Robert Desnos, poète français, est arrêté à Paris par la Gestapo.
Robert Desnos naît à Paris le 4 juillet 1900 et passe son enfance dans le quartier des Halles. Peu intéressé par l’école, il préfère l’univers des bandes dessinées et des romans d’aventures. A 16 ans, il devient commis dans une droguerie. En 1918, ses premiers écrits paraissent dans La Tribune des jeunes, et son recueil de poèmes Le Fard des argonautes est publié dans une revue d’avant-garde, Le Trait d’union, en 1919. L’année suivante, il découvre le mouvement Dada avec Benjamin Perret et André Breton, groupe qu’il rejoint après son service militaire effectué au Maroc.
Quand le surréalisme, qui marqua tant la littérature de l’entre-deux-guerres, remplaçe le dadaïsme, Desnos en devient un acteur primordial : l’écriture automatique, le rêve sous hypnose, engendrent d’étranges poésies et aphorismes : Prose Sélavy, L’Aumonyme, L’asile ami…
« La lame qui tranche l’affliction des âmes dévoile-t-elle aux amis la fiction de l’affection ? »
Savoir si l’esprit surréaliste est ou non compatible avec un engagement politique – le communisme – provoque la scission du groupe et oppose à coups d’injures Desnos, Prévert, Soupault et quelques autres, à Breton, Aragon, Eluard…
Dans les années trente, l’activité de Desnos évolue : il écrit moins, se lançant dans la radio – réalisateur d’émissions, rédacteur publicitaire – dans la chanson, le cinéma. Issu d’un milieu modeste, il veut que la culture imprègne la vie de tous.
« La lune, nid des vers luisants,
Dans le ciel continue sa route.
Elle sème sur les enfants,
Sur tous les beaux enfants dormants,
Rêve sur rêve, goutte à goutte. »
Mais l’artiste qu’il est perçoit comme un danger pour la liberté les tensions internationales : il rejoint le Comité de Vigilance des Intellectuels Antifascistes, milite en faveur des républicains espagnols, endosse sans complexe l’uniforme en 1939.
Démobilisé après la défaite de juin 1940, il entre au journal Aujourd’hui. En 1942, il intègre le réseau de Résistance « Agir », participe à l’action de la presse clandestine et retrouve la littérature sous forme de pamphlets et de romans (Maréchal Duconno, Etat de veille…).
Le 22/02/44, Desnos est arrêté et emmené à la prison de Fresnes. Le camp de Compiègne-Royallieu, où il est transféré le 20 mars, est la première étape de sa déportation. Le 12/05, il doit partir pour Buchenwald.
Le 25/05, il gagne le camp de Flossenburg puis, le 2 juin, le commando de Flohä. Lorsque les Alliés pénètrent en Allemagne, les Nazis font évacuer les camps, exécutant les déportés ou les lançant dans d’épouvantables marches jalonnées de morts.
Parti le 14/04/45, Desnos arrive ainsi à Theresienstadt (Terezin) en Tchécoslovaquie, ville délivrée par les Russes le 8 mai suivant. Atteint de typhus, il s’éteint le 8/06/45.
Ses restes mortels reposent à Paris, dans le cimetière du Montparnasse.