et d’y combattre jusqu’à sa destruction pour protéger l’île. Mais la force navale japonaise est repérée au sud de Kyūshū par des sous-marins et des avions américains. Elle est attaquée le . Le Yamato est envoyé par le fond par des avions torpilleurs et bombardiers, entraînant avec lui la plupart des membres de son équipage.
7 avril 1985 : Mort de Carl SCHMITT, juriste (constitutionnaliste, théoricien et professeur de droit) et philosophe allemand.
Ses principales œuvres sont :
- Théologie politique (1922),
- La notion du politique (1933),
- Le Nomos de la Terre (1950),
- Théorie du partisan (1963),
- Théorie de la Constitution et Le Léviathan dans la doctrine de l’État de Thomas Hobbes (1938).
Auteur d’une réflexion sur la nature de l’État et des constitutions, il considère, dans la filiation de la pensée de Jean Bodin, que la souveraineté étatique est absolue ou n’est pas. L’autonomie étatique, selon Schmitt, repose sur la possibilité de l’État de s’auto-conserver, en dehors même de la norme juridique, par une action qui prouvera cette souveraineté.
Lire le texte de David CUMIN sur La théorie du partisan.
7 avril 1989 : naufrage du K 278 (au large de la Norvège).
Le sous-marin nucléaire soviétique Komsomolets sombre à la suite d’un incendie non maîtrisé à bord causant 42 morts.
Ce jour-là, le Komsomolets navigue à 380 mètres de profondeur près des côtes norvégiennes, à 180 km au sud-ouest de l’île aux Ours, pour une patrouille commencée 39 jours auparavant.
À 11 h 00, un incendie se déclare dans le compartiment 7, sans doute dû à une petite quantité d’huile se déversant sur une surface brûlante, dans cet endroit où passent des flux d’air comprimé connectés aux ballasts. Le centre de commandement ordonne alors d’éteindre le feu grâce à du fréon, un gaz inerte susceptible de l’étouffer. Cela provoque l’asphyxie du sous-marinier Boukhnikachvili qui se trouvait dans le compartiment. Mais le commandement ignore qu’un flux d’air se déverse dans le septième compartiment, annulant l’effet du gaz fréon par un effet de dilution et le transformant en véritable fourneau.
Le feu commence à se répandre par des fumées alors dans le sixième compartiment jouxtant le septième à partir de 11 h 06, puis 11 h 14 dans le cinquième compartiment. Au même moment, les communications sont interrompues entre les compartiments tandis que la gouverne de direction se bloque.
Alors que l’incendie s’amplifie, le générateur bâbord se met à l’arrêt à la suite du déclenchement de son système d’alarme, suivi par celui de tribord stoppé par l’équipage. Ce qui a pour conséquence de priver le sous-marin de sa principale source d’énergie. Le commandant ordonne alors la remontée du bâtiment, par la vidange des ballasts.
À 11 h 16, arrivé en surface, il envoie un SOS chiffré au quartier général de la flotte du Nord de l’armée soviétique, qui en accuse réception à 11 h 41.
Parallèlement, l’incendie continue alors sa progression. Les compartiments touchés émettent au contact de l’eau de mer des jets de vapeurs continue en raison de l’élévation de température tandis que le revêtement anéchoïque a fondu.
À 11 h 27, le commandant Vanine prend la décision de faire évacuer sur le pont tous les hommes non indispensables à la poursuite des manœuvres. L’équipage est loin d’être tiré d’affaire car l’incendie, qui se propage par les câbles, dégage une chaleur intense. Des hommes tombent inconscients, le CO2 étant détecté trop tard. L’hécatombe est déjà largement commencée et les tentatives de ventilation et de remise en route du moteur diesel seront vaines.
À 12 h 10, le sous-marin a effectué huit signaux d’alerte. Le quatrième compartiment est atteint à son tour par l’incendie généralisé qui a gagné le bord. Le troisième compartiment commence à se remplir de fumée épaisse.
À 12 h 19, le commandant Vanine abandonne le protocole de sécurité et envoie un SOS non chiffré en indiquant son nom, sa position et les circonstances de la catastrophe. L’amiral Tchernavine ordonne le secours immédiat du sous-marin, avec l’aide possible et souhaitée de la flotte norvégienne. Mais celle-ci ne fut pas alertée. Les secours sont totalement désorganisés et trop tardifs.
À 12 h 43, un quadrimoteur Iliouchine Il-38 décolle pour porter assistance au sous-marin.
À 13 h 17, plusieurs navires et hélicoptères de la marine norvégienne patrouillent à proximité du sous-marin. Toutefois, en raison de l’appartenance de la Norvège à l’OTAN, et du statut ultra-secret du Komsomolets, il est interdit à l’équipage de demander l’assistance à cette nation.
À 14 h 18, la communication radio est établie entre l’Iliouchine Il-38 et l’équipage. À 14 h 38, le quadrimoteur effectue le premier survol du bâtiment et constate la situation critique. Le sous-marin gîte par tribord.
À 14 h 40, le bâtiment est repéré par les secours aériens. L’eau est très froide, la visibilité mauvaise et la majorité de l’équipage est sortie, chassée par la fumée. Seul le commandement et quelques techniciens sont encore à bord pour tenter de sauver le bâtiment.
À 15 h 57, l’eau commence à envahir le septième compartiment.
À 16 h 30, la différence d’assiette atteint 30° et le Komsomolets s’enfonce par l’arrière.
À 16 h 50, le navire étant en train de sombrer définitivement, les secours n’étant prévus pour 18 h 00, l’ordre est donné d’abandonner le navire dans des conditions météo défavorables et malgré un protocole de sécurité défectueux et des tentatives de sauvetage du sous-marin qui ont duré 4 heures. Les hommes prennent alors place dans les canots de sauvetage, et de petits radeaux de sauvetage sont lancés par un avion, mais de nombreux hommes étaient déjà morts d’hypothermie dans les eaux à 2 °C de la mer de Barents.
À 17 h 08, le Komsomolets commence à sombrer avec six hommes encore à l’intérieur dont le commandant. Il s’agit du capitaine de vaisseau Evgueni Vanine, des capitaines de corvette Anatoli Ispenkov et Viatcheslav Youdine, ainsi que des maîtres principaux Alexandre Krasnobaïev, Victor Slioussarenko et Sergueï Tchernikov. Demeuré à son poste, Ispenkov permet de maintenir l’alimentation électrique du bâtiment pendant les opérations d’évacuation. Il va rester piégé à l’intérieur lorsque la coque du sous-marin affaiblie se retrouve écrasée à 400 m de profondeur par la pression de l’eau. Les cinq autres hommes réussissent à s’échapper du sous-marin par une capsule de secours interne lors du détachement du navire à −600 m. Toutefois, en raison de la décompression subie par l’équipage et la mauvaise conception des scaphandres qui rend leur usage malhabile en cas d’urgence, seul le maître principal Slioussarenko réussit à rejoindre la surface en vie.
Les radeaux de sauvetage, trop peu nombreux, laissent une cinquantaine d’hommes à la mer. L’usine flottante de transformation de poissons B-64/10 Alexeï Khlobistov (Алексей Хлобыстов) arrive à 18 h 20, 81 minutes après le naufrage du K-278, et remonte 25 survivants et 5 morts à son bord. Au total, le naufrage fait 42 victimes, 38 hommes meurent noyés et 4 sont portés disparus.
7 avril 2017 : attentat islamiste au camion-bélier à Stockholm
L’attaque fait 5 morts et 14 blessés. Le camion finit sa course dans une entrée de magasin et son conducteur réussit à fuir la scène de crime.
Le conducteur du camion, arrêté le 8 avril, s’appelle Rakhmat Akilov. C’est un Ouzbek de 39 ans, membre de la minorité tadjike, qui a quitté son pays de naissance en 2014 pour la Suède. Sur place, il dépose une demande d’asile et commence à travailler sur des chantiers à Stockholm.
Selon Abdoulaziz Kamilov, le ministre ouzbek des Affaires étrangères, il se radicalise au contact d’une « cellule islamiste tadjike » puis est recruté via Internet par l’État islamique. En 2015, selon une source policière ouzbèke, il est arrêté à la frontière entre la Syrie et la Turquie, vraisemblablement en route pour rejoindre les zones contrôlées par l’organisation djihadiste, et renvoyé en Suède. Rien ne démontre que les autorités suédoises sont informées de cet épisode, bien que les autorités ouzbèkes assurent avoir contacté un pays occidental qui devait leur transmettre ces informations.
De retour à Stockholm, il reprend son travail sur des chantiers. En , sa demande d’asile est rejetée et Akilov est sommé de quitter le pays dans un délai de quatre semaines, ce qu’il ne fait pas. Il est donc placé sur la liste nationale des personnes recherchées en , au moment même où les autorités ouzbèkes auraient émis une notice rouge contre lui.
Durant sa garde à vue, Rakhmat Akilov se réjouit d’avoir écrasé des « infidèles ». Il réclame un avocat « musulman sunnite », demande qui lui est refusée par la justice. Il justifie son geste en mettant en cause les bombardements occidentaux en Syrie, et notamment ceux qu’il attribue à la Suède. La Suède n’a pourtant envoyé aucun moyen militaire là-bas, hormis une trentaine d’instructeurs et des centaines de millions de dollars d’aide humanitaire. De plus, le gouvernement suédois venait de critiquer le jour-même le bombardement américain sur la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate.
Le 7 juin 2018 Rakhmat Akilov est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par le tribunal spécial de Stockholm. La justice suédoise a également prononcé son expulsion à sa sortie éventuelle de prison, assortie d’une interdiction définitive du territoire. Toutefois, en pratique, les condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité (peine la plus sévère du code pénal suédois) effectuent en moyenne 16 ans de prison.
Par la suite, un Suédois porte plainte contre le gouvernement pour « homicide par négligence, lésions corporelles et faute grave ». L’auteur de la plainte pense que les hommes politiques ont une responsabilité majeure dans ce qui s’est passé en n’expulsant pas Rakhmat Akilov et en étant indifférent aux conséquences d’une décision de justice non exécutée. Selon lui, il est, en dernier ressort, de la responsabilité du gouvernement que le clandestin ait pu rester en Suède et mener son attaque.